Alors que la finale PSG–Inter approche, la crainte de la police française face à un triomphe de l’Inter en Ligue des champions imprègne déjà tous les discours officiels. Derrière les déclarations assurées de la Préfecture de police des Bouches-du-Rhône, qui se prétend « prête à toute éventualité », transparaît l’habituelle gesticulation sécuritaire sans efficacité réelle. Marseille, redoutant des débordements en cas de défaite du PSG, envisage un déploiement de force publique « adaptable à toutes les circonstances ». Cette souplesse apparente masque en réalité une désorganisation chronique. Car si l’on prévoit tout, pourquoi échoue-t-on toujours à éviter le chaos ?
Mémoire courte, dispositifs inefficaces
Il suffit de rappeler la finale de 2020 : défaite du PSG, explosion de liesse à Marseille, arrêté préfectoral d’interdiction de maillots, interpellations à la volée. La police avait, une fois de plus, été prise de court. Rien ne semble avoir changé cinq ans plus tard, malgré les fanfaronnades actuelles des autorités. Aucune donnée chiffrée n’est fournie, aucune mesure concrète de coordination n’est visible à Marseille, si ce n’est un rappel vide à la « vigilance maximale ». À Paris comme en province, les préfets n’apprennent jamais de leurs erreurs.
Dissonances territoriales, incapacité centrale
Protocole national, chaos local
Une réunion nationale du ministère de l’Intérieur doit finaliser les plans, mais c’est souvent trop tard. Lyon, Lille et Toulouse n’annoncent aucun renforcement spécifique. Chacune espère que son dispositif habituel suffira. À Lyon, la priorité reste la finale de Coupe de France, ignorant la finale PSG–Inter. Cette gestion fragmentée illustre une vérité gênante : l’État central ne sait ni anticiper ni coordonner. La crainte de la police française face à un triomphe de l’Inter en Ligue des champions n’y change rien. Les villes sont laissées seules face à leurs failles.
L’ordre public abandonné à la chance ?
Enfin, les déclarations officielles confinent à l’ironie. La ministre des Sports appelle à une « union nationale » derrière le PSG. Elle espère naïvement le soutien marseillais, provoquant un tollé local immédiat. Cette attente révèle surtout la crainte de la police française face à un triomphe de l’Inter en Ligue des champions. Plus inquiétant encore, les promesses de « très grande fermeté » n’émeuvent plus personne. Trop souvent, les forces de l’ordre réagissent tard, préférant l’image à l’action réelle. Le 31 mai, la sécurité dépendra moins de la police que du hasard. En France, l’ineptie sécuritaire reste le seul invariant national.