Élection présidentielle française de 2022 ont eu lieu le 10 avril. Une élection qui se démarquent dans l’ombre de la guerre d’Ukraine et de la montée en puissance de l’extrême droite dans l’un des piliers de l’Union européenne. Pendant ce temps, les trois principaux candidats ont reçu le plus de voix. Le premier candidat à la présidentielle est Emmanuel Macron, le centriste proche de la droite du parti « La République En Marche », la seconde est Marine Le Pen à tendance extrême droite du parti « Le Rassemblement national », et enfin le troisième est Jean-Luc Mélenchon à tendance extrême gauche et du parti « La France Insoumise ».
En attendant, la chance n’a pas été du côté de Jean-Luc Mélenchon et il n’a pas pu accéder au second tour à quelques différences près du second candidat. Mais d’autre côté, ce candidat a pu remporter un nombre de suffrages très important, si bien que les deux candidats arrivés au second tour cherchent tant bien que mal à rallier les suffrages de leurs partisans pour pouvoir créer la surprise et remporter l’élection de 2022. C’est de cette manière que Macron et Le Pen se battent pour le vote de gauche de Jean-Luc Mélenchon. D’ailleurs, le président centriste adoucit ses propositions les plus controversées et fait appel au vote contre l’extrême droite ; sa rivale cherche à rassembler la colère des Français contre le pouvoir.
Le Pen fait appel au vote de colère contre Macron
Les deux personnalités les plus populaires, le président Emmanuel Macron et sa rivale Marine Le Pen, ont entrepris de séduire ces 7,7 millions d’électeurs, qui seront décisifs au second tour le 24 avril. Macron tente effectivement de rallier ces citoyens, qui sont hostiles à ses politiques et, dans de nombreux cas, à sa personne, en faisant des clins d’œil à la gauche et en promettant d’adoucir ses réformes les plus impopulaires, telles que la réforme des retraites. Il a également lancé des appels pour freiner l’extrême droite. Il s’efforce cependant de relancer le front républicain : le cordon sanitaire pour empêcher Le Pen d’arriver au pouvoir. Pour séduire les mélenchonistes, Le Pen fait appel au vote de colère contre Macron. Cette colère qui a explosé avec la révolte des gilets jaunes.
Macron est arrivé en tête des votes dimanche avec 27,8% des voix. Le Pen a obtenu 23,1 %. Le président a un avantage, sa rivale est plus loin derrière le président qu’au premier tour de 2017, où ils étaient séparés par moins de 3%. Tous deux sont confrontés à un défi similaire : élargir la base. C’est-à-dire qu’il faut ajouter les voix qui, au premier tour, sont allées à d’autres candidats, ou les abstentionnistes, pour atteindre 50%. Mélenchon, le troisième plus voté au premier tour a gagné un bon résultat, 21,95% des voix, à peine 400 000 de moins que la qualification, fait de ses électeurs le bien le plus précieux de ces deux semaines de campagne.
Les efforts de Macron pour convaincre les électeurs de la gauche populiste
Le soir de l’élection, Le Pen a déclaré : « J’appelle tous les Français de toutes sensibilités, de droite, de gauche et d’ailleurs, les Français de toutes origines à rejoindre ce grand Rassemblement national et populaire ». Macron a de son côté déclaré : « J’invite solennellement nos concitoyens quelles que soient leurs sensibilités, quel qu’ait été leur choix au premier tour, à nous rejoindre ».
Macron a reçu le soutien des candidats socialistes, communistes, écologistes et de la droite conservatrice. Si tous ces électeurs optaient pour Macron au second tour, il obtiendrait 41,29 % des voix. L’ancien président conservateur Nicolas Sarkozy a annoncé mardi qu’il voterait aussi pour lui. Le Pen a reçu le soutien du pundit ultra-conservateur Éric Zemmour et du candidat de droite Nicolas Dupont-Aignan. Avec eux, elle atteindrait 32,28%. Mais toutes ces voix, celles des vaincus avec moins de 10%, ne suffisent pas. Ceux de Jean-Luc Mélenchon sont nécessaires. Le leader de l’extrême gauche a déclaré : « il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen ». Cela n’exclut pas l’abstention ou le vote blanc.
Macron veut convaincre les électeurs de la gauche populiste avec l’argument que ce n’est qu’en votant pour elle que l’on peut arrêter l’extrême droite. Il n’est pas de droite, affirme-t-il. Bien qu’il ait gouverné avec des premiers ministres de droite et des ministres conservateurs à des postes clés comme le ministère de l’intérieur, et qu’il ait appliqué ou tenté d’appliquer des réformes, comme le marché du travail et les retraites, qui sont habituellement défendues par la droite.
Le Pen pourrait finir par faire peur aux conservateurs
Un sondage de l’institut Ipsos, réalisé le soir de l’élection, indique que 36% des électeurs de Mélenchon s’abstiendront au second tour ; 34% iront voter à Macron et 30% à Le Pen. Macron l’emporterait avec 54 % des voix contre 46 % pour Le Pen. D’autres instituts prévoient une marge plus étroite.
Macron a promis d’adoucir sa proposition de faire passer l’âge de la retraite de 62 à 65 ans. Il s’est installé dans des villes frappées par la désindustrialisation où l’influence de Le Pen et Mélenchon sont hégémoniques. Et il fait appel à la peur d’une France gouvernée par l’extrême droite : un référendum contre Le Pen.
Le Pen propose un référendum contre Macron et fait appel aux 72% de Français qui n’ont pas voté pour lui dimanche. Son message est que, s’ils veulent qu’il parte, elle est l’option. Et elle dit être la candidate pour le pouvoir d’achat des salaires et des pensions décentes, pour un système de santé de qualité accessible à tous et partout, et un logement décent.
Avec sa rhétorique anti-élitiste et sociale sur l’économie, Le Pen pourrait finir par faire peur aux conservateurs. Il en va de même pour Macron : il doit faire des concessions à Mélenchon, mais sans mettre mal à l’aise la base de centre-droit. Séduire les Mélenchonistes est un exercice d’équilibriste risqué. Et, pour les deux, la clé de la victoire.
Selon Mélenchon, les trois candidats de gauche portent une lourde responsabilité dans la non-qualification de gauche française au second tour
Jean-Luc Mélenchon semble avoir fait le plein de l’électorat de gauche, ne laissant que des miettes à ses concurrents : 4,58% à Yannick Jadot, 2,31% à Fabien Roussel et 1,74% à Anne Hidalgo respectivement. Les deux candidats trotskistes, Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) et Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) sont également repartis avec moins de 1% des voix. Ces derniers jours, le mouvement de balancier s’est amplifié. Une cinquantaine de membres du parti politique de gauche Génération.s, créé après l’échec du Parti socialiste à l’élection de 2017, ont appelé à voter pour Mélenchon jeudi, au prix d’être exclus de l’ancien mouvement de Benoît Hamon.
Mélenchon était plein d’espoir le matin du jour de l’élection après les bons résultats obtenus dans les territoires français d’outre-mer, notamment en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, où il a fait campagne plus que tout autre candidat. Mais au cours de la journée, les chiffres en France métropolitaine n’ont pas suivi la même tendance.
Tout l’après-midi, le candidat a travaillé sur place, a indiqué son entourage. Entouré de son cercle restreint et de quelques députés, il a travaillé son discours, étudiant les retours du terrain. Certains de ses soutiens ont critiqué les autres candidats de gauche. « Le candidat écologiste Yannick Jadot, la candidate du Parti socialiste Anne Hidalgo et le candidat du Parti communiste Fabien Roussel portent tous les trois une lourde responsabilité dans la non-qualification de gauche française au second tour. Néanmoins, il pourrait se voir dans ce score un bon départ pour les élections législatives, auxquelles la gauche française compte se présenter.