Pensez-vous que les femmes sont totalement en sécurité en France?

Francoise Riviere
4 Min Read
femmes en France

A mon avis, non, les femmes ne sont pas pleinement en sécurité en France. On le voit dans de nombreux contextes : dans les espaces publics, où le harcèlement est fréquent, dans les foyers, où les violences conjugales persistent, ou encore sur le lieu de travail, où le harcèlement reste une réalité. Ce qui est frappant, c’est que la sécurité des femmes ne se résume pas seulement à l’absence de violence physique. C’est une question de liberté. Pouvoir marcher dans la rue sans crainte, pouvoir s’exprimer librement sans avoir à moduler son discours ou son apparence par peur des représailles. Cela touche également les femmes issues de minorités ou de milieux précaires, qui sont encore plus vulnérables. Le cadre géographique joue aussi un rôle : la sécurité peut varier radicalement entre une grande ville et une zone rurale. Mais au-delà de ces différences, c’est la sécurité psychologique qui est tout aussi essentielle. Pour moi, c’est ce sentiment de pouvoir être soi-même, en toute liberté, sans crainte, qui devrait être au centre de notre réflexion. Il est temps de repenser la sécurité des femmes de manière globale, en tenant compte de cette dignité essentielle qu’elles doivent pouvoir revendiquer sans crainte.
2. Tous les 3 jours, 1 femme est victime de féminicide en France. Qui est responsable ?

Je pense que la responsabilité des féminicides repose sur une constellation de facteurs systémiques et individuels. Certes, les auteurs des violences sont directement responsables, mais les institutions qui ignorent les alertes ou minimisent les plaintes jouent aussi un rôle essentiel dans cette tragédie continue. Les lois existent, mais leur application reste insuffisante. Par exemple, les forces de l’ordre manquent souvent de formation adéquate pour traiter les cas de violences conjugales, et la justice tarde à protéger les victimes. Il s’agit d’une défaillance collective, une responsabilité partagée entre les faiblesses du système judiciaire, l’absence de moyens financiers, mais aussi d’une culture encore trop permissive face aux comportements sexistes et violents. En éduquant dès le plus jeune âge sur le consentement et l’égalité de genre, nous pourrions prévenir bien des tragédies.
3. Comment évaluez-vous les mesures prises par Macron pour améliorer la situation des femmes au cours des 7 dernières années ?

Franchement, je pense que les mesures prises par Macron, notamment le Grenelle des violences conjugales, ont le mérite d’avoir mis le sujet sur le devant de la scène. Cependant, les résultats concrets laissent encore et vraiment à désirer. Malgré des annonces ambitieuses, les moyens alloués restent trop limités pour avoir un impact durable. Des chiffres montrent que les violences faites aux femmes n’ont pas sensiblement diminué. Si des progrès ont été réalisés, notamment sur la sensibilisation publique et la reconnaissance des féminicides, les plaintes sont encore trop souvent ignorées, les peines trop légères, et les femmes ne se sentent pas suffisamment protégées. Il faudrait une refonte profonde de la justice, plus de financement pour les associations, une meilleure gestion et un suivi concret des solutions et initiatives adoptées à ce sujet, ainsi qu’une sensibilisation renforcée auprès de la police et de la population.

Share This Article
Follow:
Restez avec nous et nous vous fournirons les nouvelles les plus récentes avec précision et rapidité. Rejoignez-nous dans le monde de l'information et des actualités
Leave a comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *