Rima Hassan, membre du groupe parlementaire La Gauche au Parlement européen et militante active pour la cause palestinienne, faisait partie d’une délégation officielle du Parlement européen visitant les Territoires palestiniens. Cette mission avait pour objectif d’évaluer l’utilisation des fonds européens dans la région. Cependant, à son arrivée, l’eurodéputée a été refoulée sur ordre du ministre de l’Intérieur israélien, Moshe Arbel. Les autorités israéliennes ont justifié cette décision par le soutien actif de Rima Hassan au mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël, ainsi que par ses prises de position publiques critiquant la politique israélienne.
Réactions et critiques
Cette interdiction a été largement critiquée, notamment par des représentants européens. Lynn Boylan, présidente de la délégation UE-Palestine et membre du Sinn Féin irlandais, a exprimé sa consternation face à cette décision, la qualifiant d’attaque contre les institutions de l’Union européenne. Elle a rappelé que la délégation avait informé les autorités israéliennes de sa visite, rendant cette interdiction d’autant plus surprenante.
« Le gouvernement de M. Netanyahu a voulu empêcher des représentants élus de constater l’étendue des violations des droits humains qu’il commet sur le terrain. Cette décision d’entraver des députés dans l’exercice de leurs fonctions est une conséquence supplémentaire de l’impunité dont bénéficie Israël. […..]. Au sein de la délégation insoumise, nous continuerons de défendre le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et à faire pression pour que des sanctions soient prises contre les gouvernements d’Israël tant qu’ils voleront les droits des palestiniens et des palestiniennes » a lancé La France insoumise dans un communiqué sur son site officiel.
De son côté, Rima Hassan a dénoncé ce qu’elle considère comme une tentative d’intimidation visant à restreindre la liberté d’expression et à dissuader les représentants européens de critiquer les actions d’Israël. Elle a insisté sur le fait que ses positions reflètent des préoccupations légitimes concernant les droits humains et la situation des Palestiniens.
Le refus d’entrée de Rima Hassan s’inscrit dans une série d’actions similaires menées par Israël, qui a déjà interdit l’entrée à d’autres personnalités politiques et militants pro-palestiniens. Ces mesures ont souvent été perçues comme une tentative de museler la critique et de limiter les débats sur la scène internationale concernant la politique israélienne.
Implications pour la liberté d’expression et les relations internationales
Cette interdiction soulève des questions fondamentales sur la liberté d’expression et le droit des représentants élus à exercer leurs fonctions sans entrave. En tant que membre du Parlement européen, Rima Hassan a été élue pour représenter les préoccupations de ses électeurs et pour participer aux débats internationaux sur des questions cruciales, y compris le conflit israélo-palestinien. L’empêcher de se rendre en Israël dans le cadre d’une mission officielle peut être perçu comme une entrave à son mandat démocratique.
De plus, cette action pourrait avoir des répercussions sur les relations entre Israël et l’Union européenne, nuire à la coopération future et affecter la position d’Israël sur la scène internationale.
Pour conclure
L’interdiction d’entrée de Rima Hassan est une tentative de réduire au silence les voix dissidentes et une atteinte à la liberté d’expression. En tant qu’élue, elle a le droit de défendre les intérêts de ses électeurs, y compris de critiquer les politiques israéliennes. Cette décision reflète une tendance autoritaire et vise à empêcher les représentants européens d’exercer librement leurs fonctions. Rima Hassan, en dénonçant cette mesure, défend la démocratie et appelle à un débat ouvert sur les droits des Palestiniens et la situation au Moyen-Orient.