Guerre israélienne à Gaza : les dessous d’une campagne génocidaire

Francoise Riviere
11 Min Read

Décidément, les démocraties libérales restent honteusement complices du régime de Tel-Aviv, malgré la folie meurtrière israélienne à Gaza et le génocide en cours contre le peuple palestinien. Les étudiants en politique internationale ont compris depuis longtemps que lorsqu’il s’agit des intérêts stratégiques des États occidentaux, le droit international est marginalisé, ignoré à moins qu’il ne soit utile pour mener une guerre de propagande contre des adversaires.

Dès lors, Benyamin Netanyahu a les mains libres pour utiliser tous les moyens illégaux à sa disposition. Il sait que les États-Unis lui apporteront un soutien politique sans faille et des armes létales en quantité illimitée.

Dans ce contexte, la seule certitude à l’heure actuelle, c’est que sur l’autel des tractations pour éviter un embrasement régional, les Palestiniens tout comme les Libanais continueront à être sacrifiés sans qu’aucun des pays dits « foyer des droits de l’homme » ne s’en émeuvent. Et c’est bien « naturel » de leur part. Pourquoi ?

Compte tenu de la complicité directe des États-Unis et des Européens dans ce génocide, il est impossible que les puissances occidentales prennent des mesures concrètes pour faire stopper l’extérmination de masse à Gaza. Mais l’Occident est-il capable de mener une guerre sans fin contre la Palestine avec tout ce que cela implique en termes de contre coup pour lui maintenant que l’axe dit de Résistance est déterminé à aller jusqu’au bout de l’occupation sioniste de la Palestine ? Rien n’est moins sûr. Et pourtant !

A qui profite la guerre de Gaza ?

Essayons de comprendre cette volonté des anciennes puissances coloniales occidentales de continuer à fournir divers niveaux de soutien à Israël alors que ce dernier est non seulement militairement défait mais qu’il commet, aussi, en temps réel, le génocide le plus transparent de toute l’histoire de l’humanité.

Pendant des années, Israël a réussi à invoquer l’Holocauste pour masquer son propre processus de tactiques répressives chargé d’atrocités visant à la dépossession et à l’expulsion maximales de la majorité autochtone des Palestiniens dans le cadre du processus d’implantation  de l’entité factice d’Israël en 1948 et d’occupation de Qods-Est, de la Cisjordanie et de Gaza depuis la guerre de 1967.

Bras exécutant du colonialisme anglosaxon au Moyen Orient, le régime israélien a tôt fait de détourner le chœur hostile qui s’opposait à sa politique d’occupation.  La guerre israélienne à Gaza n’échappe pas à cette règle éminemment inique et inhumain. En la qualifiant d’expression de « l’antisémitisme », l’entité répond encore aujourd’hui aux critiques de ses actes avec l’argument spécieux selon lequel il ne pourrait être coupable de génocide, puisqu’il a lui-même été victime du plus grand génocide de tous les temps.

Depuis plus d’un an, les tueries à grande échelle ont frappé les 2,3 millions de civils palestiniens vivant à Gaza, détruisant leur habitat depuis longtemps sous embargo.

Même si, dès le début, les dirigeants sionistes n’ont fait aucun effort pour cacher leurs intentions génocidaires, cela n’a étrangement pas incité, ne serait-ce qu’en apparence, les dites démocraties libérales du monde à ajuster leurs politiques.

Comment expliquer cette complicité honteuse avec Israël et ce rejet total du droit international face à un génocide aussi transparent et cruel si ce n’est par le fait que l’entité israélienne est l’heritage du colonialisme que l’Occident a imposé des siècles durant au reste de l’humanité et que par conséquent, le génocide israélien à Gaza et depuis quelques temps au Liban bénéficie du soutien tous azimuts des Etats occidentaux  ? Si les puissances occidentales sont prêtes à exonérer Israël du génocide, le crime des crimes, de cette manière flagrante, elles envoient un message au monde selon lequel même dans les circonstances les plus horribles, les affinités géopolitiques priment sur le droit et la moralité – même pour les démocraties libérales.

Plus que jamais les Palestiniens en particulier et les peuples du Moyen Orient en général font figure de variable d’ajustement des intérêts impérialistes de l’Occident. Plus que jamais les puissances occidentales ont du sang sur les mains.

 

 

La France est-elle complice des crimes israéliens ?

Dès le début de la guerre israélienne à Gaza, le principe directeur du président français Emmanuel Macron a été un soutien inébranlable et inconditionnel à Tel-Aviv.

Invoquant le soi-disant « droit à la légitime défense » d’Israël, la France a voté contre une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui aurait condamné les violences contre les civils palestiniens. Paris a ensuite soutenu une résolution appelant à des pauses humanitaires à Gaza non pas pour sauver les vies palestiniennes innocentes mais parce que l’armée sioniste a commencé dès la seconde semaine de son incursion à Gaza à cumuler les échecs pour arriver en cette fin de 2024 à un  enlisement sans issu sur les front palestino-libanais.

Hypocrite, on ne peut qualifier autrement la position d’Emmanuel Macron face à la guerre génocidaire qui se poursuit dans la bande de Gaza.

En effet, la France d’Emmanuel Macron n’a pris aucune mesure concrète pour stopper cette offensive, soumis qu’elle est aux diktats des groupes de lobbing sionistes . Les sanctions économiques, les mesures symboliques d’invisibilisation du drapeau, le boycott sportif à la veille des Jeux olympiques, la question des armes, tout cela n’est bon que contre la Russie. Face à Tel-Aviv, qui fait fi du droit international comme humanitaire, l’imagination fait défaut.

Aujourd’hui, la diplomatie française s’enferme dans des éléments de langage vides de sens : « gravité de la situation », « indignation ». À croire que la France n’est plus un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, dont Paris contribue à torpiller la crédibilité des agences, comme elle l’a fait avec l’UNRWA, suivant le discours israélien.

Que peut faire la France pour faire pression sur Israël afin qu’il arrête ses massacres dans la bande de Gaza et au Liban? Alors que 35 % des exportations israéliennes sont destinées à l’Europe, ce levier économique n’est même pas agité ; pas plus que l’arrêt des livraisons d’armes, de composantes de fabrication (dont les chiffres d’exportation par la France restent flous) ou de munitions ; pas la moindre velléité non plus de faire respecter le droit international, de faire cesser la guerre israélienne à Gaza, en sanctionnant les entreprises françaises qui, comme Carrefour ou Alstom, sont présentes dans les territoires occupés.

En outre, la France a pris des mesures pour criminaliser l’élan de  solidarité qu’elle manifeste envers  le peuple palestinien – ce qui revient à criminaliser l’opposition au génocide – en interdisant des manifestations, en expulsant des activistes et en ciblant des campagnes de boycott anti-israélien. Dans le contexte actuel, toute condamnation de la guerre israélienne à Gaza est taxée d’antisémitisme et toute critique de la politique gouvernementale est qualifiée de « terrorisme », un procédé rhétorique classique employé par les régimes autoritaires.

 

 

Génocide à Gaza : comment les médias mainstream se positionnent-ils ?

Le caractère impitoyable de la machine génocidaire israélienne en Palestine et la complicité directe des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et d’autres gouvernements occidentaux sont deux piliers essentiels des horreurs perpétrées contre le peuple palestinien.

Mais il existe un troisième pilier essentiel : la complicité des médias occidentaux qui répandent sciemment la désinformation et la propagande israéliennes, justifient les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, déshumanisent les Palestiniens et occultent les informations sur le génocide israélien et tout cela dans l’intérêt des complexes militaro-industriels et des groupes financiers en Occident.

En effet, la couverture médiatique de la guerre israélienne à Gaza dans l’ensemble de l’Occident a mis en évidence non seulement de profonds préjugés en faveur du régime israélien, mais aussi la facilité avec laquelle les Palestiniens sont déshumanisés.

Depuis le début du génocide, de nombreuses déclarations officielles, interviews et publications sur les réseaux sociaux émanant de ministres et d’hommes politiques israéliens témoignent de la déshumanisation généralisée des Palestiniens.

Outre la simple répétition des discours du régime israélien, les médias occidentaux adoptent volontiers un certain nombre d’autres éléments participant à la déshumanisation des Palestiniens. Le plus évident d’entre eux est sans doute l’utilisation du cadre de la guerre contre le terrorisme, qui consiste à situer le contexte comme un combat entre le bien et le mal, ou entre l’Occident et l’Orient.

Des qualificatifs tels que meurtrier, sanguinaire, barbare et non civilisé sont clairement réservés au Hamas et à d’autres groupes palestiniens ; nulle part ces mêmes termes ne sont appliqués aux forces du régime israélien, qui ont pourtant massacré plus de 43 000 Palestiniens en l’espace d’un an. Cette déshumanisation sélective est devenue une pratique courante dans les principaux médias.

Il n’est donc pas exagéré de dire que les médias occidentaux sont complices des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par un régime voyou. Il est important de noter que ces médias néfastes contrastent directement avec les courageux journalistes palestiniens, qui continuent à risquer leur vie pour couvrir le génocide en cours et partager la réalité de la guerre israélienne à Gaza avec le reste du monde.

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