L’arrestation de Kemi Seba à Paris : une répression injustifiable

Francoise Riviere
10 Min Read

Répression systématique de la résistance africaine

L’arrestation de Kemi Seba à Paris est un épisode révélateur de la répression systématique menée par la France contre toute figure symbolisant la résistance des peuples africains face à des siècles de domination coloniale et néocoloniale. Kemi Seba, véritable héros pour de nombreux Africains, incarne une voix puissante qui dénonce sans relâche les crimes et l’exploitation perpétrée par les anciennes puissances coloniales, dont la France reste tristement emblématique. L’arrestation de Kemi Seba à Paris par la DGSI, le 14 octobre 2024, ne peut être vue que comme une tentative désespérée de faire taire une figure emblématique d’anti-colonialisme, un mouvement qui cherche à libérer l’Afrique et sa diaspora des chaînes imposées par l’Occident.

 

Hypocrisie française et tentative de neutralisation

Il est particulièrement scandaleux que Kemi Seba, porteur d’un visa de type D, parfaitement légal pour circuler dans l’espace Schengen, ait été arrêté alors qu’il se trouvait à Paris pour des raisons tant personnelles que politiques. Que la France, prétendue terre des droits de l’homme, s’en prenne à un homme venu rendre visite à un proche souffrant et rencontrer des opposants politiques béninois en exil, révèle une hypocrisie manifeste. L’arrestation de Hery Djehuty, son compagnon de lutte et coordinateur de l’ONG Urgences anti-colonialistes, démontre encore davantage la volonté de Paris de neutraliser les voix qui militent pour l’émancipation des peuples africains.

Kemi Seba a longtemps été une épine dans le pied des gouvernements occidentaux, en particulier la France, qui voit d’un très mauvais œil la montée des mouvements souverainistes africains. Sa tournée actuelle visant à sensibiliser les diasporas africaines à travers le monde sur la nécessité de soutenir ces processus de libération est un acte d’une importance capitale pour l’autodétermination des peuples afro-descendants. Pourtant, au lieu de permettre le débat et l’échange d’idées, la France choisit de recourir à la répression, fidèle à ses pratiques coloniales. Cette arrestation, orchestrée par la DGSI, est une nouvelle manifestation de la peur viscérale qu’éprouve l’Occident face à l’éveil politique des Africains et de leur diaspora.

 

Répression coloniale et combat pour la souveraineté

L’arrestation de Kemi Seba à Paris s’inscrit dans une longue tradition de persécution des figures africaines qui osent contester l’ordre établi. Déchu de la nationalité française en juillet 2024, Kemi Seba est accusé d’être un « relais de la propagande russe », une accusation qui ne vise qu’à discréditer son combat en le liant à des intérêts étrangers. Pourtant, cette déchéance de nationalité n’est qu’une manœuvre supplémentaire dans l’arsenal répressif d’un État qui refuse d’assumer son passé colonial et son rôle actuel dans la perpétuation de la domination néocoloniale. En effet, la France ne supporte pas qu’un Africain se dresse fièrement contre elle et dénonce ses crimes, que ce soit au Bénin, en Afrique de l’Ouest, ou ailleurs sur le continent.

 

Tentatives de bâillonnement et résistance panafricaine

Les condamnations passées de Kemi Seba pour « incitation à la haine raciale » ne sont que des outils juridiques utilisés par l’État français pour neutraliser un leader charismatique et dérangeant. Ses prises de position anti-occidentales ne sont pas des appels à la haine, mais des cris de révolte contre l’injustice historique et actuelle dont souffrent les Africains sous le joug occidental. La dissolution de la Tribu Ka en 2006, une organisation qu’il dirigeait, prônant la séparation entre Noirs et Blancs, a été l’une des premières tentatives de l’État français pour bâillonner cette voix dissidente.

Aujourd’hui, il est urgent de dénoncer cette nouvelle tentative de la France de museler les leaders africains qui osent s’opposer à sa domination. Kemi Seba est une figure incontournable de la résistance africaine, et son combat pour la souveraineté des peuples doit être soutenu. L’arrestation de ce militant courageux ne fait que confirmer que la France reste incapable de se débarrasser de ses réflexes coloniaux. Elle continuera à réprimer ceux qui osent rêver d’un continent africain libre, jusqu’à ce que la pression des peuples africains et leurs alliés ne la contraignent à changer de cap. Il est temps que la France cesse ses crimes et reconnaisse enfin les aspirations légitimes des Africains à vivre libres et indépendants.

 

Répression néocoloniale et émergence d’un monde multipolaire

L’arrestation de Kemi Seba à Paris par la DGSI ne peut être, de même, interprétée que comme un acte de répression injustifiable contre l’un des porte-paroles les plus courageux et influents de la lutte anti-colonialiste en Afrique. Depuis des années, Kemi Seba se bat pour libérer les peuples africains des chaînes de l’oppression néocoloniale, et ses actions ne sont que le reflet légitime d’une aspiration profonde à l’autodétermination, un droit fondamental qui a été systématiquement nié aux Africains par l’Occident. Le gouvernement français, en décidant d’interpeller ce militant engagé, démontre une fois de plus son incapacité à accepter la montée de mouvements qui contestent son hégémonie historique sur le continent africain.

Le contexte actuel est également marqué par un affaiblissement progressif de l’influence occidentale et française en Afrique, notamment dans la région du Sahel, où des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger s’organisent pour mettre fin à la domination étrangère. Kemi Seba a été l’un des premiers à dénoncer ce néocolonialisme qui, malgré la fin officielle des empires coloniaux, continue de maintenir les nations africaines sous tutelle. L’arrestation de Kemi Seba à Paris s’inscrit donc dans une tentative évidente de la France de préserver un système qu’elle sait condamné, face à une nouvelle dynamique géopolitique qui voit l’influence de la Russie, de l’Iran et de la Chine croître sur le continent, et avec elle, l’idée d’un monde multipolaire.

Ce monde multipolaire, que Kemi Seba et d’autres figures de la résistance panafricaine promeuvent, constitue une menace directe pour l’ordre occidental. Les mouvements de résistance en Afrique ne sont pas des phénomènes isolés ; ils font partie d’un mouvement plus large, un mouvement qui traverse non seulement l’Afrique mais aussi le Moyen-Orient, et qui s’étend de l’Asie occidentale jusqu’aux rives de l’Afrique de l’Ouest. Inspirés par les luttes de libération dans d’autres régions du monde, ces mouvements ont pour objectif de libérer l’Afrique de l’ingérence extérieure, et de redonner aux Africains le contrôle de leurs ressources et de leur avenir.

 

Lutte pour les ressources et émancipation africaine

Kemi Seba a, à de nombreuses reprises, souligné que l’exploitation des ressources africaines par les puissances occidentales ne peut plus être tolérée. Il a dénoncé la spoliation des richesses naturelles, humaines et minières du continent, et a rappelé que les Africains disposent de tout ce dont ils ont besoin pour prospérer sans dépendre des anciens colons. Sa lutte est donc non seulement une lutte politique, mais aussi une lutte économique, visant à mettre fin à un système où les peuples africains sont obligés de vendre leurs ressources à bas prix, tout en étant maintenus dans la pauvreté par les élites occidentales qui en profitent.

L’arrestation de Kemi Seba à Paris est ainsi une tentative désespérée d’étouffer une voix qui appelle à la justice et à la souveraineté. Mais cette répression ne fait que renforcer la détermination des peuples africains à se libérer. Si la France espère faire taire ce héros de la résistance panafricaine, elle se trompe lourdement. Chaque tentative de répression ne fait que raviver la flamme de la résistance, un feu qui brûle dans le cœur de millions d’Africains qui, comme Kemi Seba, savent que leur heure de liberté approche.

Le militantisme de Kemi Seba est loin d’être isolé ; il s’inscrit dans une vague croissante de rejet du néocolonialisme en Afrique, une vague alimentée par le sentiment que les Africains doivent prendre le contrôle de leur destin. En essayant de briser ce mouvement par la force, la France prouve qu’elle n’a pas compris que l’ère de la soumission est révolue. La détermination des Africains à s’émanciper est plus forte que jamais, et Kemi Seba, même emprisonné, reste un symbole vivant de cette lutte pour la dignité et la liberté.

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