Le président français Emmanuel Macron a rejeté mercredi la possibilité d’un gouvernement d’union nationale, l’une des options envisagées après le revers essuyé lors des élections législatives de dimanche, où il n’a pas réussi à renouveler la majorité absolue de son premier quinquennat. Dans le même temps, il a exhorté les partis d’opposition qui ont réussi à former un groupe parlementaire dans la nouvelle Assemblée nationale à clarifier « dans les prochains jours » leur position sur la possibilité de former une coalition majoritaire ou de soutenir les députés macronistes sur certains projets de loi.
« Pour avancer de manière utile, il appartient désormais aux groupes politiques de dire, en toute transparence, jusqu’où ils sont prêts à aller », a déclaré Macron lors de ses premières déclarations publiques depuis les élections. Il s’agissait d’un bref discours à la nation de huit minutes, après avoir conclu une deuxième journée de réunions avec les chefs de parti à l’Assemblée nationale et à la veille de son voyage à Bruxelles pour participer au dernier Conseil européen sous la présidence française en exercice.
Macron a déclaré qu’il avait compris le message des urnes et a admis que lui et les autres politiciens devront « apprendre à gouverner et à légiférer différemment ». Il a toutefois précisé que la paralysie politique potentielle dans un pays où aucune force politique ne dispose d’une majorité suffisante pour faire passer des projets de loi et des réformes relève de la responsabilité de tous les partis.
Dans un contexte international grave, avec la guerre en Ukraine, et intérieur également de plus en plus tendu, notamment en raison de la perte de pouvoir d’achat de la population, principale préoccupation des Français qui ont voté dimanche, selon les sondages, Macron a exigé « clarté et responsabilité » de tous les partis politiques.
« Notre pays, plus que jamais, a besoin de réformes ambitieuses pour continuer à créer plus de richesses et à innover davantage … Pour cela, nous devrons trouver des compromis, apporter des contributions, des amendements, mais le faire en toute transparence de la part de toutes les forces politiques », a-t-il souligné. Et cela exige que tous les partis disposant d’un groupe parlementaire (plus de 15 députés) à la Chambre « clarifient dans les prochains jours la part de responsabilité et de coopération qu’ils sont prêts à offrir », qu’il s’agisse « d’entrer dans une coalition de gouvernement et d’action », ou simplement « de s’engager à voter certains textes ou le budget ».
Le discours de Macron intervient à la fin de la deuxième et dernière journée de rencontres avec les dirigeants des partis politiques à l’Assemblée nationale, dont la composition a conduit à une situation inédite dans la Cinquième République. Mardi, Macron a reçu le leader de l’extrême droite, Marine Le Pen, le président des Républicains de la droite traditionnelle, Christian Jacob, le leader du Modem modéré et allié du macronisme, François Bayrou, et le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
Ce mercredi, il a poursuivi ses contacts avec le secrétaire national des écologistes d’Europe Écologie Les Verts, Julien Bayou, avec le député de la France Insoumise Adrien Quatennens et avec Édouard Philippe, leader de la nouvelle formation Horizons et premier chef de gouvernement de son premier mandat. À l’exception de ce dernier, qui a appelé à la création d’une « grande coalition » pour donner au pays une « direction stable », le reste des partis a refusé de fournir une majorité solide au macronisme, auquel il manque une quarantaine de députés pour faire passer ses réformes au Parlement.
Après son revers aux élections législatives, le président français aspire à un gouvernement de coalition ou à une collaboration avec d’autres partis sur certaines questions de fond. « La plupart des chefs de partis que j’ai reçus ont exclu l’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale », a déclaré Macron dans une allocution. Un tel gouvernement n’est d’ailleurs « pas justifié pour le moment ».
Macron a reçu ces deux derniers jours des représentants des principaux partis pour des entretiens individuels, parmi eux, le communiste Fabien Roussel et la populiste de droite Marine Le Pen. Tous les partis lui auraient assuré qu’ils ne voulaient pas provoquer de blocage politique. Il s’agit maintenant de trouver des compromis dans les semaines à venir et de trouver une majorité claire et capable d’agir.
L’alliance du président français a perdu la majorité absolue lors des élections législatives de dimanche dernier. Au Parlement, l’alliance centriste Ensemble ne détient donc plus qu’une majorité simple. Cette issue est inhabituelle, car le scrutin organisé peu après l’élection présidentielle est en fait considéré comme une confirmation de celles-ci. Une situation comparable s’est produite pour la dernière fois il y a 30 ans.
Trois jours après les élections législatives, Macron a parlé pour la première fois publiquement du résultat. Lors de l’élection présidentielle d’avril dernier, les Français l’avaient confirmé dans ses fonctions, mais le résultat actuel montre qu’ils veulent un changement politique, a déclaré Macron. C’est pourquoi il faut maintenant faire des compromis dans l’intérêt de la nation.
Parmi les priorités de son second mandat, Macron a cité le renforcement de l’indépendance de la France ainsi que l’amélioration de l’enseignement et de la santé. Il souhaite également faire avancer la transition écologique. Ces mesures ne seront pas financées par des impôts supplémentaires, mais par des innovations et davantage de travail, une allusion à l’augmentation souhaitée de l’âge de la retraite à 65 ans.
Trois jours après les élections législatives, Macron s’est exprimé publiquement pour la première fois sur les résultats. Lors de l’élection présidentielle d’avril, les Français l’avaient confirmé dans ses fonctions, mais en conclusion le résultat des législatives ont révélé une autre tentation de l’électorat français. C’est pourquoi des compromis doivent désormais être conclus dans l’intérêt de la nation, a déclaré Macron. Il a cité comme priorités le renforcement de l’indépendance de la France, l’amélioration de l’enseignement et de la santé ainsi que la transition écologique. Ces mesures ne devraient pas être financées par des impôts supplémentaires, mais par des innovations et davantage de travail, une allusion à l’augmentation souhaitée de l’âge de la retraite à 65 ans.