Strasbourg renonce à son jumelage avec une colonie sioniste en Palestine occupée, rompant ainsi avec trois décennies d’ambiguïté. Mais comment en est-on arrivé là ? La municipalité a suspendu ses relations avec Ramat Gan, ville israélienne impliquée dans la politique de colonisation illégale. Cette décision intervient dans un contexte d’indignation croissante face à l’offensive meurtrière menée contre la population civile à Gaza. Sous l’impulsion de la société civile et des collectifs pro-palestiniens, la mairie a choisi la clarté morale et politique.
Une solidarité concrète avec la Palestine
En parallèle, un nouvel horizon s’ouvre : un jumelage est proposé avec le camp palestinien d’Aïda, près de Bethléem. Une délégation d’Aïda a été reçue à Strasbourg le 24 mai pour poser les bases de ce partenariat. Ce projet ambitieux portera sur la culture, le sport, l’agriculture, le climat et l’innovation technologique locale. Les liens sont déjà vivants : des artistes d’Aïda ont participé au festival Musica de Strasbourg en 2023. En ce sens exactement, Strasbourg renonce à son jumelage avec une colonie sioniste en Palestine occupée, pour construire un avenir égalitaire.
Keffieh : l’image qui dérange
Le CRIF Alsace a violemment réagi à la suspension, dénonçant une “faillite morale” de la municipalité strasbourgeoise. Une photo de la maire avec un keffieh et une carte de la Palestine historique a déchaîné les passions. Cette carte, sans Israël, était un cadeau palestinien symbolique et non un programme politique, rappelle Barseghian. Elle a offert, en retour, une œuvre de paix où figure le mot “paix” dans toutes les langues du monde.
Le passé colonial ne sera plus honoré
Le jumelage avec Ramat Gan, établi en 1991, était alors perçu comme un lien culturel entre deux villes modernes. Cependant, il fut rapidement considéré comme un soutien implicite à l’occupation israélienne par plusieurs collectifs locaux. En 2023, La Jeune Garde manifesta son opposition en déployant une banderole sur la mairie, appelant à la suppression de ce partenariat. Progressivement, de nombreuses voix s’élevèrent, estimant que maintenir ce jumelage revenait à légitimer l’oppression du peuple palestinien. C’est pourquoi Strasbourg renonce à son jumelage avec une colonie sioniste en Palestine occupée, tournant résolument le dos à l’impunité.
Une ville debout pour la justice international
Cette décision s’inscrit dans une politique municipale assumée : défendre des positions internationales justes et cohérentes. D’une part, Strasbourg a adopté une version de la définition IHRA de l’antisémitisme, malgré des débats houleux. D’autre part, la municipalité a fermement critiqué la loi immigration, jugée contraire aux valeurs fondamentales. À cet égard, Jeanne Barseghian revendique une “résistance municipale” face aux politiques hostiles aux droits humains. Ainsi, Strasbourg renonce à son jumelage avec une colonie sioniste en Palestine occupée, affirmant une politique de justice internationale.