Piégée, l’armée israélienne se trouve désormais dans le bourbier de Gaza, d’où elle tente de se sortir péniblement. La question qui se pose c’est que si les sionistes envisagent-ils un retrait progressif, inévitable ?
Les données sur le terrain et sur différents axes du conflit opposant les forces terrestres israélienne et celles de la Résistance dans la bande de Gaza montrent que les militaires sionistes envisagent fort éventuellement voire inévitablement, un retrait progressif ; Cela après avoir subi des coups durs et des pertes considérables en vies humaines et en matériel.
Soixante-huit jours après le déclanchement de la guerre à Gaza (depuis le 7 octobre), et malgré toutes ces violences cataclysmiques perpétrées contre les Palestiniens, Israël n’est pas parvenu à atteindre ses objectifs politiques. On peut l’affirmer, et cela sans exagérer et à en croire les médias régionaux et les sources d’information, liées à la Résistance, mais aussi israéliennes, dont les experts et les anciens et actuels responsables du régime de Tel-Aviv.
Lourdes pertes infligées à l’armée israélienne par les combattants de la Résistance
ll peut paraître stupide de suggérer qu’un groupe de combattants armés, comptant quelques dizaines de milliers de personnes, assiégés et ayant peu accès à des armes avancées, est à la hauteur d’une des armées prétendument les plus puissantes du monde, soutenue et équipée par les États-Unis.
Les évolutions interviennent alors que 5 divisions de l’armée israélienne sont pleinement en état d’alerte à Gaza et que depuis quelques jours, les affrontements sanglants déclenchés à al-Shuja’iyyah (ou Shejaiya), au nord de Gaza, ont infligé de lourdes et importantes pertes aux forces sionistes.
Au moment où Israël avait promis d’éliminer complètement la Résistance et le mouvement du Hamas dans la bande de Gaza, les brigades al-Qassam (la branche armée du Hamas) ainsi que celles d’Al-Quds (la branche armée du Jihad islamique de la Palestine, un autre mouvement de la Résistance palestinienne), continuent de se battre de manière décisive sur différents axes et fronts, infligeant à leur ennemi de nombreuses pertes en homme et en matériel.
A en croire les sources bien informées, un peu plus de deux mois après l’opération surprise du Hamas, « Le Déluge d’Al-Aqsa » dans les profondeurs d’Israël, les combats font toujours rage dans l’enclave palestinienne sous blocus et pourtant les groupes de résistance palestiniens, n’ont usé dans cette bataille, désormais bourbiern, que moins de 10% de leurs capacités réelles.
Dans de telles circonstances, et alors que les sionistes ne peuvent pas se retirer ouvertement, car ça serait humiliant après tant de bruits et de propagandes en continue, on assiste au discours d’un belliqueux Netanyahu, qui promet pour sa survie politique et immunitaire de prolonger la guerre en poussant sa machine de guerre « jusqu’au bout ».
Malgré cette nouvelle fanfaronnade lancée par le Premier ministre extrémiste israélien, les preuves montrent que l’armée israélienne cherche à se retirer progressivement du bourbier de Gaza.
Le retrait progressif des militaires israéliens de Gaza
Dans le même contexte, le journal libanais, Al-Akhbar, a rapporté dans un article que les forces israéliennes ont subi de lourdes pertes, en raison de leur inévitable « lente avancée » à Gaza et qu’elles ont fini par se retirer de plusieurs axes de conflit les opposant aux combattants palestiniens dans le nord et le sud de Gaza, mais aussi depuis la ville de Khan Yunis où se trouvent plusieurs camps de réfugiés.
Au cours des derniers jours, les forces de l’armée israélienne ont tenté à plusieurs reprises de pénétrer dans le nord de Gaza, mais elles ont fini par battre en retraite, après la riposte des combattants de la Résistance et la destruction d’un grand nombre de leurs véhicules militaires et la mort de leurs soldats, dans la zone, tombés dans une embuscade du Hamas.
D’autre part, non seulement les bombardements sans discontinuité et aveugles israéliens, ne peuvent pas épauler les forces terrestres dans leur progression, mais encore, ils la rendent compliquée.
A cela s’ajoute les opérations menées par d’autres groupes de l’axe de la Résistance actifs dans la région, en guise d’exercer des pressions dissuasive et punitives sur Israël, et en réponse aux crimes contre les civils dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée.
Pendant ce temps, le mouvement de la Résistance libanais, Hezbollah, continue d’intensifier ses attaques contre les positions de l’ennemi sioniste sur le front nord de la Palestine occupée (dite Israël), ce qui fait intervenir plusieurs bataillons clé de l’armée israélienne sur ce front.
Les forces terrestres israéliennes paralysées dans le bourbier de Gaza
Il ne faut pas oublier que la plupart des positions de la Résistance palestinienne à Gaza sont souterraines et pourtant malgré plus de deux mois de bombardements aériens incessants, l’armée israélienne n’a toujours pas réussi à trouver le moindre signe de tunnels de résistance à Gaza et qu’elle poursuit vainement ses attaques pour en trouver.
Un œil sur les évolutions de la guerre dont et notamment après la fin de la trêve humanitaire, entrée en vigueur le 24 novembre et qui a duré 7 jours et prolongée à deux reprises, montre également que les forces terrestres de l’armée israélienne sont presque paralysées dans différents axes du front de la guerre, et qu’elles sont contraintes à battre en retraite quotidiennement après chaque lourde perte.
L’armée israélienne a jusqu’à présent reconnu la mort de des dizaines de ses soldats pendant la guerre à Gaza, dont la plupart étaient des officiers et des commandants supérieurs.
Le bilan des attaques menées par le Hamas et des factions palestiniennes contre des villes israéliennes s’est alourdi, à plus 150 morts et 1 104 blessés parmi les Israéliens, dont certains se trouvent dans un état grave, selon les médias israéliens.
L’armée israélienne a également déclaré, mardi 12 décembre, que 20 de ses soldats ont été tués par des “tirs amis” dans la Bande de Gaza depuis le début de l’opération terrestre dans l’enclave, à la fin du mois d’octobre.
Des sources israéliennes ont révélé qu’en raison de la stricte censure militaire imposée par l’armée israélienne, le nombre exact de victimes militaires n’ont jamais été publié, et que le nombre de blessés et de tués est bien supérieur à ce que déclare l’armée. A en croie toujours ces sources le gouvernement israélien ne diffuse pas de chiffres officiels mais honore, au cas par cas, les morts au front.
En conséquence, les réalités de terrain de la guerre à Gaza sont très différentes de celles diffusées depuis les studios des chaînes de télévision sionistes.
Pour brosser un tableau, il suffit peut-être de mentionner que 5 divisions de l’armée israélienne, y compris des brigades spéciales et d’élite avec des noms et spécialisations différents, ainsi que des unités spéciales des forces terrestres, combattent toutes, avec les forces de la Résistance palestiniennes dans une zone géographique limitée.
Cette mobilisation même des forces militaires montre à quel point la Résistance palestinienne, ont paniqué l’ennemi, et ses réalisations sur le champ de bataille sont considérables.
Deuxième phase de la guerre à Gaza et la confusion israélienne
Sur plan politique, il paraît que le gouvernement Netanyahu n’a aucun plan pour la fin de la guerre à Gaza. Il s’agit là d’une situation qui montrent que les sionistes agissent de manière plus confuse par rapport à la première étape de la guerre. Les déclarations contradictoires des autorités sionistes et l’émergence de profondes divergences entre elles montrent que les Israéliens eux-mêmes savent très bien que leurs objectifs déclarés au début de la guerre sont irréalisables.
Nombreux commentateurs sont d’avis qu’Israël se trouve dans une situation où il ne veut pas sortir humilié de la guerre. Par conséquent, il ne veut pas non plus se retrier sans atteindre aucun de ses objectifs.
La question sur laquelle la plupart des sionistes s’accordent désormais est que, de toute façon, la poursuite de la guerre a des conséquences encore pires pour Israël. C’est pour cette même raison que l’armée israélienne poursuit la guerre dans l’espoir d’atteindre au moins un de ses objectifs déclarés pour cette guerre avant de tout retrait formel.
La stratégie de l’armée sioniste à ce stade, avec laquelle l’allié américain est d’accord, est de réduire l’intensité des conflits. La discussion sur la reprise des pourparlers indirects sur l’échange de prisonniers, suggérée par les médias hébreux, s’inscrit également dans le cadre de cette même stratégie israélienne. Selon ce qu’ont publié les médias israéliens et certains médias arabes, le régime de Tel-Aviv s’est engagé dans des négociations secrètes avec une délégation médiatrice qatarie pour la libération de certains de ses prisonniers militaires, en échange de 300 prisonniers palestiniens, en plus de 10 anciens prisonniers palestiniens, dont “Marwan al-Barghouti”, éminent leader du mouvement Fatah.
Israël sollicite cet échange au moment la Résistance palestinienne ne veut point reculer et a souligné qu’elle ne libérerait pas les prisonniers militaires sionistes avant la libération de tous les prisonniers palestiniens des geôles de l’ennemi, et qu’aucune négociation n’aurait lieu concernant l’échange de prisonniers avant l’établissement d’un accord du cessez-le-feu complet et durable à Gaza.
Les données depuis le terrain montrent qu’Israël a fait usé et abusé tous ses moyens pour obtenir des gains militaires dans la guerre à Gaza, et qu’aujourd’hui il n’a toujours pas réussi à trouver une solution politique ni militaire pour sortir de son bourbier.
Pour les observateurs toutes les preuves indiquent l’érosion de la guerre à Gaza, et même si cette guerre dure encore quelques mois, elle ne changera rien au profit d’Israël. En conséquence, il est dans l’intérêt d’Israël de sortir de cette guerre le plus rapidement possible.