Depuis 272 jours, le monde est témoin des crimes de guerre perpétrés par Israël contre les civils palestiniens – des crimes qui ont même suscité l’indignation de l’opinion occidenrale dont les dirigeants passent pour les principaux soutiens politique et militaire d’Israël. Pendant ce temps, en Cisjordanie, Israël cherche à créer des faits accomplis irréversibles sur le terrain. La colonisation israélienne en Cisjordanie, loin d’être un phénomène isolé, représente une manifestation frappante d’un agenda expansionniste enraciné dans l’idéologie raciste sioniste visant à créer un « Grand Israël », s’étendant du Nil à l’Euphrate et ce, même si la spectaculaire opération du 7 octobre 2023 de Gaza a prouvé l’absurdité de ce projet. Au milieu du carnage à Gaza, l’analyse de cette entreprise coloniale révèle une stratégie méthodique visant à rendre irréversible la situation sur le terrain, rendant de facto impossible l’émergence d’un État palestinien viable, un objectif raté rien qu’au regard de l’extraordinaire résistance armée qui s’étend de Gaza aux villes cisjordaniennes.
Cisjordanie sous le joug de la colonisation israélienne résiste
Parallèlement à l’agression contre Gaza, le PM sioniste Netanyahu continue à avancer son agenda de colonisation en Cisjordanie que l’entité occupe depuis la guerre des Six Jours en 1967. Ces colonies illégales, loin d’être des îlots isolés, constituent un maillon essentiel dans la construction d’une mosaïque territoriale visant à annexer finalement les territoires palestiniens. Soulignant le mépris absolu d’Israël pour le droit international, Israël a récemment sanctionné l’expropriation de 1 270 hectares de terres en Cisjordanie. Cette saisie, la plus grande en trois décennies selon Peace Now, une organisation juive non sioniste opposée à la colonisation, a eu lieu dans la vallée du Jourdain et a été qualifiée de « propriété gouvernementale » par les autorités israéliennes chargées des affaires juridiques dans les territoires palestiniens occupés. Un tel acte de confiscation de terres est sans précédent depuis les Accords d’Oslo de 1993 et marque un sommet dans l’ampleur des déclarations de terres d’État, avec 23,7 km² officiellement annexés par le régime israélien depuis le début de 2024.
Cisjordanie, le théâtre d’un nettoyage ethnique
Militairement vaincu à l’orée de son dixième mois de guerre contre Gaza, le régime israélien cherche à se venger à se rattraper en Cisjordanie au gré d’occupation effrenée des terres palestiniennes, occupation encouragée par des colons-miliciens dont le soutien est crucial pour la survie politique de Netanyahu. Peace Now affirme que Netanyahu et le ministre des Finances Bezalel Smotrich, lui-même un colon terroriste, sont prêts à défier l’opposition mondiale pour favoriser un petit groupe de colons influents avec un objectif clair de nettoyage ethnique de la population palestinienne en Cisjordanie. Ceci étant dit, la tache est loin de s’avérer facile: bien avant que n’ait lieu l’opération “ Tempête d’al Aqssa” menée par la résistance palestinienne, l’armée israélienne avait été mise à la rude épreuve en Cisjordanie par une résistance cisjordanienne réclamant des centaines d’opérations anti sionistes aussi bien à Jenin, à Naplouse, Tulkarem ou encore à Ramallah et à Hebron. Cette résistance armée marquée par des attaques aux engins improvisés contre les patrouilles israeliens n’a non seulement cessé depuis octobre 2023 mais aussi elle en a gagné en ampleur. En ce sens, il est bien difficile pour l’entité d’asseoir sa mainmise et de coloniser la localités cisjordaniennes sans avoir à en payer le prix lourd en subissant pertes et dégâts substantiels.
Oliviers en cendres : Le tribut païen de la colonisation
D’autant plus que l’impact de cette expansion coloniale sur la vie des Palestiniens est indéniable, impact qui va de la violence quotidienne des colons israéliens armés à l’encontre des civils palestiniens, aux restrictions imposées à la circulation et aux mouvements des troupeaux de moutons appartenant aux habitants palestiniens, en passant par la destruction des oliveraies, ainsi que la confiscation des terres, et tout ceci conduit à une situation cauchemardesque, réduisant les Palestiniens à des prisonniers sur leur propre terre. Aussi, bien que plaidant publiquement pour un cessez-le-feu et des négociations dans les médias européens, les récentes saisies de terres israéliennes en Cisjordanie contredisent toute intention réelle de résoudre le conflit par l’établissement d’un État palestinien aux côtés d’Israël.
Colonisation en Cisjordanie : La farce de la solution à deux États
Comme l’a justement déclaré le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, la colonisation israélienne en Cisjordanie est “un pas dans la mauvaise direction” et sape les efforts visant à parvenir à une solution pacifique.
Les partisans occidentaux d’Israël, en particulier les États-Unis, doivent reconnaître que leur soutien patent aux crimes d’Israël en Cisjordanie est non seulement moralement repréhensible, mais également fort risqué dans la mesure où le front de combat à Gaza tend de plus en plus à s’élargir à la Cisjordanie pour créer un continum de feu que ni l’entité ni aucun de ses soutiens occidentaux ne sauraient éteindre. C’est sans doute en ce sens qu’il convient de comprendre la mise en garde du secrétaire d’État américain Antony Blinken qui a admis que de telles actions entravent les perspectives d’une solution viable.
Conclusion : La France doit se tenir en soutien aux droits palestiniens en Cisjordanie.
La colonisation israélienne en Cisjordanie, loin d’être une politique conjoncturelle, est une constance israélienne, un rappel brutal de ses ambitions coloniales inflexibles de l’entité et de son mépris flagrant pour les droits inaliénables du peuple palestinien. L’Europe se doit d’agir avec fermeté et cohérence pour condamner ces pratiques illégales et exiger un arrêt immédiat de la colonisation. Le temps des paroles creuses et des condamnations timides est révolu. L’heure est à l’action, à la mise en place de sanctions ciblées contre l’entité israélienne car demain sera bien tard: Au dixième mois de son irreversible bataille, la Palestine est déterminée à aller jusqu’au bout, à recouvrir ses droits de gré ou de force.