Entretien avec Joël Labbé , le sénateur écologiste du Morbihan :
- Quel conseil donnez-vous aux citoyens pour soutenir l’agriculture et les agriculteurs ?
- En tant que sénateur, quelles mesures avez-vous prises pour soutenir les agriculteurs?
- Comment évaluez-vous les actions du gouvernement pour soutenir les agriculteurs ?
Chère Stéphanie, enfin un peu de temps pour répondre à vos questions.
1- quel conseil aux citoyens :
Qu’ils s’approvisionnent sur leur territoire pour se nourrir de produits frais, locaux et de saison… et bio, bien sûr. Pour ceux qui mangent de la viande, qu’ils choisissent de la viande locale et de qualité en en consommant moins, mais mieux : ces choix permettent de rémunérer décemment les producteurs éleveurs, de favoriser un élevage extensif qui respecte le bien-être des animaux.
mes actions de sénateur en faveur des agriculteurs:
Mes spécialités au Senat sont tout particulièrement agriculture, alimentation, biodiversité, plantes médicinales. Je défends un autre modèle agricole que le modèle actuel qui ne respecte ni les agriculteurs, ni les citoyens consommateurs, ni L’environnement, ni le bien-être animal.
Toutes mes actions et prises de positions vont dans le sens d’une agriculture paysanne et bio, liée au territoire, au sol et aux saisons. J’ai été de ceux qui avons été à l’origine des projets alimentaires territoriaux qui permettent la délocalisation de l’alimentation. Je milite pour des paiements pour Services Environnementaux en vue de favoriser les pratiques agricoles vertueuses.
Je lutte contre l’utilisation des pesticides tels que néonicotinoïdes, round-Up etc…
Pour La Défense des abeilles et des apiculteurs. J’ai été à l’origine de la loi Labbé qui interdit l’utilisation des pesticides sur les espaces publics des communes et dans les jardins domestiques. Je prépare une nouvelle proposition de loi visant à faire reconnaître l’usage des plantes médicinales dans le système de santé, et reconnaître aussi le métier D’herboriste interdit en France depuis 1941.
les actions du gouvernement en faveur des agriculteurs :
le gouvernement co-gère la politique agricole avec le syndicat agricole ultra dominant, la FNSEA, l’industrie agro-alimentaire et les firmes qui produisent les engrais de synthèse et les pesticides. Tout ce système qu’on nomme Agro industriel, Agro chimique et productiviste. Cette agriculture qui contribue aux dérèglements climatiques et à l’effondrement de la biodiversité… et qui ne rémunère pas correctement une partie importante des agriculteurs, victimes de ce système.
J’ai décrit plus haut l’autre modèle qu’agricole que je défends et qui, je l’espère va reconquérir les territoires en développant une agriculture de qualité et de proximité, une agriculture paysanne a même de redonner leur vraie place aux agriculteurs paysans, éleveurs qui nourrissent la population, crée de l’emploi agricole et respecte la biodiversité et les équilibres environnementaux.
Tout cela est l’essentiel de l’on combat politique : je le considère comme un combat, parce que je ne suis pas neutre et j’ai de fortes convictions.
Bien sûr mes idées dérangent : je ne suis pas consensuel du genre consensus mou. Je pense d’ailleurs qu’on va pouvoir s’en sortir de la situation planétaire actuelle en se mobilisant pour refuser le modèle mortifère qu’on nous impose. Alors, je reste optimiste, mais d’un optimisme combatif ! Des luttes, des combats, mais toujours pacifiques et non violents. La montée de la violence est un autre danger.
Je termine parce que je m’éloigne du sujet agricole… quoique !…
J’espère avoir répondu assez clairement à vos questions, chère Stéphanie.
Bien amicalement à vous.
Joël Labbé