L’inflation en Europe et en France enregistre des records dans la zone

Francoise Riviere
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Dans la zone euro, les chiffres élevés de l’inflation pour juillet ont été confirmés. La révision du chiffre de juillet n’a pas apporté de surprise et le chiffre préliminaire de 8,9% a été confirmé. Au niveau des composants, les prix de l’énergie et des denrées alimentaires sont les principaux responsables de cette forte hausse des prix. Au niveau des pays, les chiffres les plus élevés sont ceux de l’Espagne (+10,7%) qui, pour un mois de plus, se positionne comme le pays ayant l’inflation la plus élevée parmi les quatre grandes économies européennes, tandis que la France (+6,8%) est celle qui a connu la plus grande maîtrise des prix. Le taux d’inflation annuel de la zone européenne a atteint 8,9 % en juillet, par rapport à 8,6 % en juin, soit la plus forte hausse des prix de toute l’histoire de la région et plus de 4 fois supérieure à l’objectif de stabilité des prix de 2 % de la Banque centrale européenne (BCE), a indiqué Eurostat, l’office statistique de l’UE.
Le 17 août, l’Office national des statistiques (ONS) a annoncé que le taux d’inflation au Royaume-Uni a atteint en juillet le niveau le plus élevé depuis 40 ans, soit 10,1 %. Selon l’agence nationale des statistiques du Royaume-Uni, la hausse des prix des denrées alimentaires a été le principal facteur de l’augmentation du taux d’inflation annuel entre juin et juillet, dans le contexte de la plus forte augmentation du coût de la vie depuis 1982. L’inflation dans la zone euro continue également de s’envoler pour atteindre des niveaux record, atteignant 8,9 % en juillet, selon les dernières données.
Ce chiffre est en hausse par rapport aux 8,6 % de juin, 8,1 % de mai et 7,4 % d’avril, car les Européens continuent de voir les prix de l’énergie et des denrées alimentaires monter en flèche, en partie à cause de l’invasion russe en Ukraine. L’estimation préliminaire publiée le 29 juillet par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, est la plus élevée depuis le début des enregistrements dans la zone euro en 1997. Le taux d’inflation annuel le plus élevé dans cette estimation a été de nouveau celui des prix de l’énergie, à 39,7%, contre 42% en juin. Il a été suivi par les produits alimentaires, alcools et tabacs (9,8%, contre 8,9% en juin), les biens industriels non énergétiques (4,5%, contre 4,3%) et les services (3,7%, contre 3,4%).
Aux quatre coins du continent, les prix augmentent, car la reprise économique post-pandémique attendue en Europe est entravée par un certain nombre de facteurs. La Russie est confrontée à une inflation de 15,9 %, en baisse par rapport à 17,1 % en mai. Le graphique ci-dessous montre le taux d’inflation pour chaque pays d’Europe : à l’instar de ses homologues du reste du monde, la Banque centrale européenne a relevé ses taux d’intérêt pour la première fois en 11 ans, dans une proportion supérieure aux prévisions, afin de lutter contre une inflation toujours élevée. Cette mesure, annoncée le 21 juillet, soulève de nouvelles questions quant à savoir si la ruée vers le crédit plus cher ne va pas plonger les grandes économies dans la récession au détriment de la baisse des prix pour les personnes qui dépensent plus en nourriture ou en carburant. Cette décision devrait être suivie d’une nouvelle hausse en septembre.
Dans le rapport de juillet, l’Allemagne a vu son inflation augmenter à 8,5%, après une légère baisse le mois dernier. L’inflation en France s’élève désormais à 6,8 % et celle de l’Italie à 8,4 %. Les pays baltes restent particulièrement touchés, avec une inflation de 22,7% en Estonie, 20,8% en Lituanie et 21% en Lettonie.
L’Europe et une grande partie du monde étaient déjà touchées par la hausse des prix de l’énergie – qui contribue à l’inflation – avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie fin février. Le conflit a exacerbé la crise énergétique en alimentant les inquiétudes mondiales quant à la possibilité d’une interruption des approvisionnements en pétrole ou en gaz naturel en provenance de Russie. Ces dernières années, Moscou a été le principal fournisseur de pétrole, de gaz naturel et de charbon de l’UE, représentant un quart de son énergie.
Une interdiction européenne du charbon en provenance de Russie entrera en vigueur en août et un effort volontaire est en cours pour réduire de deux tiers la demande de gaz naturel russe cette année. Les prix de nombreux produits de base – y compris les denrées alimentaires – ont également augmenté depuis que les blocus ont été mis en place en raison de la pandémie, il y a deux ans, mettant à rude épreuve les chaînes d’approvisionnement mondiales, provoquant des mauvaises récoltes et des achats de panique dans les supermarchés. La guerre en Ukraine a de nouveau considérablement aggravé la situation, la Russie et l’ancienne république soviétique représentant près d’un tiers de la production mondiale de blé et d’orge, et deux tiers des exportations mondiales d’huile de tournesol utilisée pour la cuisine. L’Ukraine est également le quatrième exportateur mondial de maïs.
Le facteur qui a le plus contribué à la hausse des prix en juillet a été l’énergie, qui a augmenté de 4,02%, suivie des produits alimentaires, alcools et tabacs (2,08%), des services (1,6%) et des autres biens industriels (1,16%), avec des augmentations par rapport à juin dans toutes ces catégories. Au cours de l’année dernière, les prix de l’énergie ont augmenté de 39,6 % et ceux des aliments frais de 11,1 %. Afin d’enrayer la hausse de l’inflation, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé, lors de sa dernière réunion en juillet, de relever les taux d’intérêt de 50 points de base, ce qui constitue sa première hausse du loyer de l’argent depuis 2011, tout en prévenant qu’il entreprendra de nouvelles augmentations lors de prochaines réunions.
En France le taux d’inflation annuel de la France a été confirmé à 6,1% en juillet 2022, le plus élevé depuis juillet 1985, contre 5,8% le mois précédent. On observe une accélération des prix des services (3,9% contre 3,3% en juin), de l’alimentation (6,8% contre 5,8%) et, dans une moindre mesure, des prix des produits manufacturés (2,7% contre 2,5%). Parallèlement, les prix de l’énergie ont légèrement ralenti (28,5% vs 33,1%). Le taux d’inflation de base annuel, qui exclut les éléments volatils tels que les denrées alimentaires non transformées et l’énergie, a atteint un niveau record de 4,3 % en juillet. Sur une base mensuelle, les prix à la consommation ont augmenté de 0,3 %, conformément à l’estimation préliminaire, ce qui représente un ralentissement par rapport à la hausse de 0,7 % enregistrée le mois précédent. L’indice harmonisé des prix à la consommation a augmenté de 6,8 % sur l’année, la plus forte hausse jamais enregistrée, et de 0,3 % par rapport au mois précédent.

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