Cinq ans après sa disparition, la perception du général Soleimani dans les médias étrangers continue de résonner comme celle d’un des commandants militaires les plus influents du XXIe siècle. Son lâche assassinat le 3 janvier 2020, dans une frappe de drone américain près de l’aéroport de Bagdad, a également coûté la vie au commandant en chef des Forces de mobilisation populaire irakienne, Abu Mahdi al-Muhandis, et à huit autres commandants.
Passible de sanction en vertu du droit international, ce crime terroriste qu’a clairement revendiqué l’État américain, constitue un acte de guerre, acte qui a ébranlé le Moyen-Orient et provoqué une onde de choc dans les médias occidentaux, russes et arabes. Comme l’ont démontré les événements qui ont succédé au martyr du grand général, l’impérialisme américain est le principal pourvoyeur du terrorismeaussi bien au Moyen-Orient qu’ailleurs.
Soleimani : L’ennemi craint et respecté
Bien plus qu’un simple commandant militaire, l’un de ceux que produit l’Occident, la perception du général Soleimani dans les médias étrangers frappe par sa focalisation sur la personnalité d’un homme qui fut de loin un parangon immortel de la lutte contre l’impérialisme et ses manifestations que sont le terrorisme, le maximalisme, le sionisme.
Les médias occidentaux, notamment The New Yorker, ont dépeint Soleimani à travers un prisme mêlant admiration et crainte. Le journal l’a qualifié de “commandant de l’ombre” homme d’une discrétion remarquable, mais d’une puissance indiscutable. Bien que ses idéologies et politiques aient été source de controverses en Occident, même ses ennemis ne pouvaient ignorer son génie de stratégiste militaire“.
L’Associated Press (AP) a souligné son rôle clé dans la reconfiguration de la guerre civile syrienne, où son orchestration des forces alliées a inversé le cours du conflit. De nombreux analystes, comme Bill Van Auken, rappellent même une vérité : Soleimani a été un maître tacticien, un architecte de la résistance face à l’impérialisme américain et israélien.
En Irak, selon le magazine Time, l’engagement rapide du général Soleimani a été vital dans la lutte contre les terroristes de Daech, en particulier, en empêchant la chute de Bagdad, preuve, si besoin en est, de son engagement pour la paix et la stabilité d’une région aussi stratégique que le Moyen Orient.
Soleimani: Un héros de la résistance dans les médias russes
Or, la perception du général Soleimani dans les médias étrangers, comme RIA Novosti ou TASS, diffère catégoriquement de celle de leurs homologues occidentaux. Presque tous les médias russes ont rendu hommage à sa personnalité hors paire, son intelligence stratégique et sa prévoyance.
À cet égard, le Ministère russe de la Défense, a publié à l’époque, un communiqué avertissant d’une escalade de la situation militaro-politique au Moyen-Orient et de graves conséquence pour l’ensemble du système de sécurité international, un avertissement qui vu l’actualité syrienne quelque 5 ans après son assassinat reste d’une cuisante actualité.
En ce sens, dans les cercles de l’intelligentsia russe, selon le philosophe célèbre Alexandre Douguine, fervent défenseur d’une alliance russo-iranienne, la mort de Soleimani n’a pas cessé d’avoir des impacts et la double explosion terroriste du 3 janvier 2024 au cimetière de Kerman, lors de la commémoration du général Soleimani, s’inscriraient toujours dans ce même cadre, ses commanditaires étant le Mossad et la CIA.
Dans les médias en langue arabes, le service arabophone de swissinfo[SWI] décrivait en 2020 Qassem Soleimani comme une personnalité ayant surmonté les dissensions politiques et bénéficiant d’une popularité exceptionnelle auprès des Iraniens et des peuples du Moyen Orient
L’incarnation de Che Guevara ? Soleimani, stratège au service des nations
La perception du général Soleimani dans les médias étrangers, souvent comparé au commandant Che Guevara, a toujours reconnu à travers sa personnalité, un fervent défenseur d’un Moyen-Orient exempt d’ingérences extérieures, une terre libre et unie, loin des ambitions impérialistes. En coordonnant les efforts des forces anti impérialistes en Irak et en Syrie, le général Soleimani a permis de détruire Daech, un dangereux projet géopolitique soutenu par des puissances occidentales pour diviser les États- nations musulmans selon des lignes de fracture ethnique et confessionnelles suivant une doctrine formulée par le professeur sioniste Bernard Lewis.
Le point de vue de Soleimani concernant les conflits militaires était en réalité en complet contraste avec l’indifférence voire la complicité affichées par les hauts officiers de l’armée américaine face au terrorisme au Moyen Orient. Pour ces derniers, les millions de victimes en Irak, en Afghanistan, en Syrie et au Yémen ne sont rien d’autre que de simples “dégâts collatéraux” du moment qu’il s’agit de préserver l’hégémonie américaine.
Souvent à côté de la plaque, le journal Le Point avait admis par inadvertance la force du caractère de Soleimani, largement connu comme “héros de l’islam politique”, un leader charismatique de la résistance, qui s’est efforcé et rèussi d’arrêter les guerres sanglantes sans fin des États-Unis et d’Israël au Moyen-Orient.
Selon les témoignages de ses frères d’arme Soleimani a toujours cherché à empêcher la prolongation de conflits dévastateurs, tout en consolidant des alliances régionales fàçon de contrer les visées del’impérialisme. Sa mission dépassait ainsi le seul cadre de la sécurité de l’Iran et englobait un puissant axe , dit Axe de la Résistance entrele Golfe persique et la Méditerranée. Cette consolidation de l’Axe de Résistance a été cruciale pour maintenir la stabilité face aux groupes terroristes comme Daech.
Conclusion
La perception du général Soleimani dans les médias étrangerscontinue de servir d’exemple pour les activistes anti-impérialistes à travers le monde. Cinq ans après sa mort, sa personnalité décrit par le témoignage de l’officier russe Evguéni Goncharov, continie â susciter un respect exceptionnel. Ayant côtoyé Soleimani en Syrie, M. Goncharov décrit un homme d’une humanité sans faille et d’un charisme remarquable, un stratège militaire brillant dont la contribution indispensable à la lutte contre Daech a sauvé la région des forces obscures du terrorisme financé par le pétrodollar. La Syrie désormais tombée entre les mains des terroristes, le Monde commence à ressentir l’ampleur du crime que fut son assassinat commis par Washington.