Macron prépare un plan d’aide de 20 milliards d’euros pour protéger le pouvoir d’achat des Français. Les mesures que le gouvernement français souhaite approuver comprennent un nouveau chèque alimentaire, le maintien de la protection des prix de l’électricité et du gaz, une révision anticipée des retraites et une aide plus ciblée pour faire face à la hausse des prix du carburant et à la hausse d’inflation.
Le gouvernement français a présenté un nouveau train de mesures, estimé à environ 20 milliards d’euros, pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens, ce qui, depuis quelque temps, malgré le fait que la France affiche l’un des taux d’inflation les plus bas d’Europe, il était de 5,8 % en juin, constitue la principale préoccupation de la population. Ces initiatives, qui visent à contenir les prix de l’énergie, à aider les ménages les plus vulnérables, à créer de nouvelles subventions pour les carburants et à indexer les retraites, constituent également un test décisif pour le gouvernement d’Emmanuel Macron, maintenant qu’il a perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, la chambre qui devra examiner, et probablement modifier, la plupart des propositions avant de les approuver. « Les propositions sont réalistes, sérieuses, crédibles et conformes aux règles budgétaires européennes », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.
Commencement de la hausse d’inflation en France
Parmi les « actions concrètes pour le pouvoir d’achat » figurent la revalorisation anticipée de 4 % des pensions et autres prestations sociales (les bourses d’études sur critères sociaux augmenteront également de 4 %) et l’octroi d’un « chèque alimentaire » de 100 euros aux ménages les plus vulnérables, auquel s’ajouteront 50 euros par enfant. Cette « aide exceptionnelle », qui entrera en vigueur début septembre, bénéficiera, selon le gouvernement, à huit millions de ménages, soit quelque 14 millions de personnes. De même, le prix des repas sera maintenu à un euro pour les étudiants les plus précaires tout au long de l’année universitaire 2022-23.
Le gouvernement a également décidé de prolonger jusqu’en septembre la réduction de 18 cents à la station-service en vigueur depuis avril. Il sera ensuite progressivement réduit (12 centimes en octobre, six centimes en novembre) jusqu’à sa disparition à la fin de l’année. En contrepartie, une « prime au carburant » de 100 à 300 euros sera introduite à partir d’octobre pour les travailleurs qui ont besoin de leur voiture pour se rendre au travail, une mesure qui, selon elle, bénéficiera à 11 millions de ménages.
Les projets du gouvernement prévoient également de maintenir le bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité jusqu’à la fin de l’année et d’en ajouter un nouveau : le prix des loyers ne pourra pas augmenter de plus de 3,5 % (en dessous de l’inflation) jusqu’en octobre 2023. « Répondre à l’urgence du pouvoir d’achat est notre premier défi », a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne en présentant la feuille de route de son cabinet à l’Assemblée nationale, mercredi. Un jour plus tard, les projets de loi visant à répondre à cette « urgence » ont été présentés au Conseil des ministres, dans le but de transmettre le paquet législatif aux députés le plus rapidement possible.
Toutefois, ce traitement rapide ne signifie pas automatiquement une approbation tout aussi rapide, étant donné que la perte de la majorité absolue du macronisme obligera le gouvernement à négocier sur de nombreux points. Borne a assuré qu’elle était prête à « écouter », tandis que son équipe assure que les préoccupations de l’opposition sont reflétées dans les deux projets de loi présentés. Ceux-ci n’envisagent cependant pas, comme le réclame l’alliance de gauche Nupes, une augmentation du salaire minimum à 1 500 euros ou, comme le réclame l’extrême droite de Marine Le Pen, qui avec ses 89 députés est devenue une force puissante dans le nouvel hémicycle, la suppression de la TVA sur un panier de 100 produits de première nécessité.
Le coût estimé du nouveau train de mesures, soit quelque 20 milliards d’euros d’ici à la fin de 2022 (à ajouter aux 23 milliards déjà dépensés depuis la fin de l’année dernière), a alarmé certaines institutions financières nationales, qui remettent en question les prévisions de déficit (5 %), de croissance (2,5 %) et d’inflation (5 %) du gouvernement pour cette année. Atteindre une croissance de 2,5% « est possible, mais elle repose sur des hypothèses très favorables », a prévenu le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici.
De son côté, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a souligné l’importance que ces mesures soient « autant que possible temporaires et ciblées », compte tenu, écrit-il dans sa traditionnelle « lettre au Président de la République », du « coût budgétaire important » qu’elles auront. Le ministre de l’économie Bruno Le Maire a déclaré que le gouvernement était déterminé à laisser derrière lui le « tout ce qu’il faut » qui a guidé son aide pendant la pandémie de coronavirus. Il a souligné que la « compensation carburant » répond à cette vision plus « ciblée » de l’aide. La mesure coûtera environ 2 milliards d’euros par an, contre les 800 millions d’euros par mois de la remise généralisée à la pompe, a-t-il précisé. « C’est la preuve que nous ne voulons plus d’un « tout ce qu’il faut », nos finances publiques ne le permettent pas », a-t-il ajouté.
Le gouvernement insiste sur la « cohérence » de l’ensemble des mesures visant à protéger le pouvoir d’achat des citoyens français, et cite le succès que, selon lui, les mesures mises en œuvre jusqu’à présent ont déjà eu : le bouclier tarifaire qui a empêché les prix de l’électricité d’augmenter de plus de 4 % (il affirme que sans lui, ils auraient augmenté d’un tiers), le blocage des prix du gaz et les mesures visant à limiter la hausse des prix des carburants, sans lesquelles, a déclaré Borne dans son discours, « faire le plein d’une voiture de 60 litres coûterait aujourd’hui 11 euros de plus ».