Plusieurs syndicats d’enseignants ont appelé à la grève en France jeudi prochain, 13 janvier, pour protester contre les protocoles de santé du gouvernement pour les écoles. L’un des syndicats a déclaré qu’il souhaitait que le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer comprenne que le personnel ne peut plus suivre ce qu’il appelle des protocoles « peu pratiques » qui changent « de jour en jour ». Un autre syndicat a déclaré que le ministre de l’éducation continue à faire le choix de garder les écoles ouvertes « coûte que coûte » et a déclaré que « la situation n’est plus tolérable ».
Le premier syndicat d’enseignants du primaire en France a appelé vendredi à la grève pour le jeudi 13 janvier, dénonçant un « désordre indescriptible » dans les écoles soumises à un protocole sanitaire en constante évolution et pratiquement inapplicable pour endiguer l’épidémie de COVID-19. Le gouvernement français a refusé de reporter la rentrée des classes au 3 janvier, comme le prétendent certains professionnels, alors que le pays est en pleine « vague Omicron », avec une moyenne sur sept jours de plus de 200 000 nouveaux cas de contamination. Pour maintenir les écoles ouvertes, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a dévoilé dimanche dernier un nouveau protocole applicable dès lundi matin, qui stipule notamment qu’en présence d’un cas de coronavirus dans une classe, celle-ci ne fermera plus. En revanche, tous les cas contacts devront être testés trois fois en cinq jours et ne s’isoler que si l’un des tests est positif.
Nouvelles mesures anti-Covid à Monaco
Plusieurs nouvelles mesures Covid-19 sont mises en place à Monaco. A partir du 17 janvier, les personnes dont le travail est indispensable à la continuité des activités de certaines entreprises ou entités publiques fournissant des services essentiels à la Principauté devront présenter un laissez-passer sanitaire. A partir du samedi 8 janvier, le nombre de convives aux tables des restaurants sera réduit de 12 à 8 personnes et l’espacement entre les tables passe de 1m à 1,5m. Toujours à partir du 8 janvier, le nombre de personnes accueillies lors de manifestations sera limité à 2 000, sauf exceptions. Il y a également une modification du protocole relatif aux périodes d’isolement.
Les syndicats d’enseignants sont vent debout contre la gestion par le gouvernement de l’épidémie de Covid-19 dans les écoles. “Il y a des annonces qui se succèdent chaque jour et un manque de personnel alors que les contaminations se multiplient”, déplore Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat enseignant SE-Unsa, vendredi 7 janvier sur franceinfo. Le syndicat, comme le Snuipp-FSU, appelle à une grève dans l’Éducation nationale jeudi 13 janvier, pour avoir « les conditions d’une école sécurisée sous Omicron ». “On a essayé de l’exprimer quand même mais on n’a pas été entendu”, s’agace le représentant, qui explique que c’est pour cela que la grève a été décidée. “Sur le terrain, la tension est extrêmement forte”, s’alarme Stéphane Crochet. Le syndicat SE-Unsa évoque « les remontées du terrain » des enseignants. “Nous n’avons jamais vu ce niveau d’exaspération et d’épuisement”.
Fermeture de plus de 9000 classes en France
Ce « relâchement » n’a pas empêché la fermeture de plus de 9.000 classes depuis la rentrée (sur un total de 527.000), un chiffre plus atteint depuis le printemps dernier, selon les chiffres du ministère, et a fait mal à la tête. Pour les enfants et les enseignants qui doivent se faire dépister, en raison des files d’attente devant les pharmacies et du manque d’autotests. Face à un mécontentement croissant, le ministère a de nouveau modifié son protocole jeudi, n’exigeant plus le cycle de trois tests qu’après un premier cas positif et dans le cas où un autre cas serait détecté sept jours plus tard. Le premier, et non pour chaque nouveau cas dans l’intervalle. “Bien sûr que c’est dur, bien sûr que c’est compliqué”, a concédé Jean-Michel Blanquer vendredi matin sur la chaîne CNEWS, tout en considérant que les tests sont le prix à payer pour garder les écoles ouvertes.
Stéphane Crochet : « le gouvernement doit s’engager à travailler autrement, à faire baisser la pression »
“Nous avons des collègues en pleurs qui passent leurs soirées à envoyer des SMS aux familles pour leur faire comprendre la nouvelle procédure”. Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat des enseignants SE-Unsa à franceinfo S’il veut que les syndicats retirent leur appel à la grève, « le gouvernement doit s’engager à travailler autrement, à faire baisser la pression », estime Stéphane Crochet. Il appelle le gouvernement à « fournir des équipements de protection alors qu’il est question de masques chirurgicaux pour fin janvier » et réclame « un protocole sanitaire tenable et applicable ». “Nous avons des élèves dans les écoles et d’autres qui sont à la maison. Je ne comprends pas pourquoi le ministre dit qu’on peut tout assurer, enseignement présentiel et enseignement à distance quand on manque de professeurs », s’indigne-t-il.
Dans ce contexte, Stéphane Crochet estime que « le niveau de désorganisation exigerait au moins de la part du gouvernement qu’il y ait de l’humilité pour qu’on devienne un corps ensemble et non qu’on découvre chaque jour de nouvelles annonces ». “Nous avons des collègues qui pleurent et qui passent leurs soirées à envoyer des SMS aux familles pour leur faire comprendre la nouvelle procédure”, a déclaré Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat d’enseignants SE-Unsa à franceinfo. S’il veut que les syndicats retirent leur appel à la grève, « le gouvernement doit s’engager à travailler différemment, à faire baisser la pression », estime Stéphane Crochet. Il appelle le gouvernement à « fournir des équipements de protection alors qu’il s’agit de masques chirurgicaux pour la fin janvier » et réclame « un protocole sanitaire tenable et applicable ».
Que va-t-il advenir des cantines quand ces personnels sont positifs ?
« Nous faisons passer l’économie avant la santé et la sécurité scolaire. C’est un choix politique, mais en laissant circuler le virus, le gouvernement prend le risque de contaminer les enseignants, ce qui va entraîner des fermetures de classes. Que va-t-il advenir des cantines, ménage et activités périscolaires quand ces personnels sont positifs ? Qui va les remplacer ? Pour les enseignants, c’est clair : il n’y a pas assez de remplaçants », souligne le SNUipp-FSU. “Même les enfants des soignants, à un moment donné, on ne pourra plus les accueillir”, renchérit Guislaine David. Selon les derniers chiffres publiés jeudi par l’Éducation nationale, plus de 47 453 élèves ont été dénombrés positifs au Covid-19 et 9202 classes ont été fermées.
Le nouveau protocole de santé scolaire, qui a été proposé depuis le début de lundi et a été critiqué par le monde de l’enseignement et les parents d’élèves pour sa complexité, a été légèrement modifié par le ministère hier soir. La nouvelle règle stipule que lorsqu’un enfant est testé positif, toute la classe doit être testée. Pour retourner à l’école, les élèves doivent effectuer une PCR ou un test antigénique, puis soumettre deux autotests négatifs à J+2 et J+4. Mais si un autre enfant est positif pendant cet intervalle, le cycle de dépistage en trois tests ne sera pas répété pour les autres élèves.