Ecrit par Michelle Toussaint
Présenté par le ministère de l’Intérieur, le projet de loi sur le « séparatisme » a été largement validé par le Conseil constitutionnel, le vendredi 13 aout. Dans une décision inattendue, les Sages ont rejeté les saisines portées par plus de 120 députés, ne censurant que deux mesures mineures : les dissolutions d’associations et les retraits de titre de séjour aux étrangers. Gérald Darmanin s’est félicité dans un tweet de la décision du conseil constitutionnel en précisant la volonté de Macron pour « lutter contre ceux qui veulent porter atteinte à la laïcité ».
Malgré les opposants de gauche et de droite, le gouvernement est finalement parvenu au pouvoir de lutter contre l’islamisme radical en France. Après la présentation au conseil des ministres du 9 décembre 2020 par Gérald Darmanin et Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté, le Parlement avait adopté le projet de loi « confortant les principes de la République » le vendredi 23 juillet 2021.
Ce texte comprend des mesures pour renforcer la laïcité et la neutralité comme le contrôle des cultes, l’engagement des associations en faveur de la laïcité, la restriction de l’éducation à domicile et lutter contre la haine en ligne. Présenté comme un remède à « l’OPA islamiste », ce texte met l’accent sur l’embarras sécuritaire de la fin du quinquennat Macron. Après l’assassinat de Samuel Paty, professeur français d’histoire-géographie au collège de Conflans-Sainte-Honorine, le gouvernement a enrichi des dispositions du projet de loi et malgré les contradictions, il y a un fort intérêt à l’adopter.
Un projet de loi attaqué par la gauche et la droite
Mais qui sont ces opposants ? Et quelles sont leurs réactions aux nouveaux principes de Macron pour lutter contre les Islamistes en France ? Dès le début de la présentation de ce projet de loi le 9 décembre en Conseil des ministres, deux adversaires de Macron chacun à sa façon, ont accusé le président de la République d’avoir pris une mauvaise décision. À gauche, il a été accusé de stigmatiser l’islam. Selon Jean-Luc Mélenchon, les propos d’Emmanuel Macron, c’était « un discours contre les musulmans ».
Candidat déclaré pour la présidentielle de 2022 se prend pour la seule personnalité politique qui n’est pas séparatiste, car il défend « l’idée d’une République une et indivisible ». Pour la présidente du groupe parlementaire Socialistes et apparentés, Valérie Rabault, la loi n’apporte « pas de réponse à la ghettoïsation ». Le parti communiste français, pour sa part, critique sur le volet social. Selon Sébastien Jumel, il manque « un arsenal pour réarmer la République sur sa jambe sociale ». Mais à droite, il y a une autre histoire.
Contre-projet de loi présenté par la droite
Pour Les Républicains le projet de loi contre le séparatisme n’est qu’« un texte tiède, mou, d’affichage ». La droite condamne que la loi impose une « laïcité de défiance et de contrôle » sans toucher aux « flux migratoires, à la radicalisation dans les universités, à l’école, dans les prisons ou au sport ». Mais c’était en janvier que Le Pen a présenté sa proposition contre les idéologies islamistes. D’après eux, cette proposition en réaction au projet de loi contre séparatisme de Macron, fait preuve de “la main molle” du gouvernement en souhaitant négocier avec les islamistes.
En guise de conclusion, il faudrait également ajouter que malgré les critiques, le Projet de loi confortant le respect des principes de la République continue son chemin à travers les étapes menant à son adoption. Ce dernier grand texte du quinquennat pourra donner une force à Macron devant les attaques de l’extrême droite. Et augmenter sa chance dans un éventuel second tour Le Pen-Macro