Albanie : enquête sur la mort suspecte d’Ali Mosteshari, un membre de l’OMPI
Le mardi 20 juin, l’unité antiterroriste de la police albanaise, en effectuant une descente, dans l’un des locaux de l’Organisation des Moudjahidine du peuple (OMPI), située en dehors de la capitale, sur ordre du tribunal national pour la lutte contre la corruption et le crime organisé, a saisie de biens et d’équipements et arrêtés 70 membres de cette organisation. L’opération s’est heurtée à la résistance des habitants et de violents affrontements ont été déclenchés.
Pour perquisitionner la cité, la police albanaise a du faire recours à des gaz lacrymogènes. Le groupe affirme qu’une personne a péri lors de l’intervention et une dizaine d’autres ont été blessées lors d’affrontements, ce que la police albanaise dément.
” Lors de l’opération, la police n’a fait aucune victime et n’a utilisé d’armes en aucun cas”, dit-elle dans un communiqué, ajoutant avoir ouvert une enquête sur les accusations de l’OMPI.
S’agissant de la personne décédé qui est l’un des membres de l’OMPI, nommé Ali Mosteshari, il a trouvé la mort, selon le groupe, des suites d’une crise cardiaque provoquée par inhalation de gaz lacrymogène ou poivre. Les circonstances de la mort suspecte d’Ali Mosteshari restent pourtant ambigües et nécessite une enquête.
Selon certains membres nouvellement séparés, l’OMPI avait accru ces derniers mois son contrôle et ses supervisions sur ses forces vivant dans le camp, et cela était dû à une rumeu selon laquelle les forces de sécurité iraniennes se sont infiltrées dans le camp.
A en croire l’un des ex-membres, la personne tuée lors de la descente de la police albanaise faisaient partie des personnes qui étaient strictement sous contrôle, ce qui renforce la piste d’un règlement de compte interne. Au cours des dernières années, de nombreuses personnes ont été suspectées par les responsables de l’Organisation, cela sans aucune preuve concrète contre eux. Le cas de Maryam Sanjabi, une ancienne membre de l’OMPI, qui, au milieu des années 90, a été suspectée à plusieurs reprises par ses supérieurs et soumise à d’intenses tortures et interrogatoires, et même à des mois d’isolement cellulaire, pour admettre qu’elle est « traître » en est un autre exemple.
Ainsi à leur manière habituelle de régler le compte, les chefs de l’Organisation guettant une occasion appropriée, peuvent liquider tout membre suspect.
L’occasion recherchée doit se donner dans une crise de sécurité contre l’Organisation, à l’instar de ce qui s’est passé le mardi 20 juin et quoi de mieux qu’une situation chaotique et encombrée qui était à l’origine de la mort d’Ali Mosteshari.
La cause de la mort de l’homme n’est toujours pas clairement spécifiée et reste incertaine, ce qui fait penser que l’Organisation cherche à préparer le terrain pour les prochaines étapes de ses plans intéressés.
Grâce à cette occasion d’or, l’OMPI, peut facilement pointer du doigt la République islamique d’Iran, son ennemi juré, voire la police albanaise.
L’incident du mardi pourrait avoir simultanément trois avantages pour le groupe. Premièrement, les Moudjahidine du peuple ont pu faire leur règlement de compte et se débarrasser d’un élément « traître »
Deuxièmement, dans la situation surpeuplée et chaotique du mardi, les chefs du groupe pouvaient facilement pointer du doigt le camp d’en face et le passer comme responsable de l’incident meurtrier.
Troisièmement, en tuant ses propres forces, l’OMPI peut se victimiser et passer pour un opprimé, manière de manipuler l’opinion publique mondiale et de se blanchir et d’acquérir la légitimité. Grâce à l’opération de la police anti-terroriste albanaise tout était au rendez-vous ! Depuis quatre décennies le groupe l’a utilisé dans de nombreux cas.
Il convient de mentionner que la tactique utilisée par l’OMPI est très populaire et ancienne.
L’OMPI est une organisation militaire d’opposition iranienne qui prône le renversement du régime actuel de Téhéran. Après avoir été chassés d’Iran, ils ont été transférés au camp Achraf, près de la frontière iranienne, en 1985, et se sont rangés du côté de l’Irak pendant la guerre Iran-Irak sous Saddam Hussein.
En 1992, ils ont mené des attaques contre des ambassades iraniennes dans 13 pays et ont été désignés comme organisation terroriste par les États-Unis, le Canada, l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Japon pour leur recours à des tactiques d’emploi de la violence. Ce statut a ensuite été révoqué au cours des années 2000 et leurs membres ont été relocalisés en Albanie et en France.
Plus d’un millier d’entre eux se trouvent toujours en Albanie, dans une enceinte fortement surveillée.
La cité Ashraf 3, située au nord-ouest de Tirana, accueille depuis une décennie des milliers de membres de l’Organisation.