Comme on le dit souvent, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Irréaliste, impensable, comme il semble inimaginable : au 31 décembre 2022, la dette publique de la France s’élevait de 3 millions d’euros à 3,3 milliards d’euros. En d’autres termes, ce qui doit être payé aux créanciers par l’État, les collectivités locales, les organismes administratifs, les agences d’État, les chemins de fer nationaux et les caisses de sécurité sociale est supérieur à la richesse totale produite en France en un an. En Europe, ce ratio est comparable à celui de la Grèce en 2010 : en novembre 2009, le Premier ministre nouvellement élu George Papandreou a annoncé officiellement un déficit de 12,7 % et un ratio dette/PIB de 113 %. Dans une interview, Bruno Le Maire, ministre de l’économie, des finances, de l’industrie et de la souveraineté numérique, a annoncé que “la dette française a atteint à 113% de la richesse nationale”. En tant que tel, le niveau d’attention a presque été dépassé. Rappelons que dans le cas de la Grèce, certains pays européens envisageaient de retirer la Grèce du mécanisme de solidarité financière de la zone euro. Aujourd’hui, cependant, personne n’ose soutenir ce chiffre. Les tenants de l’orthodoxie budgétaire, la droite, n’ont pas de cheval dans cette bataille, la gauche préfère dépenser toujours plus, et c’est la majorité actuelle qui a le plus augmenté sa dette : depuis 2017 à ce jour, elle a augmenté de plus de 700 milliards. Et il ne s’agit pas seulement d’une attitude “tout ce qu’il faut”.
Alors que l’INSEE annoncera officiellement ce nouveau ralentissement économique à la fin du mois de mars, très peu de personnes prennent le problème à bras le corps et reconnaissent que la situation est grave Bruno Le Maire a un pied dans ce bourbier. Il se rend compte que “nous devons produire plus que ce que nous utilisons”. Cela nous permet de travailler de plus en plus. Il s’agit d’un projet important qui concerne la durée du temps de travail, la qualité de la production, la compétitivité, la réindustrialisation, la formation professionnelle, la réduction du chômage et, bien sûr, l’allongement de la vie professionnelle. En bref, une révolution culturelle. Qui aura le courage d’y faire face ?
Bruno Le Maire aime s’accrocher à des données qui révèlent le côté éclairé de la France. Comme le dernier indice de production industrielle, +2,4% en janvier, la relance des 45 gigawatts d’EDF fin décembre, les 1,55 million d’emplois créés dans le secteur privé depuis 2017 et les 300 000 emplois qui seront créés d’ici 2022. Néanmoins, il n’y a pas quelques aspects plus sombres.
Elle comprend la dette publique de 3 000 milliards d’euros, soit le total des dépenses de l’Apuc (gouvernement central), de l’Apul (gouvernement local) et de l’Asso (agence de sécurité sociale), selon la Revue économique.
Secouée par deux années de Covid et des chocs énergétiques et inflationnistes encore bien réels, la reprise économique reste fragile ; la croissance en 2023 ne dépassera pas 1,5 %, et l’inflation, bien qu’inférieure à la moyenne européenne, devrait tomber à 3 % d’ici la fin de l’année. Pour les maîtres du réseau, l’heure de la raison a sonné, dictant le redressement des comptes publics et tirant la sonnette d’alarme du “coûte que coûte”.
L’objectif : “Réduire la dette d’ici 2026 et ramener le déficit budgétaire sous la barre des 3% d’ici 2027”, explique Bruno Le Maire dans une interview au JDD. Il s’agit d’une voie douce qui vise une expansion deux fois moins rapide que celle de la richesse, les dépenses augmentant de 0,6 % contre un taux de croissance potentiel de 1,35 % cette année. En d’autres termes, “le rythme le plus lent depuis 20 ans”, comme on dit dans le couloir des services. Le taux d’intérêt des obligations françaises à 10 ans sera également surveillé de près. Il est en hausse et s’approche déjà de 2,6 %. Heureusement, l’écart de taux d’intérêt corrigé du risque avec l’Allemagne est actuellement stable. Cependant, rien n’est certain. Les agences de notation se concentrent sur les réformes qui ont été et seront mises en œuvre en France, à savoir les réformes tant attendues de l’assurance chômage et des retraites. Bersay estime que la charge de la dette (paiement des intérêts sur l’encours de la dette) sera de 60 milliards en 2027, contre 42 milliards en 2022. Quant au déficit, la France ne devrait être que de 5% cette année, comme l’année dernière. Le resserrement budgétaire est secondaire.
Pour l’instant, le principal rocher sur lequel repose le gouvernement est le fonds de pension. C’est le premier poste de dépenses : en 2022, il absorbe 262 euros sur un total de 1 000 euros dépensés dans 15 départements. Cependant, les réformes souhaitées par Emmanuel Macron et promues par Elizabeth Bornu sont contestées dans la rue et peinent à obtenir une majorité au parlement. “Toutefois, nous pensons qu’il est nécessaire d’augmenter la valeur des emplois et de garantir l’équilibre économique d’ici 2030. Pour ne rien arranger, ce plan est mis en œuvre dans un contexte d’inquiétude sur l’inflation, à laquelle les Français sont très sensibles.
Pour atteindre ses objectifs budgétaires, Bruno Le Mer a acquis ses principales forces à l’Elysée et à Matignon pendant l’été. Un aperçu des dépenses beaucoup plus solide que le précédent. L’obligation de résultats dans chaque projet de loi financière, qui doit être étalée sur cinq ans. Plus de coupes budgétaires, plus de nouveaux budgets, plus d’augmentations démesurées. Comme l’explique l’un des collègues du ministre, “de l’Apuc à l’Asso, nous devons évaluer, entre autres, les dépenses des collectivités locales, savoir si elles sont vraiment utiles, s’il y a des doublons, et il en va de même pour les crédits.” Selon les calculs du gouvernement, cela permettra d’économiser des milliards d’euros, de limiter la croissance de la dette et de soutenir l’investissement pour sauver la réindustrialisation verte Bruno Le Maire s’en réjouit. Tout comme il a décrit la France dans 30 ans.