11 septembre, la Grande imposture

Francoise Riviere
14 Min Read
NEW YORK - SEPTEMBER 11: The World Trade Center is engulfed in flames just before the south tower collapsed September 11, 2001 in New York City. (Photo by Thomas Nilsson/ Getty Images)

Le 11 septembre 2001, une série d’attentats suicides ont été perpétrés par des personnes prétendument membres du groupe Al-Qaïda aux États-Unis, le plus important étant l’attentat contre les tours jumelles du commerce mondial. Selon un bilan officiel, lors de ces attaques, 2 977 personnes ont perdu la vie. L’âge des victimes étant  compris entre 2 et 85 ans. Quant aux deux tours jumelles que les caméras du monde ont montrées être eventrées par un avion suicide, elles ont mis 56 et 102 minutes pour s’effondrer comme si elles etaient piégées avant même limpact des avions suicides.

Les impacts des attaques du 11 septembre 2001 ne sont toutefois pas restés confinés aux Etats Unis et leurs conséquences politiques, économiques, sécuritaires et militaires ont surtout frappé le Moyen Orient.  L’événement a servi surtout tout comme l’attaque du port militaire américain de Pearl Harbor qui a condui à l’implication des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale à déclencher de longues et dévastatrices guerres en Asie occidentale au nom de la lutte contre ce que les Etats-Unis n’ont cessé depuis de qualifier d’” islamistes extrémiste” qui  après la chute de l’Union soviétique dans les années 1990, a fini par remplacer cet  ennemi si nécessaire aux Americains pour justifier leur expansionisme et leur militarisme à travers le monde.

En ce sens, les pirates de l’air à l’origine des attentats de 9/11 avaient tous la nationalité “ moyen orientale” signe que la guerre americaine à venir devait se dérouler dans l’ultra strategique region du Moyen Orient: 15 ressortissants saoudiens, 2 ressortisants  émiratis et un ressortissant libanais ont été designés comme étant les auteurs  des attaques mais les monarchies du golfe Persique étant les alliés de Washington, c’est contre l’Iran et l’Irak que le président américain de l’époque George Bush a dirigé la pointe de ses flèches en qualifiant ces deux pays de “composantes” de «l’axe du mal».

Sur cette base, l’orientation des relations américaines avec  des pays les plus récalcitrants du Moyen-Orient a changé et, l’attaque contre l’Irak a été organisée sous de ridicules prétextes  comme un symbole de la politique militaire agressive américaine. L’Iran a également été qualifié de membre de l’axe du mal par Bush qui n’a toutefois pas osé l’attaquer se contentant de le  soumettre à davantage de sanctions. Plus tard, le célèbre documentariste américain Michael Moore a évoqué ce contraste évident dans son film “Fahrenheit September 11th” en s’interrogeant sur le refus du Pentagone de s’attaquer aux pays dont les ressortissants étaient impliqués dans les attaques en lieu et place de deux seuls pays du golfe Persique, à savoir Iran et Irak, qui n’avaient aucun lien avec des explosions frappant les tours jumelles ou encore le siège du Pentagone. Mais ce contraste a persisté plusieurs tribunaux américains ou britanniques allant même jusqu’à accuser l’Iran de soutien à al Qaida comme auteur des attentats du 11 septembre.

Mais quelle a été la réaction de l’Iran face à ce contraste évident ? Dans ses dernières réactions en mai dernier, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a condamné le dernier jugement par contumace prononcé par un tribunal de New York, aux États-Unis, contre l’Iran concernant le paiement d’indemnisations aux survivants de l’attentat contre les tours jumelles du commerce mondial le 11 septembre. Sur base de fausses allégations, le juge George Daniels de la Cour fédérale américaine a condamné l’Iran à verser six milliards de dollars d’indemnisation aux survivants  et a accepté la plainte des familles de 1 000 victimes des attentats du 11 septembre contre le Corps des Gardiens de la révolution islamique et le Banque centrale d’Iran.

Autre exemple de cette injustice manifeste, le juge du tribunal du district de Manhattan à New York qui a statué que l’Iran devait verser 12 millions 500 mille dollars aux épouses des victimes, 8 millions 500 mille dollars à leurs parents et enfants et 4 millions 500 mille dollars aux sœurs et frères des victimes. A l’occasion du 17e anniversaire des événements du 11 septembre, l’ancien ministre iranien des Affaires étrangères a dénoncé cette contradiction criante  sur sa page Twitter : « Dix-sept ans après le 11 septembre, l’Iran, la seule nation musulmane qui a spontanément condamné ces attaques et a pris des mesures dans les années suivantes contre les terroristes radicaux , notamment Al-Qaïda, le Front Al-Nosra et Daech a savoir l’Iran , a été condamnée à payer une amende de 11 milliards par les tribunaux américains, et ses citoyens ont été punis».

A vrai dire, dix-sept ans après l’attentat contre les tours jumelles du commerce mondial, il est difficile d’estimer que la réponse du gouvernement américain aux attaques du 11 septembre a conduit à accroître la sécurité dans le monde et au Moyen-Orient. L’une des critiques les plus importantes concerne l’offensive de 2001 contre l’Afghanistan puis l’invasion de 2003 de l’Irak par l’administration de George Bush Jr. Soit une double opération qui a permis aux Etats Unis d’occuper deux grands pays et d’en piller les richesses tout en y provoquant l’expansion du terrorisme et de l’insécurité.

17 ans après le 9/11, c’est desormais un fait acquis que depuis le début des années 1980, les États-Unis ont commencé à jeter les bases, à donner leur feu vert et à fournir divers soutiens politiques, militaires et sécuritaires aux groupes et factions extrémistes comme al Qaida puis plus tard Al Nosra et Daech, groupes par le biais desquels Washingon a imposé des guerres pour tenter de façonner un “nouveau Moyen Orient composé de pays dépêcés à base confessionnelle et en lutte permanente entre eux. Puis, sous prétexte de faire naitre dans la douleur ce Moyen Orient élargi, les Etats Unis ont tour à tour provoqué  la guerre de l’Irak contre l’Iran ( 80-88), celle de l’Irak contre  le Koweït après quoi il ont considérablement augmenté la qualité et la quantité de leurs forces dans le golfe Persique. Et tout ceci en prévision de ce sur quoi les attentats du 11 septembre allait déboucher quelques années plus tard  à savoir l’invasion  et l’occupation  de l’ultra stratégique Afghanistan et du méga pétrolier Irak. En ce sens la politique de canonnières des États Unis et leurs scénarios visant à faire émerger  un nouvel ordre au Moyen Orient ont trouvé leurs meilleurs alliés à travers les personnages comme Ben Laden Mollah Omar puis plus tard Abou Bakr al Baghdadi chef de Daech.  Et cette alliance de plus en plus viscerale a largement fournit aux Anglo-saxons l’alibi nécessaire à s’implanter au Moyen Orient et dans le golfe Persique.

Sur cette base le terrorisme l’islamisme extremiste le radicalisme islamique et d’autres termes inventés et colportés ces 20 dernières années par les médias mainstream ne sont que des avatars des services secrets occidentaux et on pense surtou à la CIA et au MI6  qui selon des documents et des preuves parfaitement avérés fabriquent entrainent et prolifèrent les “ terroristes” tout en les etiquettant du nom de la religion musulmane à la fois pour vicier celle-ci mais aussi pour s’en servir  comme une redoutable arme au service de leurs objectifs expansionistes.

D’ailleurs la thématique religieuse n’a jamais cessé d’être présente dans la rhétorique guerrière des États Unis de George Bush. Peu avant les attentats du 11 septembre, le célèbre théoricien et  américain Huntington avait soulevé la question du “choc” des civilisations, et en particulier des civilisations islamique et occidentale, théorie qui, après un certain temps, a ouvert sa place dans les cercles scientifiques et politiques. C’est en se référant à cette théorie que «George Bush Jr.», immédiatement après l’attentat contre des tours jumelles, a employé le terme  dangereux de la “croisade” renvoyant à l’idée d’une guerre des religions plaçant  des musulmans en face des chrétiens. L’idée n’à pas tardé d’ailleurs bien que dénoncée à déclencher un cercle sans précédent de violence et d’interventions militaires de l’Occident chrétien au Moyen Orient musulman.

Après les événements du 11 septembre, les États-Unis ont pris d’assaut  l’Afghanistan suivant un scénario pré-planifié l’objectif principal étant de consolider l’ influence US aux portes de l’Asie centrale là où la Chine et la Russie jouissent d’un poids géopolitique traditionnel. C’est  d’ailleurs la guerre contre l’Afghanistan qui a permis aux Américains de booster l’idée de l’extension de l’OTAN.

En effet après l’effondrement de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide (1991), l’Amérique a souhaité étendre l’OTAN vers l’est afin de se rapprocher le plus possible des frontières de la Fédération de Russie et de la Chine. L’attentat contre les tours jumelles du commerce mondial, le prétexte de la lutte contre le terrorisme, les événements d’Afghanistan, etc. ont fourni aux États-Unis une occasion très appropriée de réaliser cet important objectif géopolitique et de chercher à concentrer immédiatement et rapidement leurs forces en Afghanistan et de certains autres pays de la région. À l’avenir, cette action pouvait, espéraient les USA, exercer davantage de pression militaire, sécuritaire et psychologique sur les deux puissants rivaux que sont la Russie et la Chine, et donner à l’Amérique une plus grande marge de manœuvre.

Mais que reste-t-il aujourd’hui du Grand Moyen Orient americain? Les troupes US ont été forcés à quitter l’Afghanistan; 10.000 soldats americains ont été expulsés en 2010 d’Irak et les Americains se contentent désormais d’exercer des pression politiques pour influer ses décisions.  Mais là encore Washington n’est guere a l’aise ses interferences se heurtant systématiquement à la volonté d’une population irakienne qui a su via la notion de Résistance faire échec à l’un des pires scenarios CIA/MI6 depuis les attentats du 11 septembre a savoir Daech.

Au sujet de l’Iran, arès l’attentat contre les tours jumelles du commerce mondial, l’Amérique entendait achever l’encerclement politique et militaire de ce pays et ainsi accroître sa pression psychopolitique contre l’Iran. L’Iran, en particulier à l’Ouest et à l’Est, avait été placé entre un étau militaro-sécuritaire basé sur le soutien et les conseils des États-Unis. Or cette d’endiguement a bien échoué l’Iran ayant compris de manière réaliste et précise le jeu trouble des Américains et ayant procédé aux ajustements et adaptations nécessaires dans la base et le processus de la politique étrangère régionale. L’axe de la Résistance don’t se revendique l’Iran renvoie justement â sa politique d’endiguement anti US.

Le 11 septembre a aussi permis auxcAmericains de définir un terrai  d’affrontement contre la Russie avec en toile de fond des mouvements très étendus des États-Unis dans les régions voisines et proches du territoire de la Fédération de Russie lesquels mouvements ont créé une situation et des conditions complètement nouvelles pour les questions liées aux intérêts et à la sécurité nationale des régions du Caucase et de l’Asie centrale. Même dans le golfe Persique les Américains cherchent à bousculer les intérêts russes. Sans grand succès dans la mesure où la Russie ne  cesse de gagner en influence au détriment des États-Unis.

Mais le 11 septembre a fait de loin un vrai vainqueur : l’Iran, pays qui profite de la «stratégie de la troisième puissance» (après la Chine et la Russie) contre les États-Unis en choisissant une politique mûrement réfléchie propre à pousser USA hors de la région et à créer un espace pour entraide et solidarité intraregionale.

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