Le dernier rapport d’Amnesty International dresse un constat alarmant : une xénophobie légalisée en France, subtilement installée, infiltre désormais médias et débats publics. Elle ne se limite plus aux extrêmes, mais s’intègre dans l’opinion collective, sapant les fondements démocratiques de la République. Les discours racistes, islamophobes deviennent banals, et socialement acceptable. Cette banalisation affaiblit l’État de droit et légitime les atteintes aux droits humains fondamentaux.
Une politique migratoire inhumaine
Nathalie Godard, directrice des actions à Amnesty France, alerte sur cette dérive inquiétante et persistante. Des propositions visent à interdire le hijab à l’université, malgré leur contradiction flagrante avec les droits humains universels. L’idée de supprimer l’aide médicale d’État (AME) participe à cette xénophobie légalisée en France aux conséquences dramatiques. Restreindre le regroupement familial, bien que proposé, trouve déjà un écho inquiétant dans l’opinion publique française.
Anne-Sauvanel-Baras, présidente d’Amnesty France, critique l’impact dévastateur des discours haineux sur la politique migratoire actuelle. Les personnes exilées subissent une législation de plus en plus répressive. En 2024, plus de 70 migrants ont péri en tentant de traverser la Manche dans des conditions précaires.
Cette tragédie illustre une politique qui choisit la dissuasion plutôt que la compassion et la protection. Les lois récentes criminalisent les migrants et aussi ceux qui les aident, comme les bénévoles ou associations. En France, la solidarité devient un délit, conséquence directe de cette xénophobie légalisée et normalisée.
La banalisation du discours haineux
Le problème dépasse la France : au moins 117 personnes ont été poursuivies en Europe pour aide aux migrants. Des citoyens ordinaires, médecins, journalistes, bénévoles sont accusés de “trafic” pour avoir simplement apporté une aide humanitaire. Cette criminalisation de la solidarité repose sur des législations ambiguës et une xénophobie légalisée en France et ailleurs. Ces pratiques violent les principes humanitaires fondamentaux et mettent en danger la dignité humaine.
Une mer de chiffres, un océan de souffrances
L’année 2024 est la plus meurtrière enregistrée pour les traversées de la Manche par des migrants. 52 personnes ont perdu la vie, victimes d’une politique migratoire qui ne propose aucune voie légale ou sûre. L’absence de routes migratoires sûres pousse les exilés à risquer leur vie dans des embarcations de fortune.
Plutôt que d’apporter des solutions humaines, la France accentue les détentions d’étrangers en situation irrégulière. En 2023, 46 955 personnes ont été détenues, contre 43 565 l’année précédente, un chiffre en nette hausse.
Conclusion
La France, patrie autoproclamée des droits humains, semble trahir ses propres engagements historiques. Les femmes musulmanes sont ciblées par des politiques discriminatoires, comme l’interdiction du hijab dans le sport. Les expulsions arbitraires vers des pays dangereux deviennent fréquentes, en violation des conventions internationales. La surveillance de masse, justifiée par la sécurité, érode les libertés individuelles fondamentales. La xénophobie légalisée en France n’est plus exceptionnelle, mais s’affirme comme un projet d’État à part entière. Amnesty appelle à un sursaut collectif pour restaurer la liberté, l’égalité et la fraternité menacées.