Téhéran en deuil : Ismaïl Haniyeh, leader du Hamas, assassiné par Israël

Francoise Riviere
10 Min Read

À l’aube du mercredi et seulement quelques heures après la cérémonie d’investiture du quatorzième président iranien au Majlis  islamique ( Parlement)  qui s’est tenue en présence de nombreux convives étrangers,  une nouvelle a plongé le monde entier dans la stupeur. Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement de la Résistance palestinienne, Hamas, arrivé en Iran avec un passeport diplomatique et en qualité de représentant de ce mouvement avait été assassiné vers deux heurs du matin dans sa résidence au nord de Téhéran , quelques heures après avoir assisté à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian.

On ne dispose pas encore de détails précis sur les circonstances exacts de l’assassinat, mais ce qui est clair, c’est l’implication directe de l’entité sioniste dans ce crime. La veille au soir également, ce régime avait, en violation des lois internationales, mené une attaque aérienne à Dahiyeh, Beyrouth, tuant plusieurs citoyens libanais, parmi lesquels le haut commandant du programme balistique du Hezbollah ainsi qu’un conseiller militaire iranien.

L’assassinat du chef du bureau politique du Hamas, mouvement islamique qui a réussi en à peine 9 mois de bataille à mettre en miettes plus de 70 ans de mythe d’invincibilité d’Israël, n’est évidemment pas le premier acte terroriste d’un régime moribond qui agonise militairement. Des attentats terroristes ont été déjà perpétrés contre les commandants de la Résistance ces dernières semaines, l’entité cherchant éperdument à se faire une santé médiatique, seul domaine où il est encore en avance par rapport à son coriace adversaire.  On se rappelle  le meurtre de Saleh Al-Arouri, grand commandant du Hamas au Liban ou encore plusieurs tentatives d’assassinat menées contre le puissant porte-parole du Hamas Mohammad Al-Daif depuis le 7 octobre qui ont toutes échoués. S’il est vrai que ces lâches assassinats illustre la totale incapacité d’une machine de guerre sioniste à bout de souffle, il est vrai aussi qu’ils aplanissent le terrain à un renforcement de la Résistance tout en lui offrant, en vertu du droit international de redoubler de pression sur Israël.

En effet, l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh en plein territoire iranien alors qu’il bénéficiait de l’immunité diplomatique est une double faute : elle transgresse la souveraineté iranienne tout en méprisant le droit international,  ce qui expose le régime à la légitime riposte de l’Iran et de ses alliés au sein de l’axe de la Résistance.  Les sionistes, qui à plusieurs reprises, et à l’approche des négociations de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, ont eu recours à la violence et aux assassinats, et ont bloqué les négociations avec des exigences injustes et excessives, ont cette fois franchi toutes les lignes rouges et ceci signifie qu’ils ont dépassé le point de non-retour.

C’est à cette réalité qu’a fait allusion le Leader iranien, l’Ayatollah Khamenei dans son message de condoléance aux peuples de la Résistance quand il a évoqué que le régime sioniste «  sera durement puni » pour avoir eu l’outrecuidance de violer «  la souveraineté iranienne ».

Les experts familiers le confirment,  l’assassinat d’Ismaël Haniyeh est tout sauf pas un grand exploit car il n’a été ni un militaire ni un soldat mais  une personnalité politique très active et qui se déplaçait ouvertement d’un pays à l’autre, ce qui rendait d’ailleurs facile son assassinat. Mais le choix du moment et du lieu de cet assassinat est bien significatif : le chef du bureau politique du Hamas a été ciblé à peine quelques heures après la prestation du serment du nouveau président iranien qui a affirmé dans son discours d’investiture, à la fois son ferme soutien à la Palestine et sa disponibilité à reprendre les négociations pour une levée des sanctions anti Iran. Evidemment, rien n’est pire pour Netanyahu et «  sa bande de criminels perdants » que de se voir contournés par une Amérique qui totalement neutralisée par la Résistance, finirait par se rendre.

Par ailleurs, le fait de choisir  Beyrouth puis Téhéran pour assassiner quasi simultanément les dirigeants et commandants de la Résistance  visait à mettre les alliés de la Palestine sous pression et à les contraindre d’élargir le cercle de la guerre car il y va de la survie politique de Netanyahu.

Le ciblage de la banlieue sud de Beyrouth tout comme l’attentat qui a coûté la vie à Haniyeh à Téhéran cherchent à passer le conflit à un niveau supérieur sans quoi le Premier ministre sioniste serait fatalement condamné.  En vérité, Netanyahu souhaite que Haïfa et Tel Aviv soient ciblés et que des colons se fassent éliminer en grand nombre quitte à pousser ses alliés US/OTAN à sortir des limbes et à se faire engager directement à ses côtés dans une guerre qu’il a lamentablement et irréversiblement perdue. Mais est-ce une bonne stratégie ?

Il semble que le premier ministre sioniste soit parvenu, lors de son voyage aux États-Unis, à la conclusion suivante que le gouvernement américain est trop fragilisé sous Biden pour lui résister et que si Israël déclenche une guerre totale, le Pentagone n’aura d’autres choix que d’intervenir.  Ceci étant dit ces calcules d’apothicaires risquent de s’avérer bien faux dans la mesure où cela fait plus de 9 mois que les Etats Unis et leurs sbires au sein de l’OTAN se démènent à l’effet d’inverser la donne en Asie occidentale mais sans succès : De la mer Rouge à la Méditerranée en passant par le golfe Persique, les Etats Unis et leur armada peinent à s’imposer face à un axe de la Résistance qui ne cesse de resserrer l’étau autour d’une entité israélienne, réduite en un fardeau pour les puissances occidentales  .

Et tout ceci,  alors même que le terrorisme est inhérente à Israël et que ce n’est pas la première fois que l’entité s’y exerce dans l’espoir de pouvoir introduire de nouveaux paramètres dans une équation de force qui lui échappe désormais définitivement. Or on le sait, aucun de ces assassinats n’a jusqu’à présent produit les effets escomptés et chaque fois qu’un Résistant tombe, la Résistance en sort plus renforcée.

En conséquence, l’assassinat de Haniyeh à Téhéran vient d’ouvrir grand les portes de l’enfer sur Israël. Cette action du régime israélien ne changera guère le cours des évènements.  Le Hamas et les autres groupes palestiniens seront plus déterminés et résolus que jamais à combattre Israël, et ils le démontreront sur le champ de bataille tout comme leurs alliés.

Trois impératifs s’imposent à l’Iran : Premièrement, l’acte terroriste du régime sioniste a été commis contre un invité diplomatique de la République islamique d’Iran, et comme les invités diplomatiques bénéficient de l’immunité diplomatique, la responsabilité de leur sécurité incombe au pays hôte.

Deuxièmement, il est nécessaire de maintenir l’équation définie après l’opération anti Israélienne de l’Iran, « Promesse Fidèle » qui a démoli la dissuasion fictive du régime sioniste et leur a rappelé que toute action contre l’intégrité territoriale de l’Iran entraînera une réponse ferme. Les attaques incontrôlées des sionistes contre le Liban, le Yémen et la Syrie, qui ont récemment entraîné des pertes civiles, ne cesseront sans une réponse appropriée et coordonnée. C’est pourquoi il est nécessaire de freiner la machine de terreur du sionisme.

Certains analystes réduisent les actions récentes du régime sioniste aux efforts de Netanyahou et de son gouvernement pour survivre. Cependant, il faut noter que les décisions de guerre sont prises dans le cabinet de guerre du régime, en présence de personnes comme Gantz, et bénéficient du soutien de l’opposition au gouvernement Netanyahu. En conséquence, même si les crimes du régime sont réduits aux crimes de Netanyahou, ils entraîneront une réponse ferme qui fera trembler l’entité dans son intégralité.

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