Défiant les mises en garde internationales, l’armée israélienne mène depuis mardi 7 mai des incursions qualifiées de «ciblées» dans l’est de Rafah et a pris le contrôle du passage frontalier avec l’Egypte, alors que les Etats-Unis soutiennent d’une manière ou d’une autre les attaques israéliennes contre Rafah et facilitent le déclenchement d’une catastrophe dans cette ville densément peuplée.
L’attaque israélienne contre le poste frontière de Rafah intervient alors que le Hamas avait déclaré lundi soir avoir accepté une proposition de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers.
Tout en fournissant l’appui militaire nécessaire à l’offensive, les pays européens et les États-Unis, en tant que principaux alliés du régime israélien, avaient hypocritement demandé à Netanyahu d’éviter cette attaque pour éviter un remake de méga déculottés dans le Nord et le Centre de Gaza . Le président américain Joe Biden a certes menacé de cesser les livraisons de certains types de bombes en cas d’offensive sur Rafah, l’avertissement le plus sévère de Washington, principal fournisseur d’armes à «Israël», depuis le début du conflit mais personne n’y a cru dans la mesure où les Eurpéens, eux, pour récompenser une rupture de stock.
Le mouvement de la Résistance islamique palestinienne, Hamas, a, quant à lui, estimé que Netanyahu cherche une victoire illusoire en attaquant Rafah et en s’emparant d’un point de passage frontalier qui ne fonctionne pas depuis huit mois et cela, dans le but de redorer son blason.
L’armée israélienne lance son offensive à Rafah malgré l’accord du Hamas sur une trêve
Alors que le Hamas avait donné son accord à la proposition égyptienne et qatarie sur une trêve dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a lancé son opération militaire à Rafah dans la nuit du 6 mai.
Malgré les pressions internationales et les interminables pourparlers au Caire ou à Doha entre les parties en conflit différents belligérants, l’armée israélienne est entrée à Rafah dans la matinée du 7 mai. Le Hamas avait pourtant donné son accord à la proposition égyptienne et qatarie.
Le Hamas avait donné son feu vert lundi à une proposition présentée par les médiateurs qui comprend, selon le mouvement, une trêve en trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, incluant un retrait israélien de Gaza ainsi qu’un échange de prisonniers en vue d’un «cessez-le-feu permanent».
Mais «Israël» a répondu que cette proposition était «loin de ses exigences» et répété absurdement son opposition à un cessez-le-feu définitif bien que l’objectif d’une éliminatin du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, prête désornmais au sourire.
Depuis plusieurs mois, Benjamin Netanyahou martèle en effet son intention d’intervenir à Rafah, où selon Israël le Hamas aurait regroupé «quatre bataillons» mais la peur d’y être pris au piège tout comme dans le nord de Gaza l’en empêche. Selon les estimations de l’ONU, 1,4 million de Palestiniens, majoritairement des réfugiés, vivent actuellement dans cette ville du sud de la bande de Gaza après sept mois de bombardements israéliens meurtriers, au moment où les Etats-Unis, non seulement rechignent à faire pression sur Israël pour prévenir une telle agression, mais encore soutiennent les incursions israéliennes au risque de provoquer une catastrophe sans nom à Rafah.
Une offensive israélienne contre Rafah exacerbera considérablement le désastre humanitaire
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu qu’une opération militaire dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, aggraverait la catastrophe humanitaire et que les nouveaux déplacements doubleraient les niveaux de faim.
« Compte tenu des conditions de vie déjà précaires et du système de santé paralysé, toute opération à Rafah aggraverait considérablement la catastrophe humanitaire et pousserait les opérations de secours déjà fragiles jusqu’au point de rupture », a déclaré la porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé, Margaret Harris.
« Une nouvelle vague de déplacements exacerbera la surpopulation, restreindra l’accès à la nourriture, à l’eau, aux services de santé et à l’assainissement, ce qui entraînera une augmentation des épidémies, une aggravation des niveaux de faim et des pertes de vies humaines supplémentaires », a prévenu la porte-parole de l’OMS.
Dans une décision largement considérée comme un prélude à l’attaque israélienne contre Rafah, soutenue et facilitée implicitement par l’administration américaine, l’armée d’occupation a ordonné lundi l’évacuation immédiate des habitants palestiniens et des déplacées au sud de Rafah. Mais malgré toutes ses agitations, Rafah s’avère bien mortel aux forces sionistes qui y ont laissé d’ors et déja des plumes. D’où et comme à son habitude son acharnement sur les femmes et enfants palestiniens.
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a mis en garde contre une « catastrophe » pour les enfants si Israël mène une opération militaire à grande échelle dans la ville de Rafah.
Suspension de livraison d’armes à Israël : la position américaine est trompeuse
Un responsable américain a déclaré que l’administration Biden avait suspendu la semaine dernière une- endendons une seule- livraison d’armes à Israël en réaction à l’offensive israélienne à Rafah. Le responsable, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a déclaré que Washington avait soigneusement examiné la livraison d’armes susceptibles d’être utilisées à Rafah, et avait par conséquent suspendu un envoi composé de 3 500 bombes.
Alors que l’administration américaine est le sous le feu des critiques pour avoir soutenu une attaque israélienne contre Rafah, l’interview de Biden, jeudi, sur CNN, est de loin sa déclaration la plus dure au sujet de l’offensive du régime de Tel-Aviv, histoire de leurrer une opinion publique américaine qui a embrasé des dizaines d’universités à travers le territoire americain. Mais il y a des vérité qui ne se dément pas.
Questionné sur les bombes de fabrication américaine d’une puissance d’une tonne, afin de savoir si elles avaient « été utilisées pour tuer des civils à Gaza » lors de phases antérieures de cette guerre, Biden a répondu par l’affirmative.
Il a ajouté que les États-Unis continueraient à fournir des intercepteurs de missiles pour le Dôme de fer ainsi que d’autres armes «défensives» ( Des bombes et missiles de plusieurs tonnes) pour s’assurer qu’Israël puisse répondre aux attaques de ses adversaires dans la région.
C’est clair, la position des États-Unis est trompeuse, même s’ils disent qu’ils ne veulent pas que des civils soient blessés. Tous les civils tués à Gaza, des milliers, des dizaines de milliers de martyrs, ont été tués avec des armes et des roquettes américaines, sous la protection politique américaine. A cela s’ajoute le veto américain à la résolution de cessez-le-feu au Conseil de sécurité de l’ONU, ce signifie que les États-Unis accordent une protection totale à l’offensive israélienne à Rafah et à la poursuite des massacres et des tueries contre Gaza.
Avec 3 milliards de dollars annuels, les Etats-Unis sont le principal bailleur de fonds et d’armes d’Israël, et avaient même expédié l’envoi de munitions au début de la guerre.
La Résistance reste campée sur ses positions et revendications
Pendant cette période, le Hamas, tout comme le passé, a mis l’accent sur la réalisation de ses quatre exigences dans tout accord éventuel avec le régime israélien à savoir la cessation complète de la guerre, le retrait complet des forces d’occupation de la bande de Gaza, le retour des réfugiés de Gaza dans leurs régions, la reconstruction de cette zone et l’envoi d’une aide continue et suffisante.
La flexibilité dont le Hamas a fait preuve cette fois dans les négociations s’explique par le fait qu’il est prêt à remettre les prisonniers sionistes au régime israélien, morts ou vifs, en échange du respect de ces exigences. Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement Hamas, a également souligné ces exigences, réaffirmant que ce mouvement souhaitait parvenir à un accord global qui mettrait fin à l’agression et garantirait le retrait de l’armée israélienne de la bande de Gaza et conduirait à la mise en œuvre d’un accord sérieux pour l’échange de prisonniers.
L’échec de Netanyahu à faire libérer les prisonniers signifierait alors la disparition de l’unique éventuelle réalisation dont se targuait Netanyahu et pour laquelle le régime occupant a subi toutes les répercussions négatives y compris les pressions et les scandales. D’autant plus que tous les observateurs, même au sein du régime israélien, sont arrivés à la conclusion qu’il est impossible de démanteler ou même d’affaiblir la résistance, y compris le Hamas, à Gaza.
Le fossé semble se creuser entre les deux alliés historiques, car Joe Biden et Benyamin Netanyahu ont apparemment des intérêts de plus en plus divergents à Gaza. En porte-à-faux avec une partie de son électorat, le président en campagne veut un cessez-le-feu contre la libération des prisonniers. Benyamin Netanyahu, au contraire, craint pour sa survie politique, en cas de règlement trop favorable pour le Hamas.
L’administration démocrate du président Biden, tout en fournissant des tonnes d’armements à Israël oendant les huit mois de la guerre, a pris quelques mesures-spzctacles pour manifester son mécontentement à l’égard du Premier ministre israélien. Mais si, Joe Biden se dit opposé à une invasion du sud de la bande de Gaza, il rechigne en revanche à utiliser tous les leviers de pression sur le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se rendant ainsi complice du génocide israélien contre le peuple palestinien et de l’aggravation d’une catastrophe humanitaire inédite à Rafah. A vrai dire, c’est bien plus qu’une simple complicité quand on se rappelle que sans l’implication directe de l’armée US et otanienne, Israël n’aurait pas survécu au 7 octobre 2023.