Guerre de Gaza : le double langage des Etats-Unis

Francoise Riviere
11 Min Read

En dépit des apparentes divergences qui sembleraient s’amplifier entre Washington et le gouvernement de Benyamin Netanyahou sur l’avenir de la guerre à Gaza, les Etats-Unis poursuivent les fournitures d’armes et de munitions à l’armée israélienne comme si de rien n’était. En effet, le génocide en cours à Gaza a mis en lumière le double langage de l’administration Biden et son mépris ou indifférence à l’égard des la tragédie des Palestiniens.

Malgré la guerre génocidaire menée par l’armée d’occupation israélienne contre la population palestinienne à Gaza, le président américain Joe Biden n’a cessé d’apporter un soutien sans faille à l’entité israélienne, n’hésitant pas à mettre la main à la poche pour l’octroi d’une aide militaire d’urgence de 14,3 milliards de dollars sur les 124 milliards de dollars reçus depuis la création d’Israël. Et, surtout, en opposant son véto, pour la 35e fois depuis 1970, à une résolution du Conseil de sécurité appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ». Et ce, malgré la pression du secrétaire général qui dénonçait, le 8 décembre dernier, la «punition collective » infligée aux Palestiniens, ainsi que le cri du cœur de Christian Cardon, responsable de la protection au CICR, qui qualifiait la situation à Gaza de «cauchemar humanitaire ».

Israël-Etats-Unis : une alliance pour l’extermination de la population de Gaza

Dans la guerre d’Israël contre les Palestiniens, les États-Unis sont d’un apport déterminant. Au plan diplomatique, militaire et même économique, ils ne ménagent aucun effort pour soutenir ”inconditionnellement” leur allié le plus fidèle.Dans la guerre d’Israël contre les Palestiniens, les États-Unis sont d’un apport déterminant. Au plan diplomatique, militaire et même économique, ils ne ménagent aucun effort pour soutenir ”inconditionnellement” leur allié le plus fidèle.Malgré un désaccord de façade, les États-Unis savent très bien qu’ils ne peuvent pas abandonner Israël, dont ils dépendent pour leurs intérêts stratégiques à long terme au Proche-Orient, et Israël sait très bien qu’il ne peut pas mener cette guerre sans le soutien direct des États-Unis. C’est à l’intérieur de cette dépendance mutuelle que Washington essaye de cadrer et réorienter l’action israélienne, et qu’Israël tente d’engager les États-Unis, malgré eux, en les mettant devant le fait accompli.

Toujours est-il que toute cette barbarie israélienne est réalisée sous prétexte du «droit de se défendre»! Israël exécute un génocide à Gaza, avec l’appui et la bénédiction de tous les Occidentaux complices et en premier lieu les Etats-Unis.

Au moment où les bombardements se multiplient sur la Bande de Gaza, les déclarations des autorités américaines s’apparentent à un permis de tuer. D’une manière scandaleuse, elles confortent le régime israélien dans sa logique de terrorisme d’État et de génocide de la population de Gaza, une preuve de plus de l’imposture et du double langage des Etats-Unis envers une guerre génocidaire qui se déroule au vu et au su du monde entier.

L’Amérique fait d’Israël depuis 1948 son véritable allié et le représentant exclusif de ses intérêts stratégiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Les États-Unis s’affirment comme un soutien inconditionnel d’Israël dans sa guerre contre les Palestiniens. Washington mobilise ses ressources diplomatiques, militaires et économiques pour s’assurer de l’intégrité et de la viabilité d’Israël. Ses relations avec les pays arabes relèvent plus de la recherche de protection pour Israël que de la considération pour leurs successives et infructueuses propositions de plans de paix afin de sortir du statu quo intenable pour les Palestiniens.

En effet, les pays occidentaux et particulièrement les États-Unis jugent, pour leur part, le reste du monde à travers ses positions vis-à-vis d’Israël dont l’arrogance a empoisonné les relations entre l’Occident et le monde musulman.

Gaza : le flux d’armes américaines se poursuit à destination d’Israël

C’est au début de la bataille surprise «  Tempête al-Aqsa » que le président américain s’est déplacé dans les territoires occupés avec une cargaison d’armes et, au cours du même voyage, il a officiellement annoncé qu’il était disposé à préparer tout ce dont les Sionistes auraient besoin.

Selon certaines révélations, les États-Unis ont même envoyé 50 cargaisons d’armes aériennes vers les territoires occupés durant certains jours de la guerre pour aider le régime sioniste. Une aide qui se poursuit toujours et n’a pas été interrompue. À part interrompre la livraison de 20.000 fusils d’assaut M16, Joe Biden n’a rien fait pour juguler le flux d’armes de plus grande envergure à destination d’Israël.

Dans ce contexte, des groupes de réflexion économiques américains ont révélé que l’administration Biden avait financé près d’un tiers des dépenses des sionistes pendant la guerre. Ces aides vont des armements militaires, y compris les chars et les munitions, les boulets de canon, les bombes utilisées dans les chasseurs de fabrication américaine, aux ambulances avancées et aux aides et équipements médicaux. Tout cela prouve que Washington a fourni aux Sionistes tout ce dont ils avaient besoin pour poursuivre la guerre.

On se demanderait alors si le régime sioniste lui-même ne possède pas d’industries militaires et d’armement et de capacités militaires avant la guerre. La réponse est que les Sionistes disposaient de moyens militaires, mais la poursuite du processus imprévisible d’érosion de la guerre, vu l’intensité des tirs que les Sionistes ont mis à leur ordre du jour à Gaza, a gravement épuisé leurs arsenaux d’armes militaires. Par conséquent, pour continuer la guerre, le besoin d’attirer un soutien étranger se faisait de plus en plus sentir, et ce soutien était apporté par les Américains. De plus, un mois après l’offensive terrestre et alors les blindés et les chars de l’armée israélienne étaient pris pour cible par la résistance, les Sionistes ont été contraints de mobiliser sur le terrain leurs chars hors classe et puis les Américains les ont remplacés par de nouveaux équipements.

Les Etats-Unis, principal obstacle à la cessation de la guerre à Gaza

L’aide la plus importante apportée par les États-Unis au régime sioniste a peut-être été le soutien qu’ils lui ont fourni au Conseil de sécurité de l’ONU. Alors que tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU cherchaient à approuver une résolution pour l’instauration d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, la Maison Blanche a opposé son veto à trois reprises à la résolution de l’instance exécutive de l’ONU pour empêcher ainsi la cessation de la guerre dans la bande de Gaza. Cela signifie que les Etats-Unis se sont opposés au monde entier, même à leurs alliés occidentaux comme le Royaume-Uni et la France, pour que les Sionistes poursuivent leurs crimes contre la population palestinienne sans défense.

Au cours des cent derniers jours, les Américains ont fourni au régime sioniste tout ce qui était nécessaire en termes de soutien logistique et de soutien régional et international, pour permettre aux Sionistes d’enregistrer à Gaza des crimes sans précédent dans l’histoire. Mais en même temps et paradoxalement, les mêmes Américains, dans un geste démocratique, prétendent vouloir empêcher le massacre de civils et envoyer des aides humanitaires.

Dans l’ensemble, il paraît que les médias américains, depuis le début de la guerre, cherchent à inculquer à l’opinion publique mondiale que les États-Unis ont fait pression sur le régime sioniste pour qu’il réduise les attaques et autorise l’acheminement d’aide humanitaire. Au lieu de remettre en question les politiques et les décisions de l’administration américaine, ces médias ont souvent joué le rôle d’amplificateurs des messages gouvernementaux visant à faire croire à l’opinion publique mondiale qu’il existe une divergence de vue entre les États-Unis et le régime sioniste sur des questions telles que la réduction de l’intensité des opérations terrestres, l’arrêt des frappes aériennes et l’augmentation de l’aide humanitaire.

Cette grande contradiction et ce double langage des Etats-Unis peut être bien comprise si l’on met en parallèle les soutiens américains -mentionnés ci-dessus – et le geste démocratique de la diplomatie des Etats-Unis. Dès le premier jour de la guerre, les Américains ont toujours insisté que la résistance palestinienne devait être détruite. En outre, ils se sont opposés à la cessation de la guerre et à un cessez-le-feu permanent. Pire encore, tous les massacres et crimes commis à Gaza ont été perpétrés avec des armes américaines et avec le soutien diplomatique de la Maison Blanche, contre la volonté d’autres pays du monde de mettre fin à la guerre. A vrai dire, c’est une réalité indéniable que les Américains ont aidé les sionistes à atteindre leurs objectifs.

Ainsi, les Etats-Unis, tout en participant aux crimes brutaux et inhumains de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, cherchent, via une geste démocratique et humanitaire, à s’acquitter des crimes des sionistes auprès de l’opinion publique mondiale. Il s’agit là de l’imposture d’une puissance qui joue la carte d’une entité criminelle comme le régime sioniste dans le cadre de ses objectifs illégitimes.

 

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