Les Français désillusionnés par l’Amérique : L’alliance, un mirage d’hier ?

Les Français désillusionnés par l’Amérique : une rupture stratégique qui redéfinit l’avenir des relations transatlantiques.

Redacteur en chef
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Ne vous "TrumpEZ" pas : pour une Europe souveraine, il est temps de redéfinir les bases d'une alliance équilibrée.

Les Français désillusionnés par l’Amérique ne voient plus un allié, mais un empire déclinant. À travers données, clivages politiques et mémoire historique, cette tribune décrypte une rupture stratégique durable entre Paris et Washington – fondée non sur l’anti-américanisme, mais sur une critique assumée d’un leadership contesté.

 

La France désabusée par l’Oncle Sam

 

Un signe indéniable d’un fossé transatlantique grandissant, les Français désillusionnés par l’Amérique expriment une méfiance envers Washington. À l’occasion du 80ᵉ anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, un sondage Ifop commandé par NYC.eu révèle ce fossé. La France et les États-Unis apparaissent plus divisés que jamais, sur les plans politique, émotionnel et stratégique. Seuls 27 % des Français considèrent encore l’Amérique comme un allié fiable et digne de confiance.

Un quart des sondés qualifient désormais les États-Unis de pays « ennemi », marquant un tournant symbolique majeur. Cette fracture n’est pas uniquement statistique ; elle incarne une désillusion profonde vis-à-vis d’un allié autrefois protecteur. Les Français désillusionnés par l’Amérique déplorent la perte des valeurs communes autour des libertés et du multilatéralisme. Tandis que 54 % des Américains estiment que la France reste leur alliée, cette perception n’est plus réciproque. La réciprocité décline, minée par des décennies de politiques américaines jugées arrogantes, néocoloniales, voire prédatrices. L’administration Trump, dans ses deux mandats, n’a fait qu’aggraver ce désenchantement déjà bien enraciné.

 

Le rejet d’un impérialisme en déclin

 

L’enquête révèle des clivages générationnels profonds concernant la perception des États-Unis en France. 31 % des plus de 65 ans perçoivent désormais l’Amérique comme hostile à leurs intérêts nationaux. Chez les moins de 35 ans, ce chiffre tombe à 17 %, montrant un écart générationnel notable. À gauche, notamment chez les électeurs de La France Insoumise, 34 % qualifient l’Amérique de pays ennemi. Fait notable : ce pourcentage dépasse celui de l’électorat du Rassemblement National, fixé à 16 %.

Ce paradoxe confirme que ce rejet n’est pas pavlovien, mais relève d’une critique structurée et consciente. Les Français désillusionnés par l’Amérique dénoncent un militarisme opportuniste et des interventions souvent jugées illégitimes. Ils s’insurgent aussi contre un chantage économique constant, fondé sur la suprématie technologique et tarifaire américaine. Cette stratégie nourrit un sentiment national de rupture face à un empire devenu prédateur. Beaucoup de Français ne voient plus un allié, mais une puissance déclinante agissant par contrainte et manipulation.

 

Vers une souveraineté européenne

 

Un enseignement central du sondage : le soutien croissant à une défense européenne affranchie de la tutelle américaine. 58 % des Français souhaitent rompre avec la dépendance militaire envers les États-Unis. Ce chiffre s’inscrit dans une dynamique continentale de reprise d’autonomie stratégique. Des déclarations provocatrices, comme celles du vice-président JD Vance, renforcent cette volonté d’indépendance européenne.

Il reproche à l’Europe un prétendu désengagement militaire, tout en menaçant de se retirer du continent. Cette absurdité d’un protecteur qui culpabilise ses protégés devient difficilement défendable à l’échelle diplomatique. Le gaullisme historique, prônant une France indépendante des grandes puissances, retrouve un écho urgent et pertinent. Les Français désillusionnés par l’Amérique y voient une nécessité morale et stratégique pour l’Europe entière.

 

Conclusion : Un sursaut moral français

 

Face aux ambitions absurdes de Washington – Canada, Groenland, Panama – la réponse française est ferme et unanime. Plus de 75 % des Français s’y opposent catégoriquement, affichant une lucidité morale rare sur la scène internationale. Même en cas de conflit, près de la moitié défendrait le Canada ou le Groenland pour des raisons juridiques. Ce soutien s’appuie sur le droit international et la solidarité européenne, et non sur l’alignement avec Washington.

Ce rejet massif du projet impérial américain marque une rupture claire avec l’ancien atlantisme français. Il s’agit d’un appel à repositionner la France et l’Europe comme puissances éthiques et responsables. Les Français désillusionnés par l’Amérique ne veulent plus subir les tarifs de Trump ni les diktats de Washington. Le monde multipolaire ne les attend pas : l’heure du choix souverain a déjà sonné.

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