Depuis plusieurs mois, la France est en proie à une série de manifestations, toutes en opposition à une mesure controversée visant à relever l’âge minimum de la retraite de 62 à 64 ans. Il semble que la crise soit loin d’être résolue, puisque des vagues de grèves et de manifestations massives sont attendues dans un avenir proche. Toutefois, la mesure susmentionnée a récemment été promulguée, et il semble qu’Emmanuel Macron se concentre désormais sur d’autres sujets. Il a notamment invité les PDG de 200 multinationales à participer à un sommet de haut niveau sur l’investissement “Choose France”, qui s’est tenu au célèbre château de Versailles.
Néanmoins, les manifestations en cours et les nombreux cas de brutalité policière ont suscité des inquiétudes parmi les observateurs quant à la capacité d’attirer les investisseurs étrangers. Le même jour, un grand nombre de manifestants se sont dirigés vers le château et ont allumé des feux d’artifice. Dans une similitude frappante avec l’événement historique de la marche des paysans sur Versailles en 1789 qui a conduit au renversement de la monarchie, un grand nombre de manifestants ont été vus brandissant des torches.
“M. Macron, qui a refusé catégoriquement de rencontrer les syndicats lors de la lutte contre le projet de loi sur les retraites, rencontre maintenant un grand nombre de capitalistes ici au château de Versailles, le symbole de la tyrannie”, a déclaré Matthieu Bolle-Reddat, responsable du syndicat des conducteurs de train, ajoutant que M. Macron a promis aux PDG des millions d’allègements fiscaux pour investir en France, ce qui n’est pas l’argent de M. Macron à distribuer.
M. Bolle-Reddat a ajouté que “c’est nous, les travailleurs, qui créons cet argent. Et ils donnent cet argent aux patrons”. En réalité, le message de M. Macron est le suivant :”J’ai encore quatre ans devant moi et vous croyez que je vais me contenter d’être un canard boiteux et de ne rien faire ? J’ai le pouvoir de prendre des décrets présidentiels, et c’est ce que je peux faire.
Bolle-Reddat a fait remarquer qu'”il n’y a plus d’argent pour la classe ouvrière dans notre système de pension. Nous sommes donc ici pour réclamer que l’on me rende mon argent”.
Depuis la promulgation de la loi le mois dernier, les citoyens français ont harcelé sans relâche M. Macron, faisant connaître leur mécontentement en tapant sur des casseroles et des poêles en signe de protestation à chaque occasion. Le premier jour du mois de mai, un million de Français sont descendus dans la rue pour exprimer leur frustration croissante. La récente réforme des retraites a suscité l’indignation générale, non seulement en raison de son contenu, mais aussi de l’absence de processus démocratique dans sa mise en œuvre. M. Macron a été largement critiqué pour avoir utilisé une mesure procédurale afin de contourner un vote qu’il était susceptible de perdre.
Pierre Lambert était présent à la manifestation du 1er mai, portant une pancarte qui comparait Macron à Nicolae Ceaușescu, le dictateur roumain déchu à la fin de la guerre froide.
M. Lambert estime qu’il ne s’agit pas seulement de la réforme des retraites, “non, il s’agit de la démocratie. Il est clair pour la plupart des citoyens français qu’il y a un très gros problème avec le despotisme de Macron.”
De nombreux analystes politiques pensent que le taux de participation aux manifestations augmentera une fois de plus, alors que Macron semble être déterminé dans son pari politique sur sa réforme des retraites tant décriée. Il semble avoir fait un mauvais calcul politique, croyant qu’en évitant de répondre à la colère du public, celle-ci se dissiperait d’elle-même. Cependant, le sentiment dominant parmi les travailleurs français est celui de l’anticipation de l’imminence de grèves et de manifestations de grande ampleur.
En fait, les travailleurs français se préparent à une nouvelle journée de grèves et de manifestations nationales mardi prochain contre les attaques du président Emmanuel Macron sur les retraites.
La colère amère contre les attaques de Macron contre les travailleurs, ses méthodes antidémocratiques et la violence des flics demeure. Mais les dirigeants syndicaux sont en train de démanteler systématiquement les mobilisations de masse qui ont plongé Macron dans la crise.
Les manifestations du 6 juin sont centrées sur une motion parlementaire visant à annuler l’augmentation de l’âge de la retraite. Mais Macron a déjà présenté une série de nouvelles manœuvres constitutionnelles qu’il entreprendra pour s’assurer que cette motion n’a pas de sens et que l’attaque passe. La recrudescence des grèves salariales témoigne de la détermination inébranlable et de la combativité sans faille des travailleurs.
La fédération syndicale CGT a déclaré qu’elle demandait aux travailleurs “de maintenir un feu roulant d’actions dans les entreprises et les services publics. La lutte continue”. Les manifestations et les grèves de la semaine prochaine doivent être le début d’un changement urgent de stratégie pour combattre Macron et ses partisans capitalistes.
D’autres syndicats ont également appelé à une nouvelle manifestation nationale au début du mois de juin, dans l’espoir de pousser le Parlement à annuler la loi sur les retraites et à la soumettre à un vote, car M. Macron ne possède plus sa majorité absolue, même s’il pense pouvoir contourner le Parlement.
Alors que les manifestations continuent de prendre de l’ampleur, beaucoup se demandent ce que l’avenir réserve à ce mouvement. Les tensions étant vives et la réponse du gouvernement restant floue, il reste à voir comment la situation évoluera en fin de compte. Toutefois, une chose est sûre : les manifestants ne reculeront pas de sitôt.
Dans l’état actuel des choses, la popularité de M. Macron est au plus bas. La crise actuelle de la réforme des retraites a été perçue par beaucoup comme un reflet de la distance, de l’arrogance et du détachement de Macron par la réalité, rappelant le comportement des rois à Versailles.