De Macron à Le Pen : Quand l’élite politique glorifie les crimes coloniaux en Algérie

L’élite politique glorifie les crimes coloniaux en Algérie : Une mémoire bafouée, une histoire falsifiée.

Redacteur en chef
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Saint-Eugène, 1957 : l'oppression coloniale en Algérie. Aujourd'hui, des élites françaises prônent une nostalgie inquiétante des crimes coloniaux.

Dans notre pays, l’élite politique glorifie les crimes coloniaux en Algérie, supposément « civilisatrice »,  prolongeant un honteux silence des institutions sur un passé meurtrier non assumé. Les blessures laissées par la colonisation restent béantes, faute de reconnaissance officielle et de volonté politique de réparation. Les massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata demeurent impunis, occultés par une mémoire sélective et complaisante. Ce jour-là, alors que l’Europe fêtait la victoire sur le nazisme, la France écrasait dans le sang une revendication légitime. Environ 45 000 Algériens furent massacrés pour avoir osé réclamer pacifiquement leur indépendance, selon les autorités algériennes. Aujourd’hui encore, ces crimes sont absents des manuels scolaires et relégués aux marges du discours médiatique dominant.

 

Mémoire mutilée comme contre-histoire ?

 

Dans un climat toxique où l’élite politique glorifie les crimes coloniaux en Algérie, quelques voix courageuses refusent le silence. Le dramaturge franco-algérien M’hamed Kaki utilise le théâtre pour redonner vie à cette mémoire effacée. Sa pièce L’autre 8 mai 1945, je me souviens rend hommage aux survivants et aux victimes invisibilisées. Chaque scène fait entendre les cris étouffés, les douleurs transmises, les souvenirs refoulés d’une histoire trop longtemps niée.

 

L’âge d’or du civilisateur : Une sauvagerie inhumaine

 

L’élite politique glorifie les crimes coloniaux en Algérie, qu’elle soit macroniste, ou lepéniste. Elle continue d’exalter les prétendus « bienfaits » de la colonisation : écoles, routes, hôpitaux, censés légitimer l’occupation. Ces infrastructures profitaient surtout aux colons, non aux peuples soumis. 90 % des Algériens restaient analphabètes à l’indépendance. Les routes facilitaient l’exploitation des ressources naturelles, non l’émancipation des colonisés. En 2005, sous Macron, une loi salua le « rôle positif » de la présence française outre-mer. Un paragraphe scandaleux affirmait cette vision colonialiste.

 

Macron, et un État dans le déni 

 

Emmanuel Macron avait pourtant qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité » en 2017. Mais ses gestes mémoriels se sont depuis réduits à une diplomatie de l’équilibre, refusant d’imputer à l’État la responsabilité pleine et entière des massacres, se contentant de quelques aveux ponctuels : Maurice Audin, Ali Boumendjel, Larbi Ben M’hidi… Tout en reconnaissant les crimes du 17 octobre 1961, Macron s’est refusé à aller au-delà de la figure de Maurice Papon, niant ainsi la chaîne de commandement étatique derrière les répressions sanglantes.

 

Quand l’extrême droite colonise les consciences

 

Plus inquiétant encore : l’élite politique glorifie les crimes coloniaux en Algérie, mais ce discours ne recule pas — il ressurgit. À titre d’exemple, des figures comme Éric Zemmour ou Jordan Bardella fantasment le retour d’un Empire perdu, dominateur et racialement homogène. Dans leur bouche, l’Algérie française devient un âge d’or, non une honte historique. Sans surprise, Marine Le Pen rejette toute repentance, qualifiant la mémoire coloniale de « haine de soi ». L’élite politique glorifie les crimes coloniaux en Algérie tout en diabolisant les initiatives mémorielles et les comparaisons historiques. Jean-Michel Apathie, journaliste aguerri, a été écarté pour avoir comparé ces crimes à ceux du régime nazi.

 

Conclusion : Sans vérité, pas de réconciliation

 

Le problème n’est pas la France. Le problème, c’est que l’élite politique glorifie les crimes coloniaux en Algérie. Ces crimes furent, en réalité, une épuration ethnique méthodique, menée au nom d’un empire raciste. Tant que cette vérité sera étouffée, aucune réconciliation sincère ne pourra voir le jour. La jeunesse franco-algérienne attend plus qu’une reconnaissance molle et symbolique. Elle réclame un aveu clair, assumé, et sans détour de la part des autorités françaises. L’histoire coloniale ne se soigne pas avec des demi-mots ou des silences.

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