Les réactions internationales à la mort du président Raïssi

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C’est avec le plus profond regret qu’un quart de la population mondiale a déploré le décès tragique du Président de la République islamique d’Iran, l’Ayatollah Seyyed Ebrahim Raïssi, ainsi que celui de son ministre des Affaires étrangères, le Dr Hossein Amir-Abdollahian, dans le tagique crash d’hélicoptère du 19 mai.  Le dimanche 18 avril dernier, le Président Raïssi, accompagné de son entourage, s’était rendu pour l’inauguration du barrage de Qiz Qala Si. La délégation s’était ensuite dirigée vers la zone frontalière près de la République d’Azerbaïdjan. Lors du trajet de retour vers Tabriz, l’hélicoptère transportant le Président s’est tragiquement écrasé dans la forêt d’Arasbaran. Les réactions internationales à la mort du président Raïssi ont suscité une vive émotion et de nombreuses marques de condoléances au Moyen-Orient et au-delà. Ainsi, les pays voisins ainsi qu’une grande partie du monde, cette partie communément appelée  “ Eurasie” que le défunt président cherissait et avec qui il n’a cessé de renforcer les liens pendant 33 mois de mandat, ont exprimé leur profonde sympathie et décrété des jours de deuil national.

 

Les drapeaux en berne à l’ONU pour le Président Raïssi

 

Les réactions internationales ont dépassé cependant les frontières régionales. En hommage au Président Raïssi, au ministre des Affaires étrangères Amir-Abdollahian et aux autres victimes, le drapeau des Nations Unies a été hissé au siège new-yorkais de l’Organisation.

Et l’ambassadeur et représentant permanent du Mozambique, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité ce mois-ci, a demandé une minute de silence en mémoire des victimes : “À la demande des représentants de la Russie, de la Chine et de l’Algérie, et au nom des membres du Conseil de sécurité, je demande à chacun dans cette assemblée de bien vouloir se lever en signe de respect et de condoléances envers le gouvernement et le peuple iraniens, en mémoire du Président Raïssi, du Ministre des Affaires étrangères, le Dr Amir-Abdollahian, ainsi que de tous les passagers de cet hélicoptère qui ont tragiquement perdu la vie dans cet accident. Observons une minute de silence.”

 

Il est allé de même pour Stéphane Dujarric, porte-parole des Nations Unies, qui a également annoncé lundi, heure locale : “Le Secrétaire général des Nations Unies est attristé par le décès du Président Raïssi, Président de la République Islamique d’Iran, du Dr Amir-Abdollahian, Ministre des Affaires Étrangères, et de leurs collègues dans l’accident d’hélicoptère du 19 mai. Le Secrétaire général des Nations Unies exprime ses sincères condoléances aux familles des défunts ainsi qu’au gouvernement et au peuple de la République Islamique d’Iran.”

 

Le Pape exprime sa solidarité avec l’Iran

 

Les réactions internationales à la mort de Raïssi ont été marquées par les condoléances adressées par le Pape au Guide suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei, lundi, suite au décès du Président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère: “J’adresse mes condoléances pour les décès du Président Ebrahim Raïssi, du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian et de tous ceux qui ont péri dans l’accident d’hélicoptère d’hier”, a écrit le Pape, dans un télégramme adressé à l’Ayatollah Khamenei.

 

“Confiant les âmes des défunts à la miséricorde du Tout-Puissant, et avec des prières pour ceux qui pleurent leur perte, en particulier leurs familles, je leur exprime ma profonde sympathie en ces moments difficiles pour la nation.”, a poursuivi le souverain pontif.

 

Pendant ce temps, le Président du Conseil Européen, Charles Michel, a exprimé les “sincères condoléances” du bloc pour le décès du Président Raïssi et des autres responsables iraniens morts dans ce tragique accident tout comme Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, qui a également présenté ses condoléances en ces termes:  “L’UE exprime sa sympathie aux familles de toutes les victimes et aux citoyens iraniens touchés”, a-t-il déclaré dans un communiqué.

 

La Russie pleure la perte de “fidèles amis”

 

Mais la réaction de la Russie, puissance avec qui le défunt président jeté les bases d’une alliance stratégique multidimentionnelle a été  autrement significative. Le Président russe Vladimir Poutine s’est joint à Lavrov pour présenter ses condoléances à Téhéran : “Raïssi était un homme politique éminent dont toute la vie a été dédiée au service de sa patrie”, a écrit Poutine dans une lettre adressée à l’Ayatollah Khamenei, publiée sur le site web du Kremlin. “En tant que véritable ami de la Russie, il a apporté une contribution inestimable au développement de relations de bon voisinage entre nos pays, et a fait de grands efforts pour les porter au niveau d’un partenariat stratégique”, a-t-il ajouté. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a quant à lui exprimé ses condoléances pour la disparition de ces deux hauts responsables qu’il a qualifiés “d’amis fiables” de la Russie : “Leur rôle dans le renforcement de la coopération mutuellement bénéfique et du partenariat de confiance russo-iranien est inestimable”, a déclaré M. Lavrov avant de conclure : “Nous présentons sincèrement nos condoléances aux familles et aux amis des victimes, ainsi qu’à l’ensemble du peuple ami d’Iran. Nos pensées et nos cœurs sont avec vous en cette heure triste.”

 

De son côté, le Président vénézuélien Nicolas Maduro dont le pays est l’un des alliés stratégique de l’Iran en Amérique, s’est dit “profondément attristé d’avoir à faire ses adieux à une personne exemplaire, un leader extraordinaire du monde, notre frère Ebrahim, qui restera à jamais un être humain exceptionnel, défenseur de la souveraineté de son peuple et ami inconditionnel de notre pays”, dans un communiqué publié sur le réseau social X.

 

L’émir du Qatar, le leader national du Turkménistan, le président de la Tunisie, les premiers ministres de l’Irak, du Pakistan, de l’Arménie, de la République d’Azerbaïdjan et de la Syrie, ainsi que les présidents de Parlement du Liban, de l’Algérie, du Kazakhstan, du Mali, de l’Éthiopie, de la Douma de Russie et les présidents de l’Assemblée législative et de l’Assemblée suprême d’Ouzbékistan, les vice-présidents de la Turquie et de l’Inde tout comme les vice-premiers ministres du Kirghizstan, de l’Arménie, de la Chine, de l’Afghanistan et de la Serbie ont fait aussi partie des hauts responsables qui ont rendu hommage au martyr l’Ayatollah Ebrahim Raïssi et à ses compagnons en se rendant ce mercredi 22 mai à la salle du sommet de Téhéran et en présentant leurs condoléances au président par intérim, M. Mokhber. De même, le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshimasa Hayashi, a indiqué que le Japon adresse ses plus sincères condoléances au gouvernement et au peuple iraniens suite au décès du Président Raïssi et du ministre des Affaires étrangères.

 

Outre les hautes personnalités précédemment citées, la cérémonie a également vu la présence de hautes  délégations venues de près de 54 pays du monde dont certaines pour la première fois depuis la rupture de leurs relations avec l’Iran. Citons la présence particulièrement remarquée de la délégation égyptienne conduite par le ministre des A.E. Sameh Shokri ou encore celle de Bahrein que présidait le MAE bahreini, signe que la politique étrangère du défunt président Raïssi, basée sur le rapprochement et la paix inter-trégionale a été un grand succès et qu’elle a déjà porté ses fruits à titre posthum.  D’ailleurs les milieux sionistes qui jubilent depuis le 19 mai de la mort tragique du président n’ont pas pu s’empêcher de souligner avec crainte et inquiétude la présence de Shokri à Téhéran qui pourrait signifier l’imminence d’une normalisation des relations Téhéran-Le Caire.

 

Conformément à la Constitution iranienne, le Premier Vice-Président a assumé la responsabilité exécutive du pays pour une période de 50 jours afin de faciliter la préparation et l’organisation d’élections anticipées suite à cet incident dévastateur et intempestif.

 

Les Etats-Unis sont-ils impliqués dans le décès du président Raïssi ?

 

Le tragique crash de l’avion présidentiel du 19 mai  a une nouvelle fois pointé les doigts en direction des États-Unis en tant que l’un des principaux suspects. Certaines voix relèvent que les États-Unis maintiennent un embargo illégitime sur la vente d’aéronefs et de pièces d’aviation à l’Iran, une décision qui aurait pu avoir contribué au crash bien que l’Iran se soit érigé au rang de l’un des grands exportateurs de drones et spécialistes d’ouverhall d’avions pour neutraliser les sanctions.

À la suite de l’accident tragique de l’hélicoptère Bell 212 qui a coûté la vie au Président iranien, une commission d’enquête a été rapidement mis en lumière pour élucider les circonstances de l’incident et en déterminer les facteurs contributifs. S’il est vrai que les conditions métérologiques et relief accidenté de la région pourraient avoir causé le crash, il n’en reste moins vrai que l’hypothèse des actes de sabotages exogènes ne pourrait être écartée, les Etats Unis se trouvant dans l’une des pires situations de l’histoire de sa politique étrangère pour cause de fulgurantes actions de l’Iran et de ses alliés dans la région.

 

L’Iran uni face à la tragédie

L’histoire iranienne regorge d’exemples d’élan de solidarité nationale dans les grandes épreuve et la perte d’un président de la République en est une. La lutte de huit ans de la nation contre l’invasion de Saddam Hussein, alors que le monde entier aidait l’ancien dictateur caressant le rêve que Téhéran tomberait en une semaine, reste un exemple éclatant de cet esprit de solidarité, de résistance et surtout de capacité inouie de transformer toute menace en occasion.  Le meurtre de l’ancien Président iranien Mohammad Ali Rajaei et du Premier Ministre Mohammad Javad Bahonar, par les terroristes de l’organisation tMKO soutenus par les États-Unis, ainsi que l’assassinat de l’Ayatollah Beheshti, à la tête du pouvoir judiciaire iranien dans les années 80, et avec ses 72 de ses collègues, font partie des épreuves qui parsèment le parcours de l’Iran post-révolutionnaire.

 

Conclusion : Raïssi , un grand Président

 

Les réactions internationales à la mort de Raïssi témoignent de l’importance de ces figures pour le peuple iranien. Animés de cet indomptable esprit de résistance et de fierté nationale, nul doute que les Iraniens sauront relever avec succès les défis qui se dressent devant eux et tracer la voie vers un avenir prospère et rayonnant pour leur pays.

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