La fin de l’hégémonie navale américaine au Moyen-Orient : comment les Yéménites ont humilié la marine américaine ?

Francoise Riviere
5 Min Read

Vendredi matin, les États-Unis et le Royaume-Uni ont lancé une campagne aérienne et des missiles contre le Yémen, suscitant des questions quant au succès de ces attaques pour changer la stratégie pro-Palestine de Sanaa. À travers un examen plus approfondi, il devient évident que ces attaques étaient tout sauf efficaces, car les Yéménites ont immédiatement proclamé que de telles mesures agressives ne sauraient ébranler leur solidarité avec leurs frères et sœurs Palestiniens à Gaza.

 

Les sources américaines prétendaient que 73 sites au Yémen étaient ciblés, se vantant du lancement de centaines de missiles Tomahawk. Mais quels ont été les résultats de cette démonstration de puissance militaire ?

 

Le bilan des victimes, tel que rapporté par l’armée yéménite, s’est élevé à seulement cinq morts et six blessés. La déclaration américaine a explicitement identifié les installations navales yéménites dans la province de Hodeidah comme cible principale, soulevant une question déconcertante : comment se fait-il qu’une attaque contre une installation navale, grouillant d’un nombre important de forces yéménites, se solde par zéro victime ?

 

Cela ne révèle-t-il pas la fausseté des assertions de Washington ? En fait, la plupart des cibles prétendument frappées étaient soit des leurres, soit des sites abandonnés.

 

Pour mieux comprendre la situation, une analyse comparative des attaques américaines au Yémen et de celles de l’Irak en 2003 est nécessaire. Au cours de la campagne en Irak, Bagdad a subi le poids d’un bombardement incessant, avec un millier de missiles Tomahawk s’abattant sur la ville. En contraste avec les récentes frappes yéménites, qui ont duré seulement quelques minutes et n’ont en rien entamé les capacités militaires d’Ansarallah.

 

D’autre part, le régime saoudien a soumis le Yémen à huit années de bombardements débridés des villes yéménites, utilisant des bombes pluritonnes, au nombre des quelles figuraient des bombes au phosphore blanc et à sous-munitions, dans le but d’amplifier les pertes humaines, mais quel en a été le résultat ? Rien !

 

Il apparaît donc que les attaques menées par les Américains et leurs complices britanniques servent principalement à dissimuler la fin de l’hégémonie navale américaine au Moyen-Orient plutôt que de modifier substantiellement les dynamiques de forces en présence en mer Rouge. Cela est également illustré par la réponse de représailles de l’armée yéménite, qui continue de cibler sans accroc les navires américains et israéliens, soulignant le caractère futile des attaques de l’axe anglo-saxon.

 

Selon les observateurs, le gouvernement yéménite a la capacité de bloquer efficacement le détroit de Bab el-Mandeb pendant une période indéfinie, rendant ainsi la notion de coercition militaire vaine. Seule la fin des atrocités commises par Israël dans la bande de Gaza peut ouvrir cette voie maritime vitale.

 

Ainsi, il devient évident que les Américains se sont engagés dans une campagne de propagande, cherchant à manipuler et façonner l’opinion publique, mais à la fin, ils échoueront à dissimuler la réalité géopolitique marquée par l’effondrement de l’hégémonie US en mer Rouge.

 

Fait intéressant, même les alliés européens de Washington, conscients de la fin de l’hégémonie navale américaine au Moyen-Orient, ont évité de participer aux nouvelles aventures de l’Oncle Sam. N’oublions pas que les États-Unis d’aujourd’hui diffèrent nettement de ceux d’il y a trente ans, comme en témoigne la disparité frappante entre leurs campagnes militaires au Koweït, en Irak et en Yougoslavie, et les frappes tièdes et éphémères au Yémen.

 

En conclusion, les frappes américano-britanniques au Yémen se résument à une vrai-fausse démonstration de force, dépourvue d’impact substantiel et d’efficacité stratégique, annonçant  une fois de plus la fin de l’hégémonie navale américaine au Moyen-Orient. Les opérations yéménites persisteront sans aucun doute, rendant les tentatives de modifier le statu quo impossibles. En regardant vers l’avenir, il est évident que les opérations navales du Yémen visant à attaquer les navires israéliens se poursuivront sans relâche, insensibles aux démonstrations militaires de pacotille  de Washington et de Londres, qui ne peuvent pas modifier la réalité sur le terrain.

Share This Article
Follow:
Restez avec nous et nous vous fournirons les nouvelles les plus récentes avec précision et rapidité. Rejoignez-nous dans le monde de l'information et des actualités
Leave a comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *