L’incapacité israélienne face à la guérilla asymétrique du Hezbollah rappelle les propos du Sioniste Henry Kissinger, mort il y a près d’un an. L’ancien secrétaire d’État américain, durant la sanglante guerre du Viêt Nam, déclarait : « Une guérilla est victorieuse si elle n’est pas vaincue, tandis qu’une armée conventionnelle est défaite si elle ne remporte pas la victoire. »
Ce principe, d’une limpidité implacable, éclaire le retrait américain désastreux du Viêt Nam, après des années de conflit marquées par des crimes de guerre, des massacres de civils et des génocides commis par l’armée américaine. Cette même règle s’applique aujourd’hui au cessez-le-feu misérablement accepté par Israël après son cuisant échec face au Hezbollah : c’est là une victoire éclatante pour la Résistance libanaise.
Le Hezbollah : Maîtrise de la guerre assymétrique et adaptation
Le Hezbollah a démontré de manière éclatante sa capacité à neutraliser l’armée lourde composée des dizaines de chars et des véhicules blindés israéliens grâce à l’emploi efficace de missiles téléguidés Almas. Tout au long de 13 mois de guerre, le Hezbollah a tiré quotidiennement et en moyenne plus de deux cents missiles et drones contre des infrastructures militaires et energétiques sur une vaste zone de quelques 6.000 km2 et étendue depuis les frontières à Haïfa, à Tel-Aviv. Cette campagne opiniâtre d’attaques assymétriques témoigne d’une vitalité indéniable pour soutenir un conflit de longue haleine qui s’est avéré fatalement épuisant pour l’entité sioniste. Le cessez-le-feu a vu des figures politiques israéliennes de premier plan, telles que Lieberman, Lapid et Gantz, reconnaître ouvertement, l’incapacité israélienne face à la guérilla asymétrique du Hezbollah. Au Liban, cette trêve est d’ailleurs vécue comme une retentissante victoire pour le peuple libanais.
Soixante-douze jours de feu : Comment le Hezbollah a-t-il conquis la victoire sur les champs de bataille ?
Sur le terrain, le Hezbollah n’a pas seulement repoussé l’offensive terrestre israélienne, et opéré des mois durant en territoires occupés mais lui a également imposé une chappe de plombe sur le Nord des territoires occupés et lui a infligé de très lourdes pertes, annihilant un nombre significatif de soldats d’occupation. L‘opération terrestre lancée, le 30 septembre 2024, a laissé des centaines de morts et blessés dans les rangs des sionistes, un bilan lourd que la censure militaire israélienne a réduit aux 130 soldats sionistes morts et 1 250 soldats blessés. De plus, 59 chars, 11 bulldozers militaires et de nombreux engins blindés de combat, dont des véhicules de transport de troupes, ont été détruits, tandis que des drones israéliens de dernière génération ont été abattus et capturés. En dépit d’un vaste soutien militaire et logistique des Etats-Unis et de l’OTAN, les forces sionistes n’ont fait que tourner en rond, tombant sans cesse dans de redoutables pièges tendus par les forces du Hezbollah. Sous le bombardement massif de l’aviation sioniste, l‘armée d’occupation a littéralement échoué à avancer en territoires libanais et à créer cette fameusezone tampon qui aurait dû sécuriser le Nord israélien occupé, illustrant ainsi une nouvelle fois l’incapacité israélienne face à la guérilla asymétrique du Hezbollah.
Mais l’échec cuisant de l’entité n’en reste pas là. Car malgré les intenses bombardements israéliens, dont les arsenaux ont été incessamment ravitaillés par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France et Cie, le Hezbollah a su créer le consensus bénéficiant d’un soutien populaire massif, particulièrement au sein de la communauté chiite, première cible de la barbarie sioniste. Ce fort ancrage populaire, renforcé par le soutien indéfectible de la Résistance, demeure un facteur déterminant de son influence politique. Même après une longue confrontation militaire, la détermination du Hezbollah à œuvrer dans le sens d’une stabilisation du Liban, comme en témoignent ses efforts pour faciliter l’élection présidentielle prévue le 9 janvier, est restée intacte voire s’est renforcée.
Israël face à un ennemi invincible : Victoire pyrrhique ou défaite décisive ?
L’échec israélien à vaincre le Hezbollah s’explique par une conjonction de facteurs. Premièrement, l’échec de Netanyahu à réaliser ses objectifs annoncés confirme l’ampleur de ce fiasco. Ensuite, le déluge incessant de roquettes et de drones en provenance du Sud-Liban a durablement fragilisé les positions militaires israéliennes. La victoire du Hezbollah a également vidé les colonies du Nord sioniste de ses colons, sapant définitivement leur moral collectif. Parallèlement, l’incapacité du régime israélien à abuser de la résolution 1701 de l’ONU (adoptée en 2006 sous l’égide des États-Unis) lors des négociations témoigne d’une diplomatie défaillante, une diplomatie ratatinée par la pression politique intérieure en Israël, exacerbée par l’opposition à Netanyahu.
Enfin, l’incapacité israélienne face à la guérilla asymétrique du Hezbollah, a aussi été une nette victoire en termes de renseignement militaire et de contre-espionnage. Une victoire qui en contrecarrant les assassinats ciblés, a fait virerl’offensive israélienne en une catastrophe absolue.
Un cessez-le-feu trompeur ? La résistance libanaise oppose une coalition vicieuse
Cependant, des complots visant à déstabiliser la région n’ont pas pris fin avec le cessez-le-feu. Une heure et demie après l’arrêt des combats, un nouveau conflit a éclaté dans le nord de la Syrie, à Alep et a provoqué en peu de temps l’effondrement de l’Etat syrien lâché par sonnarmée. Cette escalade n’était pas fortuite, mais résultait d’une coordination préalable entre les États-Unis, Israël, la Turquie salafiste et certains régimes arabes despotiques, l‘objectif étant de renverser le gouvernement d’Assad, de décharger Israël de la pression du Hezbollah et de l’affaiblir en coupant ses lignes d’approvisionnement. Pourtant, les terrotristes, issus des rangs de Daech, qui se sont emparés de la Syrie, se heurteront inévitablement à une résistance acharnée des jeunes syriens, qui arésisté pendant 14 ans et qui résisteront encore.
Conclusion : Le mythe de la supériorité militaire brisé ?
L’échec patent de Netanyahu à ramener les colons israéliens dans les zones frontalières du Nord marque un tournant historique. La spectaculaire campagnedu Hezbollah a anéanti tout espoir de rétablir la “sécurité” en Israël, tandis qu’elle a permis un retour progressif des populations libanaises du Sud, soit une victoire solidement conquise.
Malgré une aide américaine massive, fournissant à Israël des armes de pointe et des systèmes antimissiles sophistiqués, le Hezbollah a projeté sa puissance au cœur même du territoire israélien pour donner raison à Kissinger lorsqu’il arguait que dans une guerre asymétrique, la persévérance du guerrier irrégulier, qui n’a besoin que de survivre pour vaincre, défait la puissance conventionnelle , qui elle, finit par crouler sous le poids de ses propres impuissances. La prochaine confrontation militaire au Moyen-Orient a une issue prévisible : l’incapacité israélienne face à la guérilla asymétrique du Hezbollah et de la Résistance le condamne à un interminable échec.