Depuis plusieurs mois, des soupçons de financement de l’armée israélienne par des dons défiscalisés pour l’achat de matériel militaire font surface en France. Une enquête du média proche de La France insoumise Le Média TV révèle le financement d’équipements de l’armée israélienne par le biais de dons fait à des ONG par des contribuables français bénéficiant d’une défiscalisation.
Comble d’ignominie, on y apprend que des dons exonérés d’impôts, censés être utilisés pour des causes caritatives, sont détournés pour financer des drones et de l’équipement pour l’armée israélienne. Les journalistes Nadia Sweeny et Nicolas Mayart dénoncent un mécanisme détourné au profit de l’armée d’«Israël qui mène depuis plus d’un an une guerre dévastatrice militairement défaite contre Gaza et le Liban».
Ces pratiques illégales permettant l’achat d’armes pour une armée coloniale et génocidaire se poursuivent en l’absence de contrôle et de répression. Elles surviennent alors que le gouvernement français supprime 4 000 postes d’enseignants et réduit le budget de la santé, de l’écologie et de la justice, laissant scandaleusement l’argent du contribuable servir à financer le meurtre de populations civiles.
En France, des ONG financent l’équipement militaire israélien grâce à des dons défiscalisés
Des associations françaises, généralement engagées dans des œuvres caritatives, détournent leur objet social en organisant des appels à dons défiscalisés pour soutenir l’acquisition d’équipements militaires, contribuant ainsi à faciliter l’intervention terrestre au sud du Liban. Fin 2023, des alertes avaient déjà été lancées par la presse française concernant le financement de l’armée israélienne par des dons défiscalisés. À l’époque, il s’agissait d’achats de nourriture, de vêtements et de produits d’hygiène.
Le ministère français de l’économie avait clairement indiqué que la défiscalisation des dons aux associations n’est autorisée que lorsque ces dons visent à financer des actions d’intérêt général, conformément au code général des impôts. Le financement de l’armée israélienne ne fait manifestement pas partie de ces objectifs.
Cependant, en raison d’un manque de contrôle et de répression, cette pratique a évolué vers des niveaux préoccupants. Non seulement certaines associations continuent à faire défiscaliser des dons au bénéfice de l’armée israélienne, mais des révélations récentes du journal Le Média mettent en lumière un système de détournement du mécanisme de défiscalisation. Dans ce système, les fonds collectés sont illégalement orientés vers l’acquisition de matériel militaire.
Les journalistes se sont intéressés à une association en particulier : Tipat Mazal, une organisation qui communique peu sur son activité, présentant seulement épisodiquement des livraisons de colis alimentaires sur une page Facebook sans préciser leur destination.
Créée en 2020 près de Paris, l’association détournerait les dons reçus vers l’achat d’équipements militaires pour les soldats israéliens. D’après Le Média, il est ici question de casques, de gilets tactiques et de dizaines de drones thermiques de dernière génération utilisés pour la reconnaissance sur le terrain et actuellement déployés dans le sud Liban.
Les accusations portées sont d’une gravité extrême, évoquant un détournement du système de défiscalisation en vue de financer une armée accusée d’initiatives génocidaires par la Cour internationale de justice.
Manipulation à la défiscalisation: quand les impôts des Français financent l’armée israélienne
En France, les dons à certaines associations d’intérêt général sont défiscalisables à hauteur de 66%. Cela signifie qu’un don de 100 euros permet au donateur de réduire ses impôts de 66 euros, ne déboursant ainsi que 34 euros de sa poche. Ce dispositif encourage la générosité publique envers des causes humanitaires, sociales ou culturelles.
Des associations caritatives françaises, bénéficiant de dispositifs fiscaux, sont accusées de financement de l’armée israélienne par des dons défiscalisés, en pleine intensification de l’offensive israélienne au Moyen-Orient. Ainsi, le contribuable français participe-t-il, indirectement et à son insu, au financement de l’armée israélienne.
Les documents administratifs, notamment des certificats fiscaux (CERFA) délivrés aux donateurs, qui permettent de défiscaliser leurs dons, ne mentionnent rien de ces achats militaires, et justifient au contraire les dons comme étant destinés à des « familles démunies », cachant ainsi leur véritable utilisation.
En 2016, la sénatrice Nathalie Goulet avait interpellé le secrétaire d’État au Budget de l’époque, sur l’existence d’une mesure fiscale permettant une exonération partielle d’impôt sur les dons destinés à l’armée israélienne.
Après avoir remis en cause cette niche fiscale en faveur de l’armée israélienne, elle avait été victime d’une série d’attaques et de menaces sur les réseaux sociaux. Depuis, la sénatrice a non seulement rapidement abandonné son enquête, elle est même demeurée silencieuse sur l’agression sioniste contre Gaza, elle qui était pourtant très sensible au génocide perpétré à Gaza.
Alors que le cadre légal impose une utilisation des dons pour des causes d’intérêt général, les dérives actuelles à savoir le financement de l’armée israélienne par des dons défiscalisés montrent que des associations parviennent à financer des actions militaires, en dépit des interdictions en vigueur. Il semble ainsi qu’aucune mesure dissuasive claire n’a été prise pour éviter la répétition de telles pratiques.
La France participe à l’opération génocidaire d’Israël à Gaza
Au-delà de cette affaire de financement de l’armée israélienne par des dons défiscalisés, l’Etat français poursuit en toute légalité, et dans des proportions bien plus grandes que les petits contrebandiers de « Tipat Mazal », son soutien financier, moral, militaire à l’opération génocidaire d’Israël et à sa guerre au Liban.
La France livre des munitions à l’armée israélienne, passe des accords sécuritaires avec l’entité sioniste et des ressortissants français s’engagent volontairement dans une armée coupable de crimes contre l’humanité et participent au génocide en cours à Gaza. Les critiques hypocrites du président français exprimées ces derniers jours à l’encontre de Netanyahu ne pourront jamais effacer le rôle de complice de premier plan joué par la France.
Par ailleurs, alors que l’État prévoit la suppression de 4 000 postes d’enseignants et une réduction des budgets destinés à la santé, à l’écologie et à la justice, il est inacceptable que l’argent des contribuables soit détourné vers le financement d’une armée déjà accusée de crimes de guerre par de nombreux observateurs internationaux indépendants. Dans ce contexte, il lui demande quelles mesures il envisage de mettre en œuvre pour renforcer le contrôle sur la défiscalisation des dons et mettre un terme au financement de l’armée israélienne par des dons défiscalisés.
Pire encore, la complicité de l’Etat français avec Israël s’étend du Moyen-Orient à Paris. Alors que plusieurs organisations associatives et syndicales dénonçaient un gala controversé de soutien à Israël, le gouvernement français a rassuré les soutiens d’Israël et s’est engagé à protéger ce gala. » Dès le lendemain, à l’occasion du match de foot France-Israël, les forces de répression ont été de nouveau mobilisées pour empêcher toute expression de solidarité avec la Palestine au Stade de France. Le gouvernement poursuit ainsi sa criminalisation du soutien à la Palestine, quelques jours après l’instrumentalisation des violences d’Amsterdam.
Pour les observateurs, le gala est une tentative de « légitimer des actions illégales » et de collecter des ressources financières pour une armée qui est accusée de violations des droits humains par plusieurs organisations internationales.
Alors que le compte des morts à Gaza se perd et qu’Israël littéralement défait face au Hezbollah, poursuit les bombardements aveugles contre les zones civiles au Liban et accélère son entreprise de colonisation en Cisjordanie, la tenue d’un gala sioniste à Paris qui fait la promotion de la colonisation et d’un génocide, sous protection de l’Etat français, révèle une fois de plus la honteuse complicité de la France dans l’horreur en cours.