Le troisième grand meeting du candidat d’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon. Dimanche, 20 mars, place de la République, habillée aux couleurs de l’Ukraine, les drapeaux français se mêlent à ceux de l’Union populaire, des drapeaux du Parti de gauche et de La France insoumise. Le président de « LFI », qui ambitionne atteindre le second tour de la présidentielle, a réussi à rassembler « plus de 100 000 personnes ». Cette fois, il croit en cette élection. Par rapport à 2017, il a la chance d’accéder au second tour, à condition de dépasser Marine Le Pen. Il a rassemblé, jusqu’à présent, environ 17% des voix, inférieur à son score par rapport à celui de 2017, 19,6%.
Trois semaines avant l’élection présidentielle française, le leader d’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon a organisé ce meeting, rassemblant des dizaines de milliers de partisans dimanche dans les rues de Paris pour son grand meeting de campagne, un événement dans lequel il s’est présenté comme le candidat anti-Emmanuel Macron. Arrivé en troisième ou quatrième position dans les sondages pour l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, surnommé « Melen-show » pour sa rhétorique qui attire les foules, a pour objectif de rassembler les partisans de gauche après les échecs brutaux des socialistes français ces dernières années.
« Nous allons gagner ! Mélenchon ! Président ! »
« Nous allons gagner ! Mélenchon ! Président ! » ont scandé les partisans avant un discours de 45 minutes au cours duquel le gauchiste rebelle a souligné ses contrastes avec Macron, le président sortant que les sondages considèrent comme le favori pour remporter le vote. Mélenchon a également critiqué le projet de Macron de changer les méthodes d’enseignement à l’école et a soutenu l’abaissement de l’âge de la retraite de 62 à 60 ans. En 2017 Mélenchon n’a pas réussi à atteindre le second tour de la présidentielle, dans lequel Macron a battu l’opposante d’extrême droite Marine Le Pen.
Pour la VIe République, mais aussi pour renforcer sa chance au second tour de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a ainsi, tenté d’amplifier sa dynamique dimanche en rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes dans une marche parisienne de Bastille à République. Il a également connu sous le nom de « tortue sagace », a progressé dans les derniers sondages, surtout suite au retrait de Christiane Taubira, l’autre candidate de la gauche.
Le candidat « insoumis », qui a dédié le rassemblement à la résistance du peuple ukrainien à l’invasion russe, il a fait des références spéciales aux questions sociales lors du meeting. « Quand Emmanuel Macron annonce la retraite à 65 ans et moi à 60 ans, le choix du bulletin de vote tranche un combat social », a-t-il affirmé en ajoutant d’autres mesures d’urgence sociale à savoir le blocage des prix et l’augmentation des salaires, tel le Smic à 1.400 euros nets (contre 1.269 euros depuis janvier).
« Voici venue l’heure de la 6e République »
« Voici venue l’heure de la 6e République ». Le candidat de LFI veut mettre fin à la monarchie présidentielle et changer les règles du jeu par une nouvelle Constitution écrite par le peuple. “Ce sera le travail d’une assemblée constituante, composée de gens qui n’auront jamais été élus auparavant. Ce sera une autre règle du jeu : une incitation à se réinvestir dans la vie du pays”, a-t-il souligné lors de son discours devant ses partisans. Le régime présidentiel actuel, institué par le général Charles de Gaulle, figure emblématique de la France en temps de guerre, il y a plus de 60 ans, prendra fin si le peuple vote en faveur de ce changement.
Il s’agit de la troisième tentative de Mélenchon pour atteindre l’Élysée. Sa campagne a reçu un coup de pouce ce mois-ci lorsque l’icône féministe et de gauche Christiane Taubira s’est retirée de la course. Alors que le Parti socialiste (centre-gauche) traditionnel est à peine audible et que les Verts peinent à susciter une large base de soutien, Mélenchon a fait appel aux électeurs indécis et à ceux qui pourraient autrement s’abstenir pour le soutenir.
Mélenchon est arrivé quatrième sous les couleurs du Front de gauche en 2012, il s’en éloigne progressivement, désapprouvant les choix de ses partenaires communistes. Il lance le mouvement La France insoumise et officialise sa candidature dans la présidentielle 2017. En décembre 2019, il a été condamné à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 8 000 euros pour avoir intimidé des fonctionnaires lors d’une descente de police à son domicile et dans les bureaux de son parti. Le premier tour de l’élection présidentielle en France a lieu le 10 avril. Si aucun candidat ne remporte plus de 50 % des voix, ce qui ne s’est jamais produit, les deux candidats ayant obtenu le plus de voix au premier tour se retrouvent au second tour le 24 avril.
Éric Zemmour et faire campagne sur un programme anti-OTAN
Le candidat de l’extrême gauche veut bloquer les futurs accords de libre-échange de l’Union européenne et, plus controversé, retirer la France de l’OTAN et se déclarer non-aligné. L’expert d’extrême droite Éric Zemmour fait également campagne sur un programme anti-OTAN, tandis que le leader de l’extrême droite Marine Le Pen, actuellement en deuxième position dans les sondages, est favorable à un retrait de son commandement militaire intégré.
Selon Mélenchon, la décision de l’OTAN de se rapprocher des frontières de la Russie depuis la fin de la guerre froide est à l’origine des multiples crises qui secouent le monde post-soviétique. Sa critique de l’OTAN repose sur ce qu’il considère comme une incapacité de l’Occident à dépasser la pensée de l’époque de la guerre froide. L’aversion de Mélenchon pour l’OTAN s’enracine dans sa méfiance à l’égard des États-Unis, qu’il considère comme la principale menace pour la paix mondiale dans la mesure où ils sont un hégémon en déclin.
Le premier tour de l’élection présidentielle en France a lieu le 10 avril. Si aucun candidat ne remporte plus de 50 % des voix, ce qui ne s’est jamais produit, le second tour du 24 avril déterminera le candidat gagnant entre les deux finalistes ayant obtenu le plus de voix au premier tour.