Le général Qasem Soleimani a joué un rôle central dans l’élaboration de la dynamique de sécurité régionale au Moyen-Orient. Il a développé la théorie de la sécurité régionale, mettant l’accent sur l’interdépendance entre les pays, où l’instabilité d’un pays pourrait menacer la sécurité des autres. Soleimani a dirigé les efforts visant à unifier les différentes factions contre les menaces communes, notamment pour vaincre Daech et contrer l’influence américaine. Ses stratégies étaient axées sur la défense de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale, en promouvant un modèle de Résistance ralliant les forces chiites et sunnites. En fin de compte, son objectif était d’établir une alliance régionale puissante pour assurer la sécurité collective contre les menaces extérieures perçues. Le rôle de général Soleimani dans la sécurité de la région est indéniable.
Le rôle du général s’est illustré surtout à travers plusieurs stratégies clés visant à contrecarrer les conspirations occidentales; Soleimani a donné la priorité à la défense de la souveraineté nationale des Etats de la région, s’opposant aux efforts américains visant à inciter aux divisions ethniques et sectaires susceptibles de les déstabiliser. Il s’est opposé à toute tentative de modification des frontières géographiques, plaidant pour la préservation des frontières nationales afin d’éviter la fragmentation, le démembrement des Etats-nations comme on l’a vu en Syrie et en Irak. Sur le plan régional, Soleimani a souligné l’importance de la sécurité collective, estimant que la coopération entre les pays voisins renforcerait la stabilité et la résilience face aux pressions extérieures.
Mais il y a bien plus: le grand général a considérablement influencé l’unité des pays antisionistes grâce à son leadership lequel a donné naissance à l’Axe de la Résistance. Cet axe a favorisé la synergie entre divers groupes anti sionistes, dont le Hezbollah, le Hamas et d’autres factions palestiniennes, quitte à mutualiser leurs capacités militaires et leur coordination contre Israël. Le fruit de ses efforts s’est mémorablement manifesté en 2023 à travers une historique campagne de guerre anti occupation sioniste qui s’est déclenchée d’abord à Gaza pour s’étendre ensuite au Liban, au Yémen et évidemment à l’Iran. Plus de 15 mois après le 7 octobe 2023, Israël est toujours en guerre contre la Résistance sans pouvoir pour autant briser l’étau qui se resserre constamment sur lui.
Rappelons que le soutien stratégique de Soleimani à la Résistance comprenait des transferts d’armes et des formations, lequel a permis à ces groupes de mener efficacement des opérations contre l’entité sioniste.
Cette coalition anti Israël visait à exercer une pression sur ce dernier et ce, sur plusieurs fronts, en renforçant les capacités militaires et la coordination opérationnelle. Cette approche a permis un conflit durable sans entraîner de coûtsenormes suivant une logique de guérilla assynmétrique propre à mettre au pas les plus puissantes armées classiques. En ce sens, Soleimani a activement soutenu les factions palestiniennes, en leur fournissant de quoi se battre. Ses initiatives ont contribué à transformer les capacités palestiniennes, leur permettant de mener des attaques plus efficaces contre les forces sionistes. Cette stratégie militaire a fini parencercler Israël, créant ainsi un «cercle de feu» qui étouffe l’entité dans de multiples directions, lui enlevant toute initiative. Et cet étouffement est porté encette fin année 2024 au grand jour, alors qu’Israël est incapable de contrer, plus d’unban après le début de la guerre, les missiles de Gaza, qu’il a peur de faire ramener ses colons dans le Nord et que la mer Rouge lui est plus que jamais interdit d’accès à la faveur des missiles et des drones yéménites.
Le rôle de général Soleimani dans la sécurité de la région a affecté les stratégies militaires de l’Amérique et d’Israël et contraint ces derniers à revoir leurs approches militaire sans pour autant réussir.
La reconnaissance du rôle de Soleimani dans la coordination des attaques contre les forces d’occupation américaines et leurs alliés a conduit à un changement de posture militaire américaine, mettant l’accent sur de malheureuses tentatives de dissuasion grâce à une présence militaire craintive au Moyen-Orient, en particulier après son assassinat.
Les stratégies américaines et israéliennes se sont alors concentrées sur la perturbation des forces de la Résistance et les frappes massives US/Israël contre Gaza, le Liban, la Syrie d’Assad et le Yémen s’inscrit dans ce sens. Mais cette stratégie est-elle un succès? Rien n’est moins sûr car alors même que le duo US/Israël prétend avoir réussi à désorganiser la Résistance, à “faire saigner à mort”le Hamas, à “ décapiter” le Hezbollah et à “ anéantir les arsenaux d’Ansarallah”, l’armée sioniste continue à enregistrer de lourdes pertes quotidiennes à Gaza, les colons n’ondent plus regagner des colonies du Nord et les portes-avions USsubissent de plein fouet des attaques aux missiles et aux drones yéménite. Quant à la Syrie que l’axe Turquie-Israël croit avoir arraché des mains de la Résistance en la faisant tomber dans l’escarcelle des terroristes qaidistes et des résidus de Daech, le temps nous dira si Soleimani et sa stratégie unificatrice avaient, oui ou non,raison. Terrorisés à l’idée d’avoir à leurs portes, une entité terroriste comme la Syrie occupée de Jolani, l’Egypte, la Jordanie voire l’Arabie saoudite s’interrogent désormais et sérieusement sur l’opportunité que représente pour le Moyen Orient un “front uni” chiite-sunnite qui sache tenir tête aux menaces communes.