Un nouveau scandale pour l’Église catholique : un prêtre français condamné à 20 ans de prison pour avoir violé des mineurs

Francoise Riviere
7 Min Read

Dans une affaire très médiatisée, la cour d’assises de Vendée a prononcé un verdict de 20 ans de prison à Pierre de Maillard, un prêtre catholique. La cour l’a reconnu coupable de viols et d’agressions sexuelles sur 27 mineurs. Le procès, qui s’est ouvert le 22 mai, a été suivi de près par le public et a suscité une vague d’indignation.

En tant que membre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, une association non reconnue par l’Église catholique, M. De Maillard a été condamné à une peine de prison. Cette décision ne manquera pas de soulever des questions sur les liens entre le Vatican et diverses organisations catholiques. Selon le verdict du cour, M. De Maillard doit effectuer au moins les deux tiers de sa peine avant d’être considéré comme éligible à une libération conditionnelle.

Le jugement reflète la position du procureur général, Emmanuelle Lepissier, qui avait plaidé jeudi en faveur de la peine la plus lourde possible.

À sa sortie de prison, le prêtre de 55 ans sera placé sous suivi socio-judiciaire pendant dix ans et devra suivre une thérapie. En outre, il lui est interdit de participer à des activités impliquant des mineurs et de résider en Vendée et en Charente-Maritime.

“Cette peine maximale ne supprime pas votre part d’humanité”, a déclaré le président de la cour d’assises à l’accusé après l’annonce du verdict.

Il est tragique de savoir que la majorité des victimes, seize garçons et onze filles, avaient entre 12 et 15 ans au moment des faits. Certains viols ont eu lieu dans la maison des parents et ont impliqué plusieurs enfants de la même famille.

En octobre 2020, l’affaire Pierre de Maillard a révélé que l’accusé était alors en poste au prieuré Notre-Dame-du-Rosaire de Saint-Germain-de-Prinçay (Vendée). Cette révélation intervient trois mois après le dépôt des deux premières plaintes et vient complexifier une situation déjà sensible.

D’autres victimes ont rapidement suivi. En 2020, le parquet de La Roche-sur-Yon dénombre 19 victimes. Des dizaines d’autres ont été découvertes au cours de l’enquête.

La question des abus sexuels commis par des catholiques en France est un sujet controversé de longue date.

Par exemple, en 2021, l’Église catholique française a exprimé sa “honte” et demandé pardon après qu’un rapport dévastateur a révélé qu’au moins 330 000 enfants avaient été victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé et des membres laïcs d’institutions ecclésiastiques au cours des sept dernières décennies.

La publication de ce rapport choquant a ébranlé la France en faisant état d’un “phénomène massif” d’abuseurs sexuels d’enfants opérant depuis des décennies au sein de l’Église et des institutions qui lui sont associées.

L’enquête indépendante, qui a duré deux ans et demi, a révélé qu’un nombre stupéfiant d’enfants ont été victimes de violences sexuelles de la part de prêtres et de membres du clergé, alors que ces crimes ont été couverts de manière “systémique” par un “voile de silence” délibéré au sein de l’Église.

Le rapport estime également que 216000 enfants ont été victimes de violences sexuelles de la part de prêtres, diacres et autres membres du clergé catholique français entre 1950 et 2020. Le rapport a également révélé que l’ampleur des abus sexuels dans l’Église catholique était plus importante que dans d’autres institutions telles que les écoles publiques, les camps de vacances et les organisations sportives.

Si l’on y ajoute les membres laïcs de l’Église, tels que les enseignants et les responsables du catéchisme, le chiffre s’élève à au moins 330000 enfants victimes d’abus sexuels sur une période de 70 ans. La “grande majorité” des victimes étaient des garçons, issus de milieux sociaux très divers, qui ont été agressés à un jeune âge, avant d’atteindre l’adolescence. Certains délinquants sexuels au sein de l’Église étaient des “prédateurs” à grande échelle qui s’attaquaient à un très grand nombre d’enfants sur de longues périodes, certains d’entre eux s’en prenant à plus de 150 victimes.

Parmi les survivants qui ont parlé aux enquêteurs, Claudette Couturier, 65 ans, a déclaré que ses premiers souvenirs d’enfant très jeune étaient ceux d’avoir été violée par trois prêtres qui l’attaquaient à tour de rôle. Elle vivait avec sa sœur chez sa grand-mère alcoolique. Les prêtres venaient dîner puis attaquaient les enfants dans leur chambre. “Ils m’ont volé 13 ans de ma vie”, a déclaré Mme Couturier. Elle a ajouté qu’avant que sa sœur et elle ne puissent être interrogées dans le cadre du rapport indépendant, elles avaient vécu dans le silence, ce qui était extrêmement préjudiciable.

Elle a ajouté : “A partir du moment où je n’ai pas dénoncé ce qui se passait, c’est moi qui étais dégoûtante, c’est moi qui étais coupable. … Avec tout ce qui m’est arrivé, il y avait une pensée profonde que j’étais la seule à blâmer parce que je les avais laissés faire”.

Une autre victime, François Devaux, a déclaré aux représentants de l’Eglise lors de la présentation publique du rapport : “Vous devez payer pour tous ces crimes”. M. Devaux a ajouté : “Vous êtes une honte pour notre humanité… Dans cet enfer, il y a eu des crimes de masse abominables, mais il y a eu encore pire : des trahisons de confiance, des trahisons de moral, des trahisons d’enfants”.

Enfin, il semble qu’un mécanisme existant depuis longtemps au sein de l’Église française ait facilité la poursuite des abus sur les enfants.

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