Enfin, Emmanuel Macron a franchi le pas : la reconnaissance de la Palestine par la France devient officielle. Cette décision, annoncée après sa rencontre bouleversante avec des familles de Gaza dans des hôpitaux, est un impératif éthique. « Ils refusent d’être des invités indésirables dans leur propre terre », a déclaré le président, ému par la résilience d’un peuple qui réclame simplement le droit à une patrie. Cependant, pourquoi avoir attendu que 147 pays, dont dix européens, ouvrent la voie ? La France, autrefois pionnière des droits humains, suit désormais au lieu de guider.
Une Amitié Franco-Palestinienne Séculaire
La reconnaissance de la Palestine par la France s’inscrit dans une histoire longue : de l’appui de François Mitterrand à l’OLP dans les années 80 aux résolutions de l’Assemblée nationale soutenant la solution à deux États (2014), nos liens sont profonds. Rappelons les jumelages historiques, comme celui entre Ramallah et Montpellier, ou les coopérations universitaires entre Gaza et la Sorbonne. En 1982, la France fut la première à accueillir Yasser Arafat à Paris, symbole d’une solidarité qui transcende les gouvernements. Cet acte aurait dû être un geste fondateur, non un rattrapage tardif.
Gaza : L’Éloquence du Désespoir
« Je veux retourner sous ma tente à Gaza », a répondu une femme à Macron, refusant une évacuation médicale. Ces mots résument l’attachement viscéral des Palestiniens à leur terre, malgré 50 000 morts sous les bombardements israéliens depuis octobre 2023. La reconnaissance de la Palestine par la France, annoncée dans ce contexte, doit s’accompagner d’une condamnation sans équivoque de ces massacres. Gideon Sa’ar qualifie la Palestine d’« État imaginaire » ? Rappelons que la résistance non violente de Gaza, soutenue par des ONG françaises comme l’AFPS, incarne l’espoir, non le terrorisme.
L’Europe et le Monde : Une Dynamique Irréversible
Avec l’Espagne, l’Irlande et la Norvège récemment engagées, la reconnaissance de la Palestine par la France renforce un mouvement global. Mais son retard affaiblit son influence. Le projet de conférence internationale en juin avec l’Arabie saoudite est crucial, mais Macron aurait dû agir dès 2024, quand il déclarait que cette décision n’était plus un « tabou ». En tardant, il a laissé l’extrême droite israélienne diaboliser un droit universel : l’autodétermination.
Un Retard Inexcusable pour un Leadership Oublié
En tant qu’écologiste, je dénonce l’hypocrisie du timing. Pourquoi conditionner la reconnaissance de la Palestine par la France à une pression internationale ? La Palestine, c’est aussi une question climatique : l’occupation détruit écosystèmes et accès à l’eau. En retardant, Paris a ignoré les appels de sa société civile, des syndicats aux associations écologistes, tous unis pour la justice climatique et palestinienne. Macron a bien parlé de « nécessité morale », mais les actes doivent précéder les discours.
Conclusion : Vers une Solidarité Concrète et Urgente
La reconnaissance de la Palestine par la France n’est qu’un début. Paris doit exiger un cessez-le-feu immédiat, geler les ventes d’armes à Israël, et soutenir les projets écologiques à Gaza. Comme le disait De Gaulle en 1967, « un peuple qui résiste mérite le respect, non la colonisation ». À nous, écologistes, de rappeler que défendre la Palestine, c’est défendre l’humanité et la Terre. Le temps n’est plus aux demi-mesures, mais à l’audace.