Comment les féministes évaluent-elles les programmes et le bilan des candidats à l’élection présidentielle 2022 ? Qui est le plus “féministe” des candidats ? À moins six mois de l’élection présidentielle qui aura lieu les 10 et 24 avril prochains, il faut bien analyser leurs intérêts pour améliorer la condition des femmes dans la société. Parmi les grands candidats déjà déclarés, nous mettons l’accent sur Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Éric Piolle, Eric Zemmour, Emmanuel Macron et les autres qui ont montré leurs ambitions pour travailler sur le thème de l’égalité homme-femme en France.
Marine Le Pen :
Après l’échec du second tour en 2017, elle a annoncé dès janvier 2020 qu’elle souhaitait de nouveau être candidate en 2022. À part ses propositions sur la question de l’économie, de l’immigration et de la civilisation qui est déjà sous le feu des critiques, il mentionne régulièrement les « droits des femmes ». Ce qui lui permet de compter sur un nouveau réservoir de voix pour son parti, malgré cette réalité que les femmes ont historiquement plutôt moins voté que les hommes pour le Rassemblement national. Faute d’un programme clair et pertinent, basé sur la condition féminine actuelle, empêche les associations et les militants de la considérer comme une féministe. Selon l’analyse des votes de l’eurodéputée depuis 2004, Marine Le Pen a quasiment systématiquement voté contre tous les projets visant à améliorer le sort des femmes, voire à tarir les voix.
Jean-Luc Mélenchon :
Le député des Bouches-du-Rhône a présenté en novembre 2020 sa candidature, sous condition de l’obtention de 150.000 parrainages populaires. Il ne semble toujours pas favorable à rejoindre une union de la gauche pour soutenir un autre candidat. En comparaison avec son adversaire de l’extrême droite, Mélenchon, en tant que député européen (depuis 2009), a voté en faveur de nombreuses résolutions visant à améliorer le sort des femmes. Et son bilan est en cohérence avec son geste féministe. Avoir des programmes pour les questions dont les inégalités salariales, la pénurie de crèches, le droit à l’avortement et les femmes voilées, ce sont tous les sujets traités dans le plan de M. Mélenchon. Mais il faut s’attendre à voir en gagnant l’élection présidentielle, arrive-t-il a effectué ses idées ou non.
Éric Piolle :
Deuxième maire d’Europe Écologie Les Verts d’une ville de plus de 100 000 habitants après Dominique Voynet à Montreuil, il se porte candidat à la primaire écologiste en vue de l’élection présidentielle de 2022 : il arrive quatrième au premier tour de la primaire, avec 22,3 % voix. Avec un programme marqué par la lutte contre le patriarcat et pas moins de 29 tweets sur les femmes, Sandrine Rousseau est en première place du classement, tandis qu’Eric Piolle, « plutôt féministe » selon les analyses, se place en deuxième position.
Emmanuel Macron :
Le président de la République n’a pas encore annoncé sa candidature, mais il pourrait être candidat à sa réélection en 2022. Réformer le pays “jusqu’au dernier jour”, est la raison pour laquelle le chef de l’État estime qu’il est trop tôt pour se prononcer. Au cours des dernières années, de nombreuses voix se sont élevées en France et dans le monde pour dénoncer et lutter contre les violences sexuelles.
Malgré l’onde de choc provoquée par #MeToo et les mobilisations féministes à travers le monde, il faut constater que les États n’ont pas pris les mesures propres pour lutter contre ces violences et ils ont continué de les ignorer. Quatre ans après le quinquennat de Macron, les françaises attendent toujours que des efforts concrets soient faits pour se battre contre tous les types de violences sexuelles à commencer par les féminicides. Rien ne pourra effectivement changer tant que les discours ne seront pas accompagnés d’une augmentation significative des financements.
Éric Zemmour :
Alors que Jean-Luc Mélenchon était considéré comme l’un des rares choix des féministes à l’élection présidentielle 2022, l’arrivé d’un nouveau personnage sur la scène politique a donné une nouvelle envie aux féministes. Sandrine Rousseau est la première candidate à la fois écolo, féministe et qui a dénoncé publiquement des agressions sexuelles qu’elle a subies. Selon les analyses de l’association Osez le féminisme, « les propositions de cette chercheuse en économie pour les droits des femmes traversent chaque axe programmatique : droits sexuels et reproductifs et santé des femmes, parité, lutte contre les violences masculines (police, justice, législatif…), petite enfance, individualisation de l’impôt, culture et matrimoine, diplomatie féministe ». Mais en définitive, il ne suffit pas de se déclarer opportunément « féministe ». Nous en avons assez des postures. La société a besoin d’engagements précis et ambitieux, nous voulons des pratiques du pouvoir non-sexiste.
Le polémiste de la droite radicale s’interroge sur une éventuelle participation à l’élection présidentielle. Cet auteur à succès comprend de nombreux soutiens, qui appellent à sa candidature sur les réseaux sociaux. Ce qui est négligeable, c’est que ses propos à l’égard des femmes seraient pires que ceux qu’il tient sur l’islam. Dans son dernier livre, la France n’a pas dit son dernier mot, Éric Zemmour revient chronologiquement sur plusieurs événements et rendez-vous de sa vie personnelle et de sa carrière professionnelle. Il y a très peu de discussions ou rencontres avec des femmes, le journaliste préfère la compagnie et l’analyse intellectuelle des hommes.