La première rencontre de Macron et Truss pour tourner la page dans les relations bilatérales

Francoise Riviere
8 Min Read

La Première ministre britannique, Liz Truss a rencontré le président français Macron à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. La Première ministre britannique a remercié le président Macron pour ses aimables paroles à la suite du décès de Sa Majesté la Reine et ils ont réfléchi à la chaleur du sentiment international envers Sa Majesté le Roi. Les dirigeants ont salué les avancées impressionnantes réalisées par les forces armées ukrainiennes ces derniers jours. Ils ont convenu de l’importance pour les amis et alliés de l’Ukraine de maintenir le cap et de soutenir le pays militairement, économiquement et politiquement.

Alors que les peuples de deux pays font face à un hiver difficile avec une énorme incertitude sur l’approvisionnement énergétique et le coût de la vie, La Première ministre britannique et le président Macron ont souligné l’importance de travailler ensemble pour mettre fin à la dépendance à l’énergie russe et renforcer la sécurité énergétique. Les deux dirigeants ont remarqué qu’ils devaient continuer à démontrer à Poutine que son chantage économique sur l’approvisionnement énergétique et alimentaire ne réussira pas. Les dirigeants ont convenu de renforcer la coopération franco-britannique sur l’énergie afin de réduire la volatilité du marché et de réduire les coûts pour les ménages. La Première ministre britannique et le président français se réjouissaient de renforcer leurs partenariats avec d’autres nations européennes aux vues similaires, notamment par le biais du G7 et de l’OTAN.

Emmanuel Macron a souligné que le Royaume-Uni et la France devaient montrer qu’elles étaient des alliées et des amies dans un monde compliqué, après des entretiens bilatéraux. Les deux dirigeants ont eu leur premier entretien en tête-à-tête en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, un jour seulement après que Macron se soit rendu au Royaume-Uni pour les funérailles nationales de la reine Elizabeth, et quelques semaines seulement après que Truss se soit demandé si le dirigeant français était un ami ou un ennemi.

Les relations entre les deux voisins et rivaux historiques sont difficiles depuis que le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne pour diverses raisons. « Je crois maintenant aux preuves, aux résultats », a déclaré Macron. « Il y a une volonté de se réengager, d’aller de l’avant et de montrer que nous sommes des alliés et des amis dans un monde complexe ». Son choix de mots a même semblé faire écho à la formulation de Truss à son sujet pendant sa campagne pour la direction du Parti conservateur et, par extension, le poste de la Première ministre à la fin du mois dernier. A la question « Président Macron : ami ou ennemi ? » Truss avait répondu : « Le jury n’a pas encore décidé. Mais si je deviens Première ministre, je le jugerai sur ses actes et non sur ses paroles ».

Emmanuel Macron a offert un rameau d’olivier à Liz Truss après ses remarques controversées sur le thème « ami ou ennemi » en déclarant, après leur premier entretien bilatéral, qu’il était temps de « passer à autre chose ». Les deux dirigeants ont semblé apaiser les tensions lors de leur rencontre à New York, qui a été dominée par la guerre en Ukraine et la sécurité énergétique, mais a évité les questions controversées du protocole sur l’Irlande du Nord et de l’immigration. Après les entretiens, le président français a déclaré aux journalistes : « Je crois maintenant aux preuves, aux résultats. Il y a une volonté de se réengager, d’aller de l’avant et de montrer que nous sommes des alliés et des amis dans un monde complexe ». Lors de la course à la direction du parti conservateur, Truss a déclaré que « le jury n’a pas encore décidé » si Macron était « un ami ou un ennemi » après que son prédécesseur Boris Johnson se soit heurté à lui au sujet du Brexit et des petits bateaux traversant la Manche. Dans ce qui semble être un adoucissement de sa position, Truss a déclaré aux journalistes dans l’avion pour New York qu’elle veut avoir une relation « constructive » avec la France, en travaillant avec Macron sur la migration, le Brexit, la sécurité énergétique et l’Ukraine.

Macron a déclaré que Truss et lui avaient discuté de divers sujets, de la guerre en Ukraine et de la proposition de la France de créer une communauté politique européenne, qui inviterait les pays non membres de l’UE à discuter de domaines d’intérêt commun. Le président français a clairement indiqué qu’il espérait que la Grande-Bretagne post-Brexit participerait à un tel forum. Le compte-rendu de la réunion par l’équipe de Truss au 10 Downing Street était toutefois moins engageant. « Alors que nos concitoyens font face à un hiver difficile avec une grande incertitude quant à l’approvisionnement en énergie et au coût de la vie, la Première ministre britannique et le président Macron ont souligné l’importance de travailler ensemble pour mettre fin à la dépendance à l’énergie russe et renforcer la sécurité énergétique », a déclaré le porte-parole.

« Nous devons continuer à démontrer au président russe Vladimir Poutine que son chantage économique sur l’approvisionnement en énergie et en denrées alimentaires n’aboutira pas ». La France et la Grande-Bretagne disposent toutes deux d’atouts importants qui pourraient être utiles alors que l’Europe tente de réduire sa dépendance aux combustibles fossiles en provenance de Russie. Le Royaume-Uni est un grand extracteur et exportateur de gaz naturel et de pétrole. Et la France, avec son important parc de centrales nucléaires, tend à être l’un des principaux exportateurs nets d’électricité en Europe. Toutefois, cela n’a pas été le cas en 2022 en raison de la combinaison de problèmes structurels dans son parc nucléaire et d’une sécheresse estivale qui a contraint certains réacteurs à réduire leur production en raison d’un manque d’eau pour le refroidissement.

Les deux gouvernements se sont affrontés sur des questions telles que les droits de pêche, les retards dans les voyages et le fret transmanche, les demandeurs d’asile traversant la Manche depuis l’Europe continentale, et les règles post-Brexit sur les exportations de produits alimentaires de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord, qui ont été surnommées la « guerre des saucisses » dans certains coins de la presse. Dans le cadre d’un différend dont le lien direct avec le Brexit est moins évident, la France a également été irritée en septembre dernier lorsque Londres a conclu un accord de sécurité trilatéral avec les États-Unis et l’Australie, dont l’un des éléments essentiels était l’abandon par l’Australie de ses projets d’achat de sous-marins français en faveur de sous-marins de fabrication américaine.

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