L’alerte électrique de la France au Royaume-Uni et à l’Espagne ; La perte de 60 millions d’euros à la France

Francoise Riviere
8 Min Read

La France a alerté cette semaine ses voisins, notamment la Grande-Bretagne et l’Espagne, d’une situation d’urgence énergétique et leur a demandé de se préparer à fournir autant d’électricité que possible après qu’une erreur commerciale majeure a menacé les approvisionnements français. Cet avis sans précédent a suscité des inquiétudes en matière d’énergie dans toute l’Europe, alors que le continent est confronté à sa plus grande crise énergétique depuis des décennies, les coupures de l’approvisionnement en gaz russe ayant fait grimper les coûts.

Fondement de son système de production, les réacteurs nucléaires français connaissent un nombre sans précédent d’interruptions, ce qui met le réseau électrique du pays à rude épreuve. Selon le gestionnaire du réseau français RTE, les pays voisins ont été appelés à se préparer à exporter le surplus d’électricité pendant la nuit. Un représentant du réseau électrique espagnol et le British National Grid ont reconnu que leurs nations avaient reçu l’alerte.

La demande découle d’une erreur commerciale commise par un fournisseur d’énergie régional en France, qui a vendu par inadvertance une énorme quantité d’électricité en l’espace de deux jours. Dans un communiqué, Électricité de Strasbourg, une société soutenue par EDF qui fournit de l’électricité aux alentours de la ville de l’est de la France, a déclaré qu’elle enquêtait sur une « défaillance ». Elle a déclaré qu’au cours de deux transactions distinctes les 6 et 7 septembre, elle avait accidentellement vendu 2,03 et 5,75 gigawatts (GW) d’électricité. Il a ensuite annoncé que l’incident lui avait coûté 60 millions d’euros après avoir réajusté ses besoins d’approvisionnement. Le problème est classé comme un phénomène informatique dans les dossiers de RTE.

Ce type de demande d’aide immédiate est rare. Selon les compagnies d’électricité et les responsables des réseaux, les gestionnaires de réseaux n’envoient généralement pas plus de quelques messages par an lorsqu’ils détectent la possibilité d’une insuffisance de la demande d’approvisionnement. Toutefois, en cas de pénurie dans le secteur cet hiver, les compagnies d’électricité s’inquiètent des retards potentiels dans les échanges intereuropéens d’électricité et de gaz.

Selon une personne au fait de la situation, une alerte française a été reçue plus tard dans la journée à la suite de procédures de rééquilibrage, qui a révélé que l’Électricité de Strasbourg allait connaître une panne de courant. L’EDF a choisi de ne pas réagir. Les alertes sont utilisées pour s’assurer que les approvisionnements peuvent être mobilisés à partir d’autres endroits. Elles sont diffusées par le biais du système européen d’alerte, qui est utilisé par les gestionnaires de réseau pour échanger des informations. Selon RTE, les approvisionnements supplémentaires ne se sont pas avérés nécessaires dans le cas français de cette semaine. Les fournisseurs d’énergie font régulièrement des affaires pour équilibrer l’offre et la demande. Toutefois, les enjeux sont exceptionnellement élevés : un gigawatt équivaut à la production totale d’électricité de plusieurs réacteurs nucléaires, ou à une quantité suffisante pour faire fonctionner une petite ville pendant environ un an. En raison de la diminution de son approvisionnement nucléaire, la France était déjà dépendante de ses voisins, notamment le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne, qui ont été des exportateurs nets d’électricité via des câbles sous-marins.

Cependant, Berlin et Madrid sont à couteaux tirés avec Paris au sujet d’un nouveau gazoduc reliant l’Espagne à la France. Le gazoduc Midcat est soutenu par le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez et le chancelier allemand Olaf Scholz, qui confirment qu’il contribuera à atténuer les pénuries d’énergie en dehors de la péninsule ibérique. Selon le président français Emmanuel Macron, le projet n’est pas nécessaire car la connexion gazière entre la France et l’Espagne n’est pas pleinement exploitée. Il a déclaré qu’un gazoduc dont la construction prendrait des années ne soulagerait pas immédiatement la pression et augmenterait au contraire la dépendance de l’Europe aux combustibles fossiles, problème à court terme que nous essayons de résoudre. Le gouvernement français accentue la pression sur EDF, l’entreprise chargée de gérer le parc nucléaire du pays, pour qu’elle mette fin aux pannes avant l’hiver, a augmenté les arrêts de maintenance de routine après des problèmes de corrosion imprévus dans certains réacteurs et la production est tombée à son niveau le plus bas depuis plusieurs décennies. Les ministres européens de l’énergie se sont réunis récemment à Bruxelles pour discuter de la crise du prix du gaz. Ils se sont prononcés en faveur d’un plafonnement temporaire du coût des importations de gaz en provenance de Russie, ainsi que de taxes spéciales pour les entreprises énergétiques.

L’Électricité de Strasbourg, qui est détenue majoritairement par l’entreprise publique française EDF, a déclaré qu’elle enquêtait sur les incidents de survente d’électricité de 2,03 gigawatts le 6 septembre et de 5,75 gigawatts le 7 septembre. Ces erreurs ont été commises à un moment où la France est confrontée à des pannes de ses réacteurs nucléaires qui ont réduit l’offre d’électricité disponible dans ce pays et en Europe. Dans le même temps, l’Europe s’efforce de stocker du gaz naturel pour se préparer à l’hiver, la Russie ayant continuellement réduit les flux de gaz dans la région. Le Kremlin a déclaré la semaine dernière que la Russie ne reprendrait pas ses livraisons par son gazoduc Nord Stream 1 tant que l’ « Occident collectif » ne lèverait pas les sanctions contre Moscou. La Russie a été frappée de sanctions pour son invasion de l’Ukraine lancée fin février.

Cette perturbation, qui pourrait être liée à une erreur humaine, a entraîné une perte de 60 millions d’euros pour Electricité de Strasbourg, filiale d’EDF. L’opérateur a vendu deux fois de l’électricité sur un marché qu’il n’avait pas et a donc dû la racheter au prix fort. Nous avons appris qu’un défaut, peut-être dû à une erreur humaine, a fait perdre environ 60 millions d’euros la semaine dernière à Electricité de Strasbourg, filiale d’EDF, lors de la vente erronée d’énormes quantités d’électricité sur le marché lent L’entreprise et RTE, qui n’avaient pas cet opérateur d’électricité et ont donc dû le racheter au prix fort, l’ont revendu sur les marchés en deux tranches, et ont de ce fait contraint le gestionnaire du réseau électrique à demander immédiatement aux pays voisins d’éviter d’éventuelles les pannes.

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