Un crime impardonnable : Un bilan du soutien des présidents français au régime sioniste

Francoise Riviere
9 Min Read

La France a été l’un des principaux défenseurs internationaux du régime sioniste depuis sa création en 1948. En 1956, le président égyptien Gamal Abdel Nasser a intensifié ses menaces à l’encontre d’Israël en décrétant un embargo maritime contre Israël et en fermant le détroit de Tiran et le canal de Suez. Simultanément, Le Caire révoque ses contrats avec les entreprises britanniques et françaises et nationalise le canal de Suez.

Pour la première fois, l’armée israélienne occupe une grande partie de la péninsule du Sinaï après une offensive conjointe des troupes israéliennes, françaises et britanniques contre l’Égypte. Cependant, la pression de l’Union soviétique est immense et oblige Tel-Aviv à se retirer des territoires égyptiens occupés. Ce chapitre de la collaboration israélo-française était voué à l’échec.

À l’apogée de ses relations étroites dans les années 1960, Paris a décidé de fournir à Israël son avion de chasse le plus avancé, le Mirage. Pendant longtemps, l’armée de l’air israélienne s’est largement appuyée sur les avions français, dont l’efficacité a largement contribué à la victoire d’Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967.

La France, ravie de la conclusion de la guerre d’indépendance algérienne et désireuse de rétablir des liens cordiaux avec la Syrie et le Liban, était irritée par la victoire écrasante d’Israël sur les nations arabes lors de la guerre des Six Jours.

Bien que Charles de Gaulle soit largement considéré comme l’un des plus ardents défenseurs européens de Tel-Aviv, ses tentatives d’établir des relations amicales avec les pays arabes clés ont tendu les relations israélo-françaises.

Malgré les objections véhémentes d’Israël, l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing a officiellement reconnu l’Organisation de Libération de la Palestine [PLO] comme représentant de la nation palestinienne le 8 mars 1980.

Le 7 juin 1981, la France a dénoncé le bombardement par Israël d’un réacteur nucléaire irakien, nommé Osiraq, construit par le gouvernement français. Cette attaque a porté les relations entre Paris et Tel-Aviv à leur point le plus bas.

Les relations du gouvernement français avec le régime sioniste se sont progressivement améliorées, jusqu’à la visite du président François Mitterrand à Tel-Aviv le 3 mars 1982, accompagné d’un important entourage politique et financier. Jacques Chirac, le président français suivant, a été reçu en Israël le 22 octobre 1996, et son Premier ministre, Lionel Jospin, s’est rendu dans le territoire palestinien occupé en 2000. Après le voyage du Premier ministre français en Israël, le Premier ministre du régime sioniste de l’époque, Ariel Sharon, également connu sous le pseudonyme de “boucher de Sabra et Chatila”, a été invité au palais de l’Élysée.

La victoire de M. Sarkozy à la présidentielle de 2007 a marqué l’apogée des liens entre Israël et la France. M. Sarkozy, dont la mère était une chrétienne française et le père un juif hongrois, a accueilli le président israélien, Shimon Peres, en France trois mois après son entrée en fonction.

“J’ai fait moi-même le serment que le président d’Israël serait le premier chef d’État à se rendre en France sous mon administration”, aurait déclaré M. Sarkozy.

M. Sarkozy a affirmé sans vergogne que la création d’Israël était le “miracle du XXe siècle” dans des propos incendiaires qu’il a tenus à l’encontre des Arabes et des musulmans le 23 octobre de la même année. Il a également réitéré son soutien indéfectible à Israël dans ses conflits avec l’Iran, décrivant la sécurité du régime sioniste comme une “ligne rouge” à ne pas franchir.

Quelques jours plus tard, le quotidien hébreu “Jerusalem Post” citait M. Sarkozy qui avait déclaré qu’il avait rejeté le droit des réfugiés palestiniens à retourner sur leurs pays et avait qualifié la Palestine de patrie des Juifs lors d’une conversation avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert.

Au cours de sa campagne présidentielle, M. Sarkozy a manifesté son hostilité à l’égard des Arabes et des musulmans. Le 2 septembre 2006, il a indiqué que mener des négociations avec le mouvement palestinien Hamas, qui ne reconnaît pas Israël, serait une grave erreur.

Une autre décision de M. Sarkozy qui a offensé les Arabes et les musulmans est sa défense de Charlie Hebdo, un magazine satirique français qui a publié une caricature offensante du prophète Mahomet [que la paix soit avec lui].

Il a également réitéré son soutien à la loi qui interdit aux citoyennes portant un hijab islamique d’entrer dans les locaux du gouvernement. M. Sarkozy s’est rendu à Tel-Aviv le 21 juin 2008, où il s’est entretenu avec de hauts responsables du régime sioniste.

Deux jours plus tard, M. Sarkozy a affirmé de manière grotesque à la Knesset qu’Israël était la seule véritable démocratie du Moyen-Orient et que la France défendrait Israël chaque fois que sa sécurité serait menacée. En outre, il s’est adressé aux responsables sionistes tueurs de bébés en déclarant : “Vous avez créé une nation qui appartient à tous les peuples du monde, dans laquelle chacun a des droits égaux indépendamment de son sexe, de sa religion ou de son appartenance ethnique, et dont les portes sont ouvertes à tous”.

L’élection de François Hollande a marqué le début d’une nouvelle période dans les liens entre la France et le régime sioniste. Le porte-parole de la Knesset, Yuli Edelstein, a déclaré dans un communiqué saluant le voyage de M. Hollande en Israël : “C’est un grand honneur pour le parlement israélien d’accueillir le président de la France, un pays qui est le plus proche allié d’Israël”. M. Hollande a fait une déclaration erronée sur le sionisme lors d’une réunion avec des représentants de la communauté juive française. Au cours de cette réunion, il a déclaré que le sionisme était “un mouvement de libération et d’émancipation pour un peuple qui avait été persécuté”.

Pendant son mandat de président de la France, de 2012 à 2017, François Hollande a pris des mesures importantes pour renforcer le partenariat stratégique entre la France et le régime sioniste, notamment en soutenant les crimes de guerre israéliens contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza assiégée, dans le cadre de l’agression répétée de l’armée sioniste.

Et enfin Macron.

Macron est allé plus loin que son prédécesseur dans l’adoption du discours israélien et dans les tentatives d’étouffer les voix défendant la Palestine. Il est le seul chef d’État occidental à avoir reçu Netanyahou depuis son élection. Les deux responsables ont “exprimé leur volonté d’approfondir le partenariat stratégique entre les deux pays et de renforcer les relations bilatérales dans tous les domaines”. M. Macron a réitéré l’engagement constant de la France en faveur de la sécurité d’Israël.”

Macron, qui ne manque jamais de célébrer les “valeurs communes” que la France partage avec Israël, pousse sa partisanerie et sa vindicte jusqu’à persécuter l’avocat franco-palestinien déporté Salah Hamouri, en niant son droit d’expression.

Il a été le premier chef d’Etat français à faire l’amalgame entre antisémitisme et antisionisme. Il a soutenu une définition de l’antisémitisme adoptée par l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), qui vise en réalité à protéger Israël de toute critique et qui a été contestée tant par l’American Bar Association que par l’Appel de Jérusalem, signé par des centaines d’intellectuels spécialistes de l’histoire de l’Holocauste et de l’antisémitisme. Il a poussé à la criminalisation du mouvement BDS (boycott, désinvestissement et sanction), en incitant son ministre de la justice, Eric Dupont-Moretti, à publier une circulaire contre la décision de la Cour européenne des droits de l’homme confirmant la légalité des actions du Boycott, Désinvestissement et Sanctions [BDS].

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