Macron aux États-Unis ; les principaux axes de la rencontre de Macron avec Biden

Francoise Riviere
8 Min Read

Le président américain Joe Biden a déclaré que, bien qu’il n’ait pas l’intention de le faire pour le moment, il n’exclut pas de discuter avec Vladimir Poutine, à condition que le président russe montre des signes de volonté de mettre fin à la guerre en Ukraine. Une telle conversation hypothétique, a-t-il dit, aurait lieu en consultation avec les alliés de l’OTAN. Le dirigeant de la Maison Blanche a fait cette déclaration lors d’une conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron, qui se trouve à Washington pour une visite d’État.
Tous deux ont défendu la position de l’Occident sur la guerre en Ukraine et ont souligné le soutien indéfectible, aussi longtemps que nécessaire, au pays envahi par la Russie. « C’est une question de principe », a souligné Macron. Si la souveraineté nationale ou l’intégrité territoriale des pays inscrites dans la charte fondatrice de l’ONU ne sont plus respectées, « la stabilité mondiale est en danger », a-t-il déclaré. Biden a déclaré qu’il était « impensable » que la Russie puisse un jour gagner en Ukraine.
La guerre a été l’un des principaux thèmes de la conversation de trois heures entre les deux dirigeants. L’autre était le plan économique ambitieux de Biden pour lutter contre l’inflation et le changement climatique, qui a été fortement critiqué par l’Europe, et plus particulièrement par Paris, face à des mesures que les Vingt-sept considèrent comme protectionnistes.
Biden a tendu une branche d’olivier à ses alliés européens, se disant prêt à apporter des « ajustements » au plan. « À aucun moment le plan n’a eu pour but d’exclure les partenaires qui travaillent avec nous », a-t-il déclaré. « Il y a des ajustements que nous pouvons inclure qui peuvent faciliter la participation des pays européens, ou être présents par eux-mêmes », a-t-il ajouté.
La France et les États-Unis ont annoncé, à l’issue de la réunion, la création d’un groupe de travail conjoint UE-États-Unis chargé de traiter les différends commerciaux qui pourraient découler du plan récemment approuvé par la Maison Blanche.
Le président américain a déclaré que, bien qu’il s’en tienne à sa défense des entreprises américaines, une législation de l’ampleur de ce plan comporte souvent des failles mineures et des conséquences involontaires. « Nous continuerons à créer des emplois manufacturiers aux États-Unis, mais pas au détriment de l’Europe », a-t-il insisté.
De son côté, Macron a souligné : « Nous avons convenu de synchroniser à nouveau nos positions, nos programmes d’investissement dans les secteurs clés émergents. Semi-conducteurs, batteries, hydrogène ».
Les deux dirigeants se sont également engagés à coordonner leur réponse au « défi de la Chine ». Le programme nucléaire de l’Iran et les manifestations dans ce pays, la situation en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient ont également fait partie des sujets abordés.
Les deux présidents ont tenu à souligner l’excellence de ces liens en dissipant le malentendu de l’année dernière où la France a appris à la télévision la formation d’une alliance militaire entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, nommée Aukus, et par la suite l’annulation du contrat franco-australien de sous-marins d’une valeur de quelque 60 milliards de dollars (un montant similaire en euros).
La colère française a conduit Paris à rappeler son ambassadeur à Washington pour des consultations, une mesure exceptionnellement dure.
Mais dans le discours du président français, il n’y avait pas aucun signe de colère. Lors de la cérémonie d’arrivée, Macron a rappelé l’alliance historique entre les deux nations, qui a débuté au moment de l’indépendance américaine et a été réaffirmée pendant la Seconde Guerre mondiale.
« L’histoire commune nous oblige une nouvelle fois, face au retour de la guerre sur le sol européen après l’agression russe », a rappelé le chef de l’Élysée. “Nous devons redevenir des frères d’armes”.

Biden, pour sa part, a salué « la force et la vitalité pérennes de la grande amitié entre la France et les États-Unis » et a souligné : « La France est notre plus ancien allié, notre partenaire indéfectible dans la cause de la liberté ».
Dès le début de la rencontre dans le bureau ovale entre les deux dirigeants, Macron avait mis ses priorités sur la table : en Ukraine, trouver un moyen de parvenir à une « paix durable » et coopérer entre les États-Unis et l’Europe pour résoudre les « conséquences directes et indirectes de la guerre », qui ont un impact plus important sur l’économie du Vieux Continent que sur la première puissance.
Il a également appelé à une meilleure « synchronisation » des initiatives commerciales des deux pays.
Il a fait allusion au plan de l’administration Biden pour lutter contre l’inflation et le changement climatique, le projet de loi anti-inflation qui a été largement critiqué en Europe.
En effet, le plan comprend des incitations fiscales qui profitent aux entreprises américaines, et les Européens craignent que leurs propres entreprises n’en pâtissent, notamment dans le secteur des véhicules électriques. Macron avait prévenu dans une interview que de telles incitations pourraient creuser un fossé entre les deux côtés de l’Atlantique et « fragmenter » l’Occident.
Un dîner d’État avec la participation de 400 personnes a été organisé par la Maison blanche à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron sous un chapiteau sur la pelouse sud de la Maison Blanche.
Lors du convive qui était le premier dîner d’État de l’administration Biden, le thème récurrent était l’alliance entre les deux nations.
Du vin pétillant à été servi, en clin d’œil au champagne français, mais provenant cette fois de vignobles américains.
Des assiettes de fromages ont été également présentés, mais de production américaine.
La soirée à été animée par le musicien de la Nouvelle-Orléans Jon Batiste, une ancienne colonie française.
Puis le président français a visité le siège de la NASA avec le vice-président Kamala Harris, et a rencontré des membres du Congrès pour discuter de l’énergie nucléaire.
Le chef de l’État français s’est également rendu en Louisiane, le territoire colonisé par les Français comprenant la Nouvelle-Orléans, que Paris a vendu à l’époque à Washington pour la somme de 15 millions de dollars.

Macron et Biden
Share This Article
Follow:
Restez avec nous et nous vous fournirons les nouvelles les plus récentes avec précision et rapidité. Rejoignez-nous dans le monde de l'information et des actualités
Leave a comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *