Les dirigeants mondiaux et européens ont rendu hommage à la reine Elizabeth II. Le président français Emmanuel Macron s’est rendu à l’ambassade britannique à Paris, où il a signé le livre de condoléances. La France est le pays européen que la reine a le plus visité durant son règne. Et il l’a remerciée pour l’intérêt qu’elle a porté à sa nation. « Nous sommes reconnaissants de l’affection profonde qu’elle portait à ses amis. Élisabeth II a maîtrisé notre langue, aimé notre culture et touché nos cœurs », a déclaré Macron au consulat, en s’exprimant en anglais.
« Les Français sont également en deuil », a déclaré le président français Emmanuel Macron peu après l’annonce du décès de la reine Elizabeth II dans sa résidence de Balmoral, en Écosse. Dans un événement rare, Macron a ordonné que les drapeaux de tous les bâtiments publics, y compris l’Élysée, soient mis en berne à partir de vendredi, comme ils le seront pour les funérailles de la défunte monarque. L’Union Jack a été placé sur le perron de l’Élysée, dédié à « sa Majesté la reine Elizabeth II. Au peuple britannique ». Macron s’est adressé au peuple britannique dans un message enregistré au cours duquel il a déclaré que la reine « resterait avec nous pour toujours ». Macron a également signé un livre de condoléances à l’ambassade de Grande-Bretagne à Paris.
De l’autre côté de la Manche, dans la France républicaine, la mort de la reine Elizabeth II a suscité une réaction émotionnelle inattendue qui reflétait un long et profond intérêt pour la reine britannique. Les grands journaux ont rendu hommage à la reine en première page de leurs éditions. Elizabeth II, qui parle couramment le français, a visité la France à plusieurs reprises au cours de sa vie, la première fois en 1948. Elle a rencontré 10 présidents français. Malgré son attachement profond à la République, la classe politique française a été unanime dans son éloge de la reine britannique. L’ancien président de droite Nicolas Sarkozy a décrit « une femme et un monarque exceptionnels ». Marine Le Pen, leader du Rassemblement national, parti d’extrême droite, a écrit : « Nous la considérions comme immortelle. Elizabeth II restera l’une des figures les plus emblématiques et les plus aimées de l’histoire de son pays et de notre continent ».
Le dirigeant du Parti communiste Fabien Roussel a de sa part écrit : « De Churchill au Brexit, elle a tenu son rang. Nous avons vécu à ses côtés ». La députée verte Sandrine Rousseau a salué « le talent et le sens politique » de la monarque. La maire de Paris, Anne Hidalgo, socialiste, a éteint les lumières de la Tour Eiffel jeudi soir en l’honneur de la reine Elizabeth. Hidalgo a déclaré qu’elle avait assuré l’ambassadrice britannique Menna Rawlings de la profonde sympathie et du soutien de Paris au peuple du Royaume-Uni.
Depuis son accession à la présidence en 2017, Emmanuel Macron n’a pas eu l’occasion de recevoir la reine Élisabeth II. Ils se sont toutefois rencontrés à trois reprises au Royaume-Uni, notamment le 5 juin 2019 à Portsmouth pour le 75e anniversaire du débarquement en Normandie. Conformément au protocole, Macron doit prochainement rencontrer le roi Charles III et lui enverra un cadeau pour son couronnement. Pour le couronnement d’Élisabeth II en 1952, la France lui avait offert une médaille en or à son effigie, frappée par la Monnaie de Paris.
Élisabeth était une princesse de 22 ans lorsqu’elle s’est rendue pour la première fois à Paris, au marché aux fleurs du centre de Paris, en 1948, un an après son mariage. Elle gardera un souvenir ému de ce petit marché pittoresque situé sur l’île de la Cité, à quelques pas de la cathédrale Notre-Dame. À la question de savoir pourquoi Élisabeth II était si populaire en France, on a suggéré que c’était « peut-être parce qu’elle était à la fois francophone et francophile, en raison de sa grande longévité, ou parce qu’elle n’était pas la propre reine de la France, après tout, les françaisont guillotiné Marie-Antoinette » !
Le nouveau roi et la reine consort, Charles et Camilla, est entré à Londres. Le cercueil de la reine, drapé du drapeau royal, devrait rester quelques jours dans sa propriété écossaise, Balmoral, où elle est décédée. Le roi Charles III a fait son discours inaugural à la nation en tant que roi à la télévision. Des salves de canon seront tirées à Hyde Park et à la Tour de Londres. Le nouveau monarque tiendra sa première audience avec le Premier ministre Liz Truss. Les cloches des églises sonneront dans tout le pays, les églises, chapelles et cathédrales étant encouragées par l’Église d’Angleterre à ouvrir pour des prières ou un service spécial pour les personnes en deuil. Le Premier ministre et les principaux ministres assisteront à un service public commémoratif à la cathédrale St Paul. Le livre de condoléances en ligne a été ouvert pour que les membres du public puissent y laisser des messages.
La reine Elizabeth s’est éteinte au domaine royal de Balmoral, en Écosse, après avoir stabilisé et modernisé l’institution royale au cours de sept décennies d’énormes changements sociaux. Elle était en année de jubilé de platine, marquant les 70 ans de la succession de son père, le roi George VI, en 1952. « Contre vents et marées, la reine Elizabeth II nous a apporté la stabilité et la force dont nous avions besoin. Elle était l’esprit même de la Grande-Bretagne, et cet esprit perdurera », a déclaré la nouvelle première ministre du pays, Liz Truss. Le nouveau roi, Charles, le fils aîné d’Elizabeth, a rendu hommage à une « souveraine chérie et une mère très aimée ». Les hommages ont afflué du monde entier, le président français Emmanuel Macron saluant « une amie de la France qui a marqué à jamais son pays et son siècle ». La famille royale britannique observera une période de deuil qui prendra fin le septième jour après les funérailles de la reine Elizabeth, a annoncé le palais de Buckingham. Pendant cette période, les drapeaux seront mis en berne dans toutes les résidences royales.