Emmanuel Macron critique le déni de réalité des oppositions sur la réforme des retraites et met en garde contre l’avènement des extrêmes

Francoise Riviere
17 Min Read
epa10615520 French President Emmanuel Macron delivers his speech at the WWII Monluc prison, in Lyon, France, 08 May 2023. The French president presides over ceremonies in Paris and Lyon celebrating victory over the Nazis and commemorating victims of the Holocaust and French resistance fighters in World War II. EPA/LAURENT CIPRIANI / POOL MAXPPP OUT (MaxPPP TagID: epalivesix815122.jpg) [Photo via MaxPPP]

 

Emmanuel Macron a dévoilé lors de son interview sur TF1 les mesures prises par la France pour soutenir l’Ukraine, suite à sa rencontre avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’Élysée. Le président français a annoncé que la France avait ouvert la voie à la formation de pilotes ukrainiens en collaboration avec plusieurs autres pays européens. L’objectif de la France est d’aider l’Ukraine à résister et à organiser une contre-offensive lorsque cela sera opportun, afin de ramener tous les acteurs à la table des négociations dans des conditions qu’elle aura choisies, et de parvenir à une paix durable.

Dans un autre domaine, Emmanuel Macron a révélé son intention d’allouer 2 milliards d’euros provenant des futures baisses d’impôts aux classes moyennes d’ici 2027. Il a demandé au gouvernement de lui proposer des mesures concrètes pour mettre en œuvre cette décision, une fois que les objectifs budgétaires le permettront au cours de son mandat. Le président a souligné l’importance de soutenir les classes moyennes, qui se trouvent dans une situation où elles ne sont pas suffisamment riches pour bien vivre mais trop riches pour bénéficier d’aides, avec des revenus mensuels compris entre 1 500 et 2 500 euros.

En ce qui concerne la première ministre, Élisabeth Borne, qui célèbre sa première année à Matignon, Emmanuel Macron lui a renouvelé sa confiance. Bien qu’il n’ait pas révélé si elle restera à son poste dans un an, le président s’est dit fier de l’avoir nommée il y a un an et a salué le travail accompli par Borne à la tête du gouvernement. Il a affirmé que son gouvernement continuera d’agir et qu’Élisabeth Borne fait preuve de force, de détermination et de courage dans son action.

Emmanuel Macron a souligné que la vie politique et institutionnelle évolue, et que la Constitution confère au président de la République la responsabilité de nommer un premier ministre. Il a choisi de ne pas commenter les spéculations politiques et a plutôt mis en avant l’action d’Élisabeth Borne et de son gouvernement. Le président a affirmé qu’ils poursuivront leurs actions ensemble, soulignant la force et le courage avec lesquels Borne agit à ses côtés.

Lors de son interview sur TF1, Emmanuel Macron a réaffirmé son engagement envers la réforme des retraites et l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution. Il a déclaré assumer cette réforme, soulignant la nécessité de combler le déficit et affirmant qu’elle permettra de créer davantage de richesses. Le président a défendu l’utilisation du 49.3 en expliquant qu’un vote avait eu lieu et que le gouvernement avait remporté ce vote, ce qui signifie qu’il n’y avait pas de majorité pour renverser la réforme. Il a également critiqué la droite en accusant ses membres de ne pas avoir assumé leurs responsabilités et d’avoir changé de position par rapport à la campagne présidentielle.

En ce qui concerne l’inflation alimentaire, Emmanuel Macron a exprimé l’espoir qu’elle soit absorbée d’ici à l’automne. Interrogé sur la fin du « trimestre anti-inflation » prévu en juin, il a indiqué que si nécessaire, le dispositif pourrait être prolongé en raison de la poursuite de la hausse des prix alimentaires, qui a atteint 15 % sur un an en avril. Le président a souligné la nécessité d’avancer et de rouvrir les négociations commerciales pour fixer les prix alimentaires afin d’éviter des marges exceptionnelles de la part des grandes surfaces et des industriels. Il a exprimé sa préoccupation quant à la réaction rapide des grands groupes à la hausse des prix par rapport à leur réaction plus lente à la baisse.

Emmanuel Macron a reconnu que l’inflation alimentaire touchait l’ensemble de la population, en particulier les plus précaires. Il a exprimé l’espoir que cette situation soit résorbée d’ici à l’automne pour revenir à une situation plus normale.

Lors de son interview sur TF1, Emmanuel Macron a annoncé une baisse d’impôts de 2 milliards d’euros pour les classes moyennes d’ici à 2027, lorsque la situation budgétaire le permettra au cours de son mandat présidentiel. Le président a demandé à son gouvernement de lui faire des propositions concernant ces mesures, sans préciser les détails exacts. Il a souligné l’importance de permettre aux personnes de la classe moyenne d’avoir un reste à vivre plus conséquent en allégeant certaines charges et cotisations salariales.

Concernant le moment où ces baisses d’impôts pourront être mises en place, Emmanuel Macron a répondu qu’elles interviendront lorsque la situation budgétaire le permettra, sans donner de précisions supplémentaires. Il a déjà mis en avant l’importance des classes moyennes dans une interview accordée au journal L’Opinion, évoquant les personnes qui sont trop riches pour être aidées mais pas assez riches pour vivre confortablement, avec des revenus compris entre 1 500 et 2 500 euros.

Le chef de l’État a ensuite été interrogé sur les salaires par le journaliste Gilles Bouleau. Ce dernier a avancé qu’il y avait un million d’emplois non pourvus sur le site de Pôle emploi et a suggéré que cela pourrait être dû à des salaires insuffisamment élevés en France. Emmanuel Macron a répondu en évoquant plusieurs facteurs, notamment l’augmentation du salaire minimum en France, qui est l’un des plus élevés en Europe. Il a également mentionné la mise en place de la prime d’activité, qui offre une augmentation mensuelle d’environ 100 euros pour les travailleurs au salaire minimum.

Le président a ensuite abordé la question de la formation professionnelle, soulignant que certains individus ne recherchent pas d’emploi même lorsqu’il est disponible en raison d’un manque de qualification. Il a souligné les investissements réalisés dans la formation des chômeurs, en particulier ceux au chômage de longue durée. Emmanuel Macron a exprimé sa volonté de réformer et de transformer le système en proposant des solutions concrètes et un accompagnement plus complet en plus de la simple recherche d’emploi.

Lors de son interview sur TF1, Emmanuel Macron s’est félicité des résultats économiques de la France, malgré les grèves et le climat politique tendu depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites en janvier. Le président a souligné que la séquence de contestation sociale n’a pas eu d’impact sur l’attractivité du pays, affirmant que la France était le pays le plus attractif d’Europe pour la quatrième année consécutive. Il a mis en avant son bilan en matière de réindustrialisation et d’emploi, en particulier dans le secteur industriel, et s’est réjoui des investissements étrangers annoncés lors du sommet Choose France, d’un montant total de 13 milliards d’euros et prévoyant la création de 8 000 emplois.

En ce qui concerne l’Ukraine, Emmanuel Macron a expliqué sa stratégie visant à aider le pays à résister et à organiser une contre-offensive lorsque cela sera nécessaire, afin de ramener tout le monde à la table des négociations et de construire une paix durable. Il a mentionné que la France avait déjà fourni des chars légers à l’Ukraine, mais n’a pas souhaité détailler les réponses aux demandes de Volodymyr Zelensky pour ne pas affaiblir ses amis ukrainiens. Cependant, il a indiqué que de nouvelles munitions seraient livrées et que des éléments seraient mis en place pour former les troupes ukrainiennes à l’est du pays, afin de mener la contre-offensive et de réparer les équipements militaires.

Le président a également annoncé qu’il avait ouvert la porte à la formation de pilotes ukrainiens, sans fournir de détails supplémentaires. Il a précisé que les formations pourraient commencer dès maintenant et qu’elles pourraient être réalisées en collaboration avec les pays européens prêts à participer. Des discussions seraient également en cours avec les Américains à ce sujet.

Pour Emmanuel Macron, la proposition d’abrogation de la réforme des retraites défendue par le groupe indépendant Liot le 8 juin présente un aspect positif. Cela offrira une nouvelle occasion à sa majorité d’expliquer le projet de loi, car le chef de l’État estime qu’il n’a pas été suffisamment expliqué jusqu’à présent. Il déplore également un “déni de réalité” dans le débat entourant cette réforme.

Interrogé sur la journée du 8 juin, lorsque le groupe Liot présentera sa proposition de loi pour abroger la réforme, Emmanuel Macron estime que ce sera l’occasion pour sa majorité de continuer à expliquer leur projet. Contrairement à la motion de censure qui avait été déposée par le groupe Liot contre l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement, cette proposition de loi n’aura besoin que d’une majorité simple pour être adoptée, ce qui lui donne des chances d’être adoptée en fonction de la position des Républicains.

La majorité ne sait pas encore quelle stratégie adopter face à cette proposition. Le président invite les oppositions à débattre et à expliquer comment financer une proposition de loi de 15 milliards d’euros sans réforme. Il souligne que les classes moyennes devront également contribuer et rejette l’idée que seuls les gros salaires devraient payer.

Au sein du camp présidentiel, le débat sur la stratégie à adopter pour cette journée est en cours. Des options telles que freiner le texte avant son arrivée en séance, faire de l’obstruction pendant les débats ou laisser la proposition être mise au vote sont envisagées. Une réunion est prévue mardi pour prendre une décision.

Emmanuel Macron estime également que le dossier des retraites n’est pas clos en raison des dispositions censurées par le Conseil constitutionnel, notamment celles concernant l’emploi des seniors. Il souhaite que ces questions fassent partie des négociations avec les syndicats et souhaite avancer sur ce sujet.

La réforme des retraites est un sujet sur lequel Emmanuel Macron souhaite “avancer”, mais les syndicats ne sont pas prêts à passer à autre chose. Malgré les retards possibles, le président défend ce projet qu’il juge “nécessaire”.

Les syndicats se rendent à Matignon pour rencontrer Élisabeth Borne, qui les reçoit individuellement sans ordre du jour précis. Cette rencontre est considérée comme une nouvelle étape pour faire progresser les droits des salariés. Les syndicats seront ensuite reçus collectivement avant la fin du mois.

Élisabeth Borne, qui est confrontée à l’opposition au report de l’âge de départ à 64 ans, affirme être à l’écoute des priorités des syndicats et des employeurs. Elle a eu des entretiens avec FO et la CFDT et prévoit des rencontres avec la CFE-CGC, la CFTC et la CGT.

De son côté, Emmanuel Macron tente de rebondir politiquement en multipliant les déplacements et les annonces. Il insiste sur la constance de sa politique économique visant à réduire le coût du travail et à attirer les investisseurs, tout en accélérant la transition écologique.

Les syndicats attendent avec impatience le 8 juin, date à laquelle les députés examineront la proposition du groupe indépendant Liot visant à annuler le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Les syndicats encouragent les députés à voter en faveur de cette proposition pour respecter la volonté de la population exprimée depuis janvier.

Dans l’attente, la majorité présidentielle prépare ses arguments pour s’opposer à ce texte risqué. Selon elle, la proposition de loi est contraire à la Constitution. Les groupes de la majorité ont décidé de soulever l’irrecevabilité financière du texte en se référant à l’article 40 de la Loi fondamentale.

Malgré l’adoption laborieuse de la réforme, qui a suscité des manifestations le 1er mai, les syndicats estiment que sa mise en œuvre concrète pourrait être retardée. La réforme, prévue pour entrer en vigueur le 1er septembre 2023, représente un défi majeur pour les caisses de retraite qui doivent mettre à jour leurs systèmes informatiques pour intégrer tous les changements apportés par la réforme. Le gouvernement se veut rassurant en affirmant qu’il respectera les délais de publication des décrets d’application, avec près d’une trentaine de décrets et d’arrêtés attendus.

Emmanuel Macron exprime sa frustration à l’égard des oppositions concernant la réforme des retraites, les accusant de “déni de réalité” et mettant en garde contre l’avènement des extrêmes. Dans une interview accordée à L’Opinion, le président de la République tente de donner un nouvel élan à son quinquennat en insistant sur sa volonté de faire avancer la réforme des retraites.

Macron admet avoir des regrets quant à son incapacité à expliquer suffisamment la nécessité de cette réforme. Cependant, il critique le déni de réalité dont ont fait preuve les oppositions, soulignant qu’ils n’ont pas proposé d’alternatives concrètes à la réforme. Selon lui, ce déni de réalité nourrit les mouvements extrémistes et met en péril le pays.

Le président souligne que le cœur de la bataille autour de la réforme des retraites est la question du “travailler plus”. Il reconnaît également que le dossier des retraites n’est pas encore clos, car certaines dispositions importantes ont été censurées, mais elles feront partie des négociations avec les syndicats. Il exprime son souhait de progresser dans ce domaine.

Macron reconnaît que travailler un peu plus longtemps permet d’accroître la quantité de travail et donc la richesse du pays, un élément de réalité sur lequel il estime ne pas avoir suffisamment insisté. Il met en garde contre les conséquences du déni de réalité, affirmant que ceux qui contribuent à ce phénomène préparent le terrain pour l’arrivée des mouvements extrémistes.

Malgré les contestations sociales entourant la réforme des retraites, le président insiste sur l’importance de la question du “travailler plus”. Il souligne également que certaines dispositions du texte de réforme, qui ont été censurées mais qui sont considérées comme importantes, feront l’objet de négociations ultérieures avec les syndicats. Macron exprime son souhait de progresser dans ces négociations.

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