La France se prépare à des grèves massives le 7 mars 2023 contre la réforme des retraites

Francoise Riviere
8 Min Read

La France se prépare à des grèves massives le 7 mars suite aux manifestations contre la réforme des retraites. Cinquième jour de grève nationale ce jeudi, alors qu’entre 963 000 et 2,5 millions de personnes ont participé aux manifestations du samedi dans tout le pays. Les syndicats disent qu’ils mettront la France à l’arrêt début mars, alors que la tension entre le gouvernement et les syndicats sur le projet de loi sur la réforme des retraites ne montre aucun signe d’apaisement. Les huit principaux syndicats français ont appelé à de nouvelles actions contre le projet de loi, après que les manifestations du week-end du samedi 11 février ont attiré 963 000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur. Les syndicats disent que le chiffre était plus proche de 2,5 millions. Ces chiffres ne sont pas aussi élevés que pour les manifestations du 31 janvier. Mais il s’agit d’une augmentation par rapport aux chiffres de la troisième journée d’action nationale du mardi 7 février. Les protestations portent sur le projet de loi sur la réforme des retraites, notamment l’augmentation de l’âge minimum de la retraite de 62 à 64.
Avant même les manifestations de samedi, les syndicats avaient annoncé une cinquième journée de grève le jeudi 16 février. On s’attend à ce que les trajets en train et en avion soient affectés, comme les jours précédents, mais des détails plus précis ne sont pas attendus avant mercredi. La SNCF a confirmé qu’il y aura des perturbations dans les services ferroviaires car leurs travailleurs se joindront à la grève. L’action de samedi dernier a été qualifiée de journée de protestations et non de grèves, mais les contrôleurs aériens d’Orly ont annoncé une grève surprise samedi matin, entraînant l’annulation d’environ 50 % des vols de l’après-midi. Les autres aéroports de Paris n’ont pas été touchés.
Les syndicats ont également menacé d’un « renforcement » de l’action si la réforme dans son état actuel n’est pas rétractée, où le relèvement de l’âge de la retraite n’est pas négociable. « Si le gouvernement n’abandonne pas le texte, le mouvement contre la réforme va s’intensifier », a déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, l’un des principaux syndicats français. Un autre dirigeant syndical, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, affirme que le 7 mars sera une « journée marquante » lors de cette vague d’action actuelle. Les huit principaux syndicats se sont mis d’accord sur cette date mais aucune action précise n’a encore été officiellement confirmée.
L’appel des syndicats est de « mettre le pays à l’arrêt », mais ils disent que cela n’inclura pas nécessairement un appel à la grève générale, ni aux grèves du secteur public en cours à partir de cette date, sans donner plus de détails. La grève sera une « grève de 24 heures mais pas forcément plus », a précisé Berger. « La question des grèves en cours n’est pas tranchée au niveau des syndicats, mais au niveau de l’entreprise individuelle », confirme Martinez. A Paris, cependant, la RATP a annoncé une grève reconductible à partir du 7 mars, qui a été soutenue par la CGT ainsi que d’autres syndicats.
Toutes ces mesures proposées dépendent toutefois de la poursuite ou non du débat à l’Assemblée nationale. Les dirigeants syndicaux disent qu’il reste beaucoup de temps avant la date prévue pour négocier, après quoi ils peuvent annuler l’action à cette date. « La balle est dans le camp du gouvernement », a déclaré Martinez. Le problème clé qui empêche les négociations est l’augmentation de l’âge de la retraite, car le gouvernement ne veut pas bouger sur cette question. Rien n’indique une possibilité de discuter de cette position, selon Berger, qui les accuse de bloquer le dialogue. Les changements proposés impliquaient de maintenir ou d’abaisser l’âge actuel de la retraite pour ceux qui commencent à travailler à un âge précoce, dans le but d’obtenir le soutien des députés d’autres partis au parlement pour faire adopter le projet de loi. Le gouvernement, quant à lui, est conscient des effets potentiels d’une grève générale (ou généralisée) le 7 mars. « Nous ne pouvons pas être sourds » aux protestations, a déclaré Aurore Bergé, chef du parti Renaissance du président Macron au parlement, et a déclaré qu’ils étaient prêts à discuter des réformes avec les dirigeants syndicaux. Elle a également confirmé sa confiance que le projet de loi passera, dans une interview après les manifestations. « Je pense que la réforme sera adoptée », a-t-elle déclaré.
Un sondage montre qu’environ 70 % de la population rejette les projets de réforme des retraites de Macron. Une pétition contre les réformes a recueilli plus d’un million de signatures. Les opposants de gauche ont déposé des milliers d’amendements au projet de loi pour retarder les procédures au parlement, qui débat actuellement du projet de loi. On ne sait pas si l’Assemblée nationale discutera de son article 7, qui énonce le changement de l’âge de la retraite, avant de manquer de temps vendredi. Les syndicats ont écrit directement aux législateurs pour leur demander de rejeter l’ensemble du projet de loi et en particulier l’article 7.
Les parlementaires ont déjà rejeté un article destiné à inciter les entreprises à embaucher davantage de travailleurs âgés. Il y a « une majorité possible dans l’Assemblée nationale pour voter contre » la disposition sur l’âge de la retraite, a déclaré le député socialiste Philippe Brun. Aurore Berge, leader parlementaire du parti centriste Renaissance de Macron, a déclaré que la gauche avait « peur d’avoir un vote », ajoutant qu’elle était sûre que le gouvernement obtiendrait le soutien dont il avait besoin.
Macron lui-même a également cherché à projeter la confiance mercredi, déclarant lors d’une réunion du cabinet que les partis d’opposition s’étaient « totalement égarés » dans la lutte pour les retraites. Mais la plus grande journée d’action est peut-être encore à venir, les syndicats promettant d’arrêter la France le 7 mars. « Nous allons tout bloquer le 7 mars. Tout doit s’arrêter partout », a déclaré Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat à la présidentielle du parti d’extrême gauche La France insoumise (LFI), lors d’une marche à Montpellier. Les syndicats débattent de l’opportunité de passer à des grèves continues après cette date, les travailleurs du métro parisien et les éboueurs étant déjà en faveur.

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