La politique de deux poids, deux mesures : les États-Unis face au Conseil de sécurité dans les conflits d’Israël et du Yémen

Francoise Riviere
11 Min Read

La situation actuelle en mer Rouge est marquée par des tensions géopolitiques exacerbées, notamment à la suite d’attaques ciblées contre des navires israéliens en mer Rouge en riposte aux génocide et crime de guerre d’Israël à Gaza. Ces attaques, revendiquées par les forces armées yéménites, ont engendré des réactions paniquée coté occidentale, façonnant ainsi un paysage géopolitique dynamique. Les événements récents en mer Rouge ont cristallisé l’implication des États-Unis, du Royaume-Uni, et d’une prétendue coalition anti Ansarallah particulièrement volatile qui a visiblement peur de s’engager dans une face-à-face avec les Yéménites.

La nation yéménite, déjà éprouvée par des années de conflit imposé par les puissances occidentales, se trouve désormais au cœur d’une nouvelle bataille la plaçant dans le cadre de l’axe de la résistance face au sionisme mondial. Les attaques aéronavales du vendredi 11 janvier janvier le Yémen que les Américains et les Britanniques disent être de «  nature défensive » bien qu’elles ont causé des morts, ont intensifié les tensions et ont suscité des inquiétudes à l’échelle mondiale quant à la stabilité de la région. Ces événements ont également ravivé les débats sur la responsabilité et la légitimité des actions entreprises par les Etats-Unis et leurs alliés.

Les attaques contre les navires en mer Rouge ont été perçues comme une escalade significative dans le conflit en cours. Comprendre le contexte de ces attaques nécessite une analyse des relations régionales, et des dynamiques politiques complexes. Ces attaques ne sont pas seulement des actes isolés, mais plutôt des manifestations de tensions plus profondes qui traversent la région.

Les médias internationaux ont rapporté des attaques conjointes des États-Unis et du Royaume-Uni contre des cibles dans certains provinces du Yémen. Dans les premières heures de l’attaque, les responsables du Pentagone ont déclaré avoir touché près de 10 cibles des forces d’Ansarallah. Cependant, quelques heures plus tard, des sources d’un commandant de l’armée de l’air américaine dans la région ont affirmé que 60 cibles dans 16 centres liés à l’armée yéménite avaient été visées lors de cette attaque aérienne, utilisant plus de 100 missiles guidés. Ils ont également ajouté que les centres de commandement, les dépôts d’armes et les systèmes de missiles de l’armée yéménite étaient parmi les cibles.

Selon des sources semi-officielles yéménites, les États-Unis et le Royaume-Uni ont ciblé les villes de Sanaa, Hodeidah, Saada, et Dhamar lors de leur attaque matinale. Les cibles comprenaient la base aérienne d’Al-Dailami au nord de Sanaa, les environs de l’aéroport d’Hodeidah, des zones dans le district de Zabid de cette province, le camp Kahlan à l’est de la ville de Saada, l’aéroport du district d’Abs dans la province de Hajjah, et l’aéroport de Taiz ainsi que le camp de la 22e brigade de l’armée yéménite dans le district d’Al-Ta’iziyah, ainsi que plusieurs autres endroits.

Il y a à peine deux jours, le Conseil de sécurité des Nations unies avait tenu une réunion sur la crise en mer Rouge, et les membres du Conseil de sécurité, face à la demande américaine d’autorisation pour une attaque au Yémen, s’y étaient opposés. Ils estimaient tous que de telles actions pourraient entraîner une crise économique mondiale majeure. Le Conseil de sécurité a préféré émettre une simple déclaration.

 

En réalité, tous les membres du Conseil de sécurité et même l’Assemblée générale des Nations unies, à l’exception des États-Unis et du  Royaume-Uni et d’Israël croient que la principale cause des crises actuelles au Moyen-Orient et dans le monde est la politique de soutien américaine à Israël dans le « massacre » du peuple palestinien. Or La poursuite de cette tendance finira par déclencher une extension de la  guerre dans la région et affectera le monde entier.

Il est à rappeler que le secrétaire d’État américain, le Sioniste Antony Blinken, n’a pas visité la région depuis plusieurs mois sans qu’une nouvelle crise au Moyen-Orient n’éclate ensuite. Cela démontre de manière flagrante que Blinken se rend dans cette région, rencontre Netanyahu pour recevoir de nouvelles directives pour les États-Unis, sans tenir compte des intérêts nationaux américains ou d’autres pays qui sont, en termes simples, des alliés des États-Unis.

De toute évidence, Blinken a déclaré ouvertement qu’il ne se considère pas comme le secrétaire d’État américain, mais plutôt comme un « juif sioniste » qui se rend dans la région pour soutenir Israël. Encore une fois, les États-Unis et le Royaume-Uni ont ignoré la décision du Conseil de sécurité et ont enflammé la mer Rouge pour défendre le gouvernement radical du régime sioniste.

Bien que Blinken ait prétendu que les États-Unis cherchent la paix au Moyen-Orient, cette action des États-Unis et de leurs alliés prouvent le contraire. Ce qui est sûr, c’est que les Yéménites ne seront pas intimidés. Si les Yéménites avaient été affectés par les bombardements et les menaces au cours de la dernière décennie, et que la guerre menée par les alliés américains contre eux avait donné des résultats, maintenant que les Américains et leurs alliés ont agi de la sorte, les Yéménites répondront de manière plus ferme, intensifiant fortement la tension en mer Rouge.

Ansarallah avait officiellement annoncé qu’ils limiteraient le passage dans la mer Rouge aux seuls navires israéliens et à ceux se dirigeant vers Israël. Cependant, ce blocage pourrait maintenant s’étendre, incluant également les navires des pays qui ont participé à l’agression contre le peuple yéménite. Il semble que l’objectif des États-Unis et de leurs alliés soit précisément celui-ci : élargir le conflit pour impliquer davantage de pays dans cette affaire.

Il reste à voir combien cela coûtera aux États-Unis, et si le soutien aveugle à Netanyahu et à son gouvernement sioniste radical vaut vraiment la peine pour Biden et son gouvernement, en cette période électorale.  Selon les lois américaines, le président aurait dû obtenir l’approbation du Congrès avant une telle action, mais Biden semble tellement déterminé à prouver sa « sionité » qu’il contournait à la fois le Conseil de sécurité de l’ONU et le Congrès américain, en négligeant toutes les règles. Ce qui est certain, c’est que cette action des États-Unis et de leurs alliés ne vise pas à soutenir la navigation et la sécurité mondiales, mais plutôt à soutenir la le génocide et les crimes de guerre » contre le peuple innocent et sans défense de Palestine par le régime sioniste, menaçant ainsi les intérêts de la communauté mondiale.

L’attaque militaire récente au Yémen, menée par les États-Unis et le Royaume-Uni, a également suscité des interrogations quant à sa justification économique et militaire. Il est crucial de considérer les coûts des opérations militaires par rapport aux dommages potentiels causés par les attaques des forces révolutionnaire yéménites. L’argument avancé par les États-Unis et le Royaume-Uni en faveur de la « sécurité de la navigation commerciale » nécessite une réévaluation approfondie des coûts et des avantages. Car, d’une part, les pertes financières directes pourraient être élevées et d’autre part, la perspective à long terme de sécuriser les voies maritimes et de protéger les intérêts économiques ne peut pas être considérée comme une justification.

Dans cette attaque des États-Unis et du Royaume-Uni contre le Yémen, plusieurs centaines de millions de dollars ont été dépensés en armes, carburant et coûts accessoires pour attaquer des cibles à l’intérieur du Yémen qui, dans le meilleur des cas, valaient quelques millions de dollars. En conséquence, nous pouvons conclure que les États-Unis et le Royaume-Uni sont financièrement déficitaires dans cette attaque. Cependant, dans une guerre totale, les coûts doivent être évalués en fonction des résultats obtenus et non pas simplement en termes d’armes perdues. Par exemple, à première vue, l’utilisation d’un missile d’un million de dollars pour détruire un drone de cent mille dollars peut ne pas sembler logique.

Londres et Washington ont qualifié leur attaque au Yémen d’acte visant à sécuriser ce qu’ils ont appelé la « sécurité de la navigation commerciale ». Donc, il est nécessaire d’examiner le coût des armes utilisées par rapport aux dommages financiers infligés au régime israélien et à l’Occident en raison des actions d’Ansarallah. Dans cette comparaison, le poids financier des pertes du régime sioniste et de l’Occident, en raison des perturbations dans la voie maritime de la mer Rouge, est certainement plus lourd. Par conséquent, même si l’attaque susmentionnée se reproduisait trois fois de plus, elle pourrait encore être économiquement et militairement  rentable en raison des graves coups portés par Ansarallah à l’économie d’Israël. Mais à une condition : si cela conduisait à l’arrêt ou à la réduction significative des opérations militaires yéménites contre les navires commerciaux liés au régime israélien, de manière à ce que le transit maritime de la mer Rouge revienne à la « normale ».  Maintenant, il reste à voir si ce retour à la normal les Américains sont capable de l’imposer.

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