L’affaire Pégasus ; Doit-on s’attendre à des tentatives de riposte ?

Remy Legaros
5 Min Read
la France est l'un pays touché par cette cyberattaque
  • Ecrit par Agathe Thomas

D’après la révélation d’un consortium de médias internationaux, alliées aux organisations Forbidden Stories et Amnesty International, un logiciel israélien nommé Pégasus, a donné la permission d’espionner des personnalités telles que des militants des droits de l’homme, des journalistes et des politiques. Parmi ces victimes, le président de la République et une quinzaine de ses ministres sont visés par les services de renseignement marocains.

Malgré l’inquiétude qui vient des gens concernés par l’espionnage, le gouvernement tente de montrer que tout est sous contrôle. Mais l’affaire s’avère plus compliquée que l’on ne croyait. C’est la raison pour laquelle Macron a téléphoné au premier ministre israélien, Naftali Bennett, pour exprimer son inquiétude envers les informations selon lesquelles son téléphone aurait été piraté. Il n’est pas loin du compte que cet appel a pour but de faire montrer que la France est au courant de ce qui se passe entre le Maroc et le groupe israélien NSO. En outre, le président a voulu s’assurer que les autorités israéliennes y font grande attention.

« Une tentative de déstabilisation »

Accusé de profiter de ce logiciel pour son propre intérêt, le Maroc y a fermement réagi. Après cette révélation, Chakib Benmoussa, l’ambassadeur du royaume en France, a nié avoir des liens avec l’affaire Pégasus. Il a affirmé que selon lui le Maroc serait « la victime » de l’affaire d’espionnage. En plus, ce pays se demande quels éléments permettent de faire le lien avec ses autorités. « Les acteurs qui ont lancé ce processus, avec des accusations fortes, doivent maintenant apporter des preuves », ajoute-t-il dans le JDD.

« La France récolte le fruit de sa politique envers le Maroc »

Il y a aussi une autre version de l’histoire. Pour le représentant du Front Polisario en Europe et à l’Union européenne (UE), Oubi Bachir Bouchraya, « Les pays d’Europe et la France en particulier, récoltent les fruits de leur position de “soutien zélé” à la politique de Rabat qui viole le droit international au Sahara occidental et déstabilise la région. » Selon Monsieur Bouchraya, le fait que la France et les autres pays européens persistent à soutenir la politique du Maroc visant à violer le droit international au Sahara occidental, menace ses voisins et déstabilise la région du Maghreb et de la Méditerranée. Pour les Sahraouis, c’est peut-être le temps de réfléchir sur les relations entre l’Union européenne et le Maroc.

Dans le domaine de la technologie, la faiblesse des pays comme la France est un autre point à noter. À l’époque actuelle, l’Europe et particulièrement la France subissent de diverses cyberattaques par les pays comme la Chine, la Russie et plus récemment l’Israël. Face à cette menace, on voit bien qu’un nombre considérable des États européens n’ont pas développé des outils qui sont considérables dans la lutte contre le terrorisme. Ce qui leur donne la force de prendre des mesures de rétorsion.

L’attitude de la France à l’égard de cette affaire

Mais comment peut-on justifier le silence de la France envers ce vaste scandale d’espionnage permis par le logiciel « Pegasus » ? Hormis l’appel téléphonique de Macron, la politique bien timide du gouvernement peut avoir de différentes raisons. En ce qui concerne la cybersécurité, il s’avère que la stratégie de l’exécutif est d’éviter de toutes réactions malavisées. La France, elle-même, n’est pas complètement au courant de tous les aspects de cette cyberattaque. L’État préfère de s’échapper des critiques en prenant le temps à réfléchir. Une attitude tout à fait logique par rapport aux faiblesses du pays en matière de cyberdéfense et de politique étrangère. Mais cela n’empêche pas la France de préparer une contre-attaque dans le temps convenable.

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