L’État et les victimes de crimes islamophobes en France : Le meurtre d’un citoyen musulman à Puget-sur-Argens

Justice pour les victimes de crimes islamophobes en France : briser le silence, dénoncer la haine, refonder la République.

Redacteur en chef
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Des manifestants se tiennent derrière une banderole affichant "islamophobie, gangrène fasciste" lors d'un rassemblement contre l'islamophobie, à Paris le 11 mai 2025.

Les victimes de crimes islamophobes en France paient désormais le prix du silence politique et de la haine banalisée. À Puget-sur-Argens, dans le Var, un homme français, né en 1971, a abattu de cinq balles un voisin arabe. Il a aussi blessé grièvement un ressortissant turc. Le tueur avait publié des vidéos à contenu haineux. Il y jurait « allégeance au drapeau français » et incitait à tirer sur les personnes « d’origine étrangère ».

Ce crime abject, qui visait délibérément des musulmans, s’inscrit dans une série de violences à motivation raciale. Selon les autorités, l’agresseur voulait « troubler l’ordre public par la terreur ». Le parquet national antiterroriste (PNAT) a repris l’enquête, évoquant un « complot terroriste » à fondement raciste et religieux. Dans ce climat de peur, l’idéologie blanche extrémiste s’arme de discours haineux de plus en plus décomplexés.

 

L’inaction politique, une complicité silencieuse

 

Ce drame fait écho à un précédent : le meurtre d’Aboubakar Cissé, Malien poignardé dans une mosquée en avril dernier. Il a été tué à La Grand-Combe, pendant la prière, dans le silence absolu des institutions. Un musulman est à nouveau tué pour sa foi, sans réaction forte de l’État ni des médias.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ne s’est pas déplacé sur les lieux après le meurtre d’avril. Le PNAT n’avait pas non plus repris l’enquête, laissée aux juridictions ordinaires. Cette indignation à géométrie variable choque profondément l’opinion publique attachée à l’égalité de traitement. Retailleau qualifie désormais le meurtre d’« acte raciste » et affirme : « Chaque acte raciste est anti-français. » Mais ces paroles restent sans effet réel. Les victimes de crimes islamophobes en France restent effacées du débat public.

 

Un climat vénéneux de haine normalisée

 

SOS Racisme l’a déclaré sans détour : « La nature raciste de ce double crime ne fait aucun doute. » L’organisation dénonce un « climat vénéneux » et la « banalisation du discours raciste » dans l’espace public français. Il ne s’agit plus d’actes isolés, mais d’une dérive structurelle profondément installée dans la société. Des Français musulmans ou issus de minorités sont ciblés par des extrémistes mais aussi par des discours banalisés.

Le climat idéologique tolère l’intolérable, porté par des médias, figures politiques et parfois même des institutions. Cette mécanique de la haine avance sans entrave dans les interstices de la République. Il devient urgent de refonder un cadre républicain réellement inclusif, débarrassé des soupçons communautaires. Les victimes de crimes islamophobes en France doivent être traitées avec la même exigence de justice et de respect.

 

Une République en question

 

Ce drame, comme tant d’autres, interroge : quelle France voulons-nous construire collectivement, pour demain ? Une France fidèle à sa devise — Liberté, Égalité, Fraternité — ou une nation rongée par la peur et la haine ? Le vivre-ensemble est impossible sans justice réelle et reconnaissance des droits pour tous.

Il n’y aura pas de paix durable si des citoyens sont visés pour leur foi ou leur origine. Il faut poursuivre plus fermement les discours de haine, protéger les lieux de culte et nommer clairement l’islamophobie.

Il faut reconnaître qu’elle est devenue un phénomène systémique, installé et actif. Il est urgent d’écouter les voix musulmanes, citoyennes à part entière et porteuses de solutions républicaines. Assez de silence, assez de sang : les victimes de crimes islamophobes en France exigent justice !

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