L’hostilité de l’occident envers les pays du Sahel

Francoise Riviere
9 Min Read

Le Sahel, est une vaste région africaine semi-aride séparant le désert du Sahara au nord et les savanes tropicales au sud. Les pays du Sahel évoqués dans cet article sont : le Burkina Faso, le Mali, et le Niger. Ces trois pays sont confrontés à une multitude de difficultés causés par des années d’ingérence occidentales qui peuvent compliquer leur développement bien que la volonté de ses populations consiste désormais à en venir au bout de ces ingérences.

L’Algérie compte sanctionner le Mali, Niger et Burkina Faso

Tout acte a une cause, rien ne va se produire sans une cause, que cela soit connue ou non. Ces trois pays ont découvert leur ennemi principal qui pillaient leurs ressources en inventant des rébellions, des groupes terroristes, et en cherchant par lobbies interposés à s’ingérer dans les politiques de ces mêmes Etats-nations. Alors en revanche cet ennemi est expulsé des territoires des pays du Sahel (Mali, Burkina Fasso et Niger) d’une manière humiliante. Mais cet ennemi va-t-il accepter cette grande humiliation ? Évidemment que non. A défaut d’une puissance militaire à même de lui permettre de maintenir le statut quo, cet ennemi tentera de se servir d’autres moyens.

La France, vieille puissance colonialiste en Afrique, qui croit détenir encore une influence sur les pays du Sahel, ne cesse , depuis que les trois pays sahéliens la fient en ayant expulsé ses troupes et en revoyant tous les accords passés, d’empêcher la réalisation des projets, quitte à bloquer les dons, et fait accumuler les dettes avec pour l’objectif d’y provoquer  la crise économique qui ajoutée aux sanctions devrait, selon Paris, briser la résistance des Sahéliens. En effet, sous pression de Paris, les comptes de prêt accordés à des gouvernements récalcitrants africains, en l’occurrence, les gouvernements malien, nigérien et burkinabé, sont clôturés et leurs soldes versés au compte du Trésor français. Mais ce blocage n’est qu’un premier acte du scénario concocté par les puissances colonialistes avec à leur tête la France qui accusent une puissance africaine d’avoir appuyé le Sahel dans son historique décision de mettre à la porte la France. Cette puissance africaine connue pour son passé et ses luttes anticoloniales est l’Algérie et c’est en direction d’Alger qui va donc la pointe des scénarios visant à inverser la nouvelle dynamique anti coloniale déclenchée au Sahel. Surfant sur la vague des rivalités historiques entre le Maroc et l’Algérie c’est par la porte du Maroc que sont donc entrées cette fois les néocolonialistes occidentaux via une curieuse initiative visant à désenclaver le Sahel en le reliant non plus à travers l’Algérie mais bien le Maroc à l’océan, le but étant de pouvoir contrôler le commerce maritime sahélien par des canaux effectivement contrôlables.

En effet sur la liste des pays concernés par cette initiative, il y a notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Il s’agit d’Etats qui ont adhéré, lors de la réunion de Marrakech du 23 décembre, à l’initiative lancée, le 6 novembre par le roi Mohammed VI permettant l’accès aux pays du Sahel à l’océan Atlantique. Quel est le but recherché par Rabat qu’on sait être un « agent » de la politique américano-française dans le Maghreb en particulier et en Afrique en général ? Maintenir le contrôle du flux du commerce en direction et en provenance du trio sahélien pour, le cas échéant , pouvoir le perturber et de la sorte réactiver une politique de sanction que la solidarité inter sahélienne a neutralisée. Ceci c’est pour le volet « économique » du scénario occidental qui se joue en ce moment contre les trois pays du Sahel et qui vise à en affaiblir l’alliance entre eux et avec des alliés se poids comme l’Algérie. Mais ce scenario a aussi un volet militaire dont l’objectif consiste à neutraliser l’idée d’une puissante armée nigero-malio-burkinabée capable de faire face au plus grand projet de déstabilisation du Sahel jamais peaufiné par l’Occident à savoir le «  terrorisme djihadiste ».

 

La Turquie au Sahel

Si le Maroc a été choisi pour neutraliser les efforts anti sanction dds Saheliens, cestt sur la Turquie, membre actif de l’OTAN que comptent les puissances colonialistes pour déjouer la puissante alliance militaire inter sahélienne dite AES. Et comment ? Depuis plus d’une décennie la Turquie occupe le Nord de la Syrie et y financent et forment plusieurs milliers de terroristes takfiristes qui servent les desseins de l’OTAN non seulement au Moyen Orient mais aussi en Afrique. Ces terroristes ont largement opéré et opèrent toujours en Libye. Il est grand temps qu’ils puissent sinfiltrer dans le Sahel et remplacer les réseaux et les relais terroristes que les trois armées sahéliennes ont réussis à anéantir ces derniers mois et ce, dans la foulée de l’expulsion des troupes françaises  Pour renforce ses liens avec les capitales du Sahel, la Turquie construit des mosquées, des hôpitaux et ouvre des marchés d’exportation. Depuis qu’elle a consacré l’année 2005 « année de l’Afrique », la Turquie a noué des liens politiques et économiques parfaitement «  intéressés » partout sur le continent africain, par le biais du commerce, dans le cadre d’un programme visant à renforcer son influence .

En réalité, les incursions de la Turquie au Sahel se sont jusqu’à présent principalement limitées à projeter sa « puissance douce. Ses activités dans la région sont principalement axées sur le développement et les liens commerciaux, même si elle a signé un accord de défense avec le Niger. Mais Le commerce turc est un prélude à un renforcement de l’engagement militaire, pour protéger non seulement ses propres intérêts mais aussi ceux des puissances qui sont ses alliés au sein de l’OTAN.  La Turquie a déjà ouvert une base militaire à Mogadiscio en Somalie, laquelle est le plus grand camp d’entraînement en dehors de la Turquie. Elle s’est également bien ancrée au port de Mogadiscio, qu’elle considère comme un élément stratégique essentiel pour projeter une puissance militaire autour des points stratégiques de la mer Rouge et de l’océan Indien. Alors la Turquie cherche ces mêmes perspectives militaires au Sahel, ce qui explique la signature de l’accord militaire avec le Niger ou l’offre qui vient de faire Ankara aux Sahéliens de leurs envoyer des mercenaires basés en Syrie. Les mêmes qui minent l’autorité de l’État syrien depuis 12 ans et qui en agents fidèles des puissances colonialistes occidentaux, ont séparé de facto le nord de la Syrie et y ont créé une forme d’autonomie tout faisant la contrebande du pétrole syrien vers la Turquie et l’Irak voisins.

Conclusion

L’hostilité de l’occident envers les pays du Sahel se manifeste de jour en jour. La France étant chassé du Mali, de Burkina Fasso et du Niger, cherche des voies et moyens pour retrouver sa place et reprendre ses politiques de pillage des  ressources ultra stratégiques du Sahel à  cette différence près qu’elle convoitent cette fois ces ressources â la fois pour elle-même mais aussi pour ses alliés anglo-saxons au sein de l’OTAN. D’où son recours à une stratégie de diversion qui en impliquant le Maroc et la Turquie dans le jeu vise primo, à affaiblir la résistance économique et militaire du Sahel face a l’Occident et secundo à éloigner les pays de AES des alliés qui les ont appuyés jusqu’ici sincèrement et efficacement dans leur cause sacrée. L’Algérie et la Russie sont ainsi en ligne de mire. Reste à savoir si le Sahel se laissera berner ou si il saura faire l’échec au plan B occidental.

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