- Ecrit par Martin Yang
Priti Patel, la secrétaire britannique d’État à l’Intérieur, a été fortement critiqué au sujet de la crise des migrants de la Manche. Pour autant ils lui demandaient d’être ferme avec la France et de cesser de se faire « berner par des excuses « pour son inaction face au nombre record de traversées vers la Grande-Bretagne. La ministre de l’intérieur a été prise à partie par les députés. En revanche elle admettait qu’un nombre record de réfugiés traversaient la Manche, mais elle insistait sur le fait que les autorités françaises tentaient de les arrêter. Mme Patel a accepté de verser à la France 54 millions de livres sterling. C’est parce que le nombre de policiers anti-migrants devient plus que doublé et passe à 200.
S’adressant à la commission des affaires intérieures des Communes, Mme Patel a révélé que 60% des arrivées illégales sont passées par la Belgique. Les migrants qui ont traversé l’Europe continentale s’amassent « le long de tout le littoral français », et pas seulement à Calais. Interrogée par le député conservateur, sur les raisons pour lesquelles les autorités françaises n’empêchaient pas les bateaux de traverser, Mme Patel a insisté sur le fait qu’elles font leur part. Elle a aussi déclaré aux députés étonnés qu’ils ont une interprétation différente de la notion de sauver des vies en mer. Les critiques augmentent au moment où le nombre de traversées illégales en 2021 a atteint un record annuel de près de 8500.
La ministre de l’intérieur britanique : « les français savent absolument quelles sont leurs responsabilités »
La Grande-Bretagne et la France ont convenu de doubler le nombre de policiers patrouillant sur les plages françaises pour la deuxième fois en un an. C’est dans le but d’essayer d’empêcher les migrants de traverser la Manche sur de petits bateaux depuis le nord de la France. Cet accord intervient après que le nombre de personnes qui ont fait le dangereux voyage à travers la Manche cette année a dépassé le total pour toute l’année 2020 ( avec plus de cinq mois restants de 2021). 430 migrants sont arrivés sur la côte sud, un nouveau record pour une seule journée.
S’exprimant lors d’une audition de la commission des affaires intérieures, la ministre de l’intérieur a déclaré qu’elle avait discuté avec ses homologues français de leur obligation et de renvoyer sur leur territoire les migrants qui tentent de traverser la Manche :
« Nous avons absolument examiné ce que nous pouvons faire en mer en termes de tactique maritime, dans le cadre légal, de sauver des vies en mer et du droit maritime international, et les Français en sont également conscients. Ils savent absolument quelles sont leurs responsabilités », a-t-elle ajouté.
Cependant, le député conservateur Tim Laughton a accusé Mme Patel d’avoir été « bernée par des excuses » de la part des Français. Paul Lincoln, directeur général de Border Force, a déclaré à la commission que le nombre d’interceptions françaises de petits bateaux traversant la Manche avait « triplé » en un an, passant de plus de 2100 à la fin du mois de juin de l’année dernière à plus de 6000 pour la même période cette année.
Le traité de sécurité maritime franco-britannique; vers une action commune pour protéger les citoyens et les valeurs communes
Le Royaume-Uni et la France viennent de signer un nouveau traité de sécurité pour protéger les passagers des ferries de la Manche. Le ministre des affaires étrangères, Dominic Raab, et la ministre de l’intérieur, Priti Patel, se sont mis d’accord sur un nouveau traité de sécurité maritime entre le Royaume-Uni et la France. Ce nouveau traité renforce la sécurité du Royaume-Uni en équipant pleinement les forces de l’ordre et le personnel d’intervention d’urgence pour répondre aux attaques terroristes, quel que soit le lieu où elles se produisent.
Le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Défense étaient à Paris pour discuter des questions de sécurité avec leurs homologues français. Le personnel d’intervention d’urgence britannique disposera de plus de pouvoirs pour faire face aux attaques terroristes sur la Manche, grâce à un nouveau traité signé par le ministre des affaires étrangères à Paris aujourd’hui. Le traité franco-britannique de sécurité maritime, négocié entre le ministère de l’intérieur britannique et le secrétariat d’État français à la défense et à la sécurité, constitue la base d’une action commune et coordonnée sans faille que les troupes britanniques et françaises doivent mener en réponse à un incident.
Dominic Raab, le ministre des affaires étrangères, a déclaré qu’« En tant qu’allié proche, il est important que la Grande-Bretagne et la France travaillent ensemble pour protéger les citoyens et les valeurs communes. » il a ainsi ajouté que « la signature du traité de sécurité maritime franco-britannique d’aujourd’hui renforce la capacité à répondre conjointement de manière rapide et efficace à la menace terroriste dans le détroit. »
Une coopération étroite avec les Britaniques
Pretty Patel, a déclaré à son tour qu’« En tant que ministre de l’Intérieur, la protection du public et des citoyens est une priorité absolue. Les outils de renseignement et de sécurité fournis par cette nouvelle collaboration apporteront aux forces de l’ordre et au personnel d’intervention d’urgence le soutien supplémentaire dont ils ont besoin pour nous protéger tous. Dans un monde incertain, nous devons continuer à travailler efficacement avec nos partenaires internationaux pour prévenir et neutraliser les menaces graves pour la sécurité. »
Le traité contient des dispositions qui permettent au Royaume-Uni et à la France de partager des informations sur les menaces potentielles pour la sécurité. Ce traité met en œuvre une réponse initiale rapide et puissante aux incidents de sécurité graves. D’autre part coordonner une réponse conjointe plus efficace et coopérer plus efficacement à la suite d’attaques et d’incidents vont être considérés très crucial contre l’immigration illégale. Le traité permet également l’intervention conjointe des forces de sécurité britanniques et françaises pour travailler ensemble à la protection de la sécurité des personnes réfugiées. Le traité, qui entrera en vigueur après sa ratification formelle par les deux pays, est conçu pour atténuer les cas de sécurité à haut risque sur les ferries ou autres grands navires de la route. Il n’est pas destiné à traiter les cas d’immigrants illégaux dans le cadre d’autres initiatives ou accords ou en cours d’élaboration.
À Paris, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Défense ont rencontré les intervenants français pour une discussion commune. La conférence a abordé des questions clés de sécurité et de politique étrangère, notamment les nouveaux domaines de coopération sur les technologies émergentes, la sécurité en Europe, la sécurité en Afrique et au Levant, et la collaboration sur la Chine, la Russie, l’Iran, l’Afghanistan et l’Indo-Pacifique.
Un investissement financier de 62,7 millions d’euros en France
Le ministre des Affaires étrangères britanique s’est également entretenu avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur les accords de coopération commerciale entre le Royaume-Uni et l’UE, la coopération en matière de lutte contre le COVID-19, notamment les politiques de voyage et les exportations de vaccins, et les efforts en cours. Ils parlé de l’intersection des canaux, du climat et de la COP26, et des petits bateaux en Libye.
Le Royaume-Uni s’est engagé à un investissement financier de 62,7 millions d’euros en 2021-22 pour soutenir la France. C’est aussi pour développer les moyens de lutte contre l’immigration irrégulière, indique cette déclaration commune. Le texte évoque la mise en place d’une frontière le long des côtes, dotée de technologies de surveillance pour mieux détecter les tentatives de franchissement. Le Royaume-Uni et la France soutiennent l’idée d’un accord de réadmission entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, qui aura des avantages mutuels en termes de dissuasion de la migration illégale, de protection des personnes vulnérables et de lutte contre les organisations criminelles.
Confrontée à des flux migratoires sans précédent aux frontières sud, la France souligne son engagement ferme à améliorer le contrôle de l’ensemble de ses frontières. Pendant ce temps, les députés britanniques examinent cette semaine le projet de réforme de l’asile. Il prévoit de porter à quatre ans, contre six mois actuellement, la peine de prison encourue par les migrants cherchant à entrer illégalement dans le pays et de porter à la prison à vie, contre 14 ans actuellement, le maximum encouru par les passeurs.