L’enfance abandonnée : Maltraitance Institutionnelle des Mineurs Exilés en France

Maltraitance institutionnelle des mineurs exilés : Les abus du système d’accueil des jeunes migrants en France.

Redacteur en chef
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Jeunes migrants en attente de jugement sur leur âge, occupant la Maison des Métallos à Paris.

Le dernier rapport parlementaire, long de plus de 500 pages, expose une vérité glaçante : l’État français persiste dans une maltraitance institutionnelle des mineurs exilés en France, abandonnant sciemment 46 200 enfants isolés au bord du gouffre. Depuis 2015, leur nombre a doublé. Ils représentent 21 % de tous les mineurs pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance, mais sont relégués aux marges d’un système indifférent, maltraitant, et économiquement calibré pour les exclure. Un « accueil au rabais » est devenu la norme pour ces enfants fuyant la guerre, la misère ou les persécutions.

 

Évaluer pour exclure : la violence d’un protocole déshumanisé

 

À leur arrivée, ces mineurs sont soumis à des procédures d’”évaluation de l’âge” grotesques, expéditives, biaisées. Ils sont jugés sur la forme de leurs visages ou leur accent, puis déclarés adultes par commodité administrative. Cette maltraitance institutionnelle des mineurs exilés en France nie leur histoire, leur vulnérabilité, et même leurs papiers. Beaucoup vivent des mois dans des tentes, en plein Paris, dans l’attente d’un recours qui n’interrompt pas leur errance ni leur insécurité. Une République qui doute de l’enfance ne protège plus rien, si ce n’est ses illusions.

 

 Une jeunesse qui s’organise face au silence de l’État

 

En 2023, alors que des adolescents sans toit étaient expulsés du parc de Belleville, certains se sont organisés pour créer l’Association des adolescents du parc Belleville. Cette structure, soutenue par des collectifs citoyens, a coordonné l’occupation de bâtiments publics comme la Maison des Métallos ou la Gaîté Lyrique, dans un cri désespéré pour attirer l’attention sur la maltraitance institutionnelle des mineurs exilés en France. Ces jeunes, censés être protégés, sont contraints d’agir comme des militants, dans une démocratie qui ne leur reconnaît même pas le statut d’enfant.

 

Deux jeunesses, deux justices : l’apartheid social d’une politique cynique

 

L’inégalité est flagrante. Alors que les mineurs français bénéficient d’un encadrement normé, les mineurs exilés sont parqués dans des hôtels insalubres, parfois même après l’interdiction de cette pratique en 2022. En 2023, 95 % des jeunes placés en hôtels sociaux étaient des étrangers. La Cour européenne des droits de l’homme a déjà condamné la France pour ces manquements. Pourtant, rien ne change. Cette maltraitance institutionnelle des mineurs exilés en France devient un système à part entière, codifié dans l’inaction, légitimé par l’indifférence.

 

 Frontières de l’enfance, frontières de la honte

 

Entre janvier 2022 et octobre 2023, 369 mineurs isolés ont été détenus dans des centres de rétention proches de Calais ou Dunkerque. Ces prisons ne disent pas leur nom. Pas d’assistance juridique systématique, pas de suivi éducatif, pas d’encadrement psychologique. Des enfants livrés à eux-mêmes sous les yeux d’un État complice. Cette maltraitance institutionnelle des mineurs exilés en France n’est plus une anomalie : elle est la conséquence directe d’une politique migratoire brutale, assumée, légiférée. Et au sommet de cette infamie silencieuse, un président qui se tait, approuve, et laisse faire.

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