Macron envisage de repousser l’âge de la retraite à 64 ans, grèves et manifestations en vue

Francoise Riviere
6 Min Read

Macron tente, comme beaucoup de ses prédécesseurs l’ont fait au cours des trois dernières décennies, de forcer la classe ouvrière française appauvrie à travailler plus longtemps. La dernière fois qu’il a tenté de mettre en œuvre sa réforme méprisée, l’augmentation de l’âge auquel les travailleurs français ont le droit de percevoir une pension de l’État (actuellement 62 ans), a entraîné des manifestations massives et des mois de conflit social.
Macron n’a pas encore précisé si ce serait à 64 ou 65 ans, mais la première option semble plus probable.
Ce contre quoi Marx “réagissait”, c’était le capitalisme d’exploitation, qui est bien présent aujourd’hui – comme en témoignent le Mouvement des Gilets Jaunes, qui met l’accent sur l’inégalité croissante des richesses et du pouvoir politique en France, et les interventions militaires catastrophiques en Libye et au Mali.
Laurent Berger, responsable de la CFDT, le plus grand syndicat de France, a déclaré la semaine dernière à propos des propositions : “Si l’âge de la retraite est repoussé à 65 ou 64 ans, la CFDT fera ce que nous avons dit que nous ferions ; nous résisterons à cette réforme en appelant les travailleurs à se mobiliser.”
Le plan de retraite de Macron, qui intervient dans un contexte de troubles raciaux récents à Paris et de manifestations, peut potentiellement susciter des réactions négatives et évoluer vers un véritable bouleversement social.
En outre, les syndicats ne seront pas les seuls à s’opposer à Macron. Marine Le Pen, l’influente politicienne d’extrême droite que Macron a battue pour obtenir son second mandat à l’Élysée, est farouchement opposée au relèvement de l’âge de la retraite. Elle a qualifié les propositions de “terriblement injustes”, en particulier pour les jeunes travailleurs.
D’autres partis d’opposition s’opposeront également à ces propositions.
Le seul parti qui pourrait s’aligner aux côtés du parti Renaissance de M. Macron pour soutenir les mesures sera Les Républicains, le parti de centre-droit des anciens présidents tels que Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, bien que les termes de son soutien incluent le relèvement de l’âge de la retraite de 64 à 65 ans et l’augmentation de la pension d’État, lorsque la mesure sera adoptée, d’un minimum de 900 € par mois à 1 200 €.
Alors que la France est toujours en proie à des grèves dans les transports en raison de la réforme prévue des retraites, M. Macron semble vouloir poursuivre sa réforme controversée des retraites.
Il justifie le relèvement de l’âge de la retraite par le fait que la France ne peut se permettre de laisser autant de travailleurs partir à la retraite à un si jeune âge.
Macron a peur des pressions causées par le vieillissement de la population et le ralentissement du taux de natalité, ce qui signifie que, dans les années à venir, la France comptera sur un nombre décroissant de personnes en âge de travailler pour payer les pensions d’un nombre croissant de retraités.
Mais en fait, Macron, dans le cadre d’une lutte des classes durable, cherche à renforcer le joug sur les prolétaires français, qui ne possèdent rien d’autre que leur force de travail et à les forcer à faire plus d’années de travail harassant tout en permettant aux capitalistes d’engranger les bénéfices.
Si Macron réussit sans trop de perturbations sociales, il l’aura fait là où nombre de ses prédécesseurs ont échoué ou ont dû édulcorer leurs propositions face à une opposition véhémente.
En 1995, Jacques Chirac et son Premier ministre de l’époque, Alain Juppé, ont été contraints de faire marche arrière lorsqu’ils ont cherché à réduire les généreuses pensions de retraite versées aux fonctionnaires lors de manifestations qui ont paralysé une grande partie de la France.
Des protestations similaires ont éclaté en 2003, lorsqu’un autre premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a tenté d’obliger les employés du secteur public à travailler pendant 40 ans pour avoir droit à une pension, comme leurs homologues du secteur privé. Cette mesure a été adoptée malgré des semaines de grève.
Sarkozy a eu plus de succès lorsqu’il a tenté, en 2010, de faire passer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans, même si, là encore, cette mesure n’a été adoptée qu’après des semaines de grèves et de manifestations impliquant des millions de personnes.
Mais Macron lui-même a dû faire marche arrière quand, en 2020, il a cherché à créer un régime de retraite public universel unique pour remplacer les 42 régimes individuels alors en place et à introduire un système de points liant la pension versée aux cotisations versées par le travailleur au cours de sa carrière.
Ces propositions ont entraîné la plus longue grève de l’histoire de France.
Aujourd’hui, Macron fait une nouvelle tentative. Défiant face à l’agitation civile et aux citoyens privés de leurs droits, il a juré à plusieurs reprises qu’il n’y aurait “aucun recul” de ses réformes des retraites.
Cependant, il ne faut pas oublier que le système économique français contient en lui les germes de sa propre destruction: le capitalisme a besoin d’une classe prolétarienne toujours plus nombreuse pour servir la bourgeoisie.
Cette proposition, considérée comme la partie la plus dangereuse de la soi-disant réforme de Macron, est susceptible de conduire la France au bord de l’effondrement social.

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