Dans un entretien exclusif accordé à CritiquePolitique, Alexandre Allegret-Pilot, élu député de la cinquième circonscription du Gard, revient sur les raisons de sa victoire dans un territoire historiquement à gauche.
En pleine tempête politique, ce jeune député, ancien haut fonctionnaire au ministère de l’Économie, se distingue par ses critiques acerbes à l’égard des politiques gouvernementales actuelles. Dans cet échange, il aborde son parcours, ses priorités législatives, mais aussi les controverses qui secouent son mandat.
Vous trouverez ci-après le texte intégral de l’entretien :

La politique du « en même temps »
Monsieur Allegret-Pilot, vous avez été élu député dans une circonscription historiquement à gauche. Comment expliquez-vous ce revirement électoral et quel message pensez-vous que les électeurs de la cinquième circonscription du Gard ont voulu envoyer par ce vote ?
Il me semble que la majorité des électeurs a compris que la solution aux maux qui croissent inlassablement n’était pas à gauche…et qu’elle en en était au contraire une des causes.
Il y a certainement une forte déception relativement aux grandes promesses qui sont toujours démenties par la réalité et une prise de conscience croissante des limites dans lesquelles s’inscrivent l’action publique : avant de prétendre donner des leçons et sauver le monde entier, il s’agit de cultiver notre propre jardin avec des moyens toujours plus restreints.
Nous ne sommes plus dans les 30 glorieuses et les dirigeants ont du mal à le comprendre. En outre, il me semble que la politique du « en même temps », la multiplication des signaux clientélistes et un certain mépris des Français des campagnes expliquent un rejet du centrisme (ou du socialisme 2.0) porté par le président de la République.
Le besoin de retour aux fondamentaux – autorité, identité, liberté – se fait sentir plus que jamais. Le message est donc clair : « nous souhaitons des élus qui répondent à nos besoins et aux défis nécessaires à la protection des Français, plutôt que d’essayer de nous imposer leurs lubies et de nous rééduquer ».

Mon expérience à Bercy me permet aussi de bien connaître l’appareil d’Etat
Votre parcours avant la politique inclut des études prestigieuses et un poste de haut fonctionnaire au ministère de l’Économie. Comment ces expériences influencent-elles votre approche en tant que député, notamment dans la gestion des dossiers économiques et de restructuration des entreprises ?
J’ai pu acquérir quelques expériences et compétences que j’entends mettre à la disposition de Français dans la rédaction des lois ou dans des efforts d’anticipation et d’accompagnement des besoins économiques du territoire, notamment gardois.
Plusieurs entrepreneurs ont déjà pu me solliciter pour aider leur entreprises et leurs employés à négocier des virages difficiles : la complication de la conjoncture économique rend nécessaire un effort d’anticipation et une grande réactivité.
Mon expérience à Bercy me permet aussi de bien connaître l’appareil d’Etat, ce qui est utile dans les négociations sur des dossiers locaux faisant intervenir de nombreuses entités publiques.
Enfin, une appétence et une bonne compréhension des mécanismes économiques (tant micro que macro) peuvent toujours être utiles et évitent la déconnexion entre le monde politique et le monde des entreprises : nous avons un besoin de création de valeur et de compétitivité qui se fait sentir dans tous les secteurs ; avoir été entrepreneur peut être un atout. Beaucoup de parlementaires prétendent gérer les finances de la nation mais seraient bien incapables de gérer une épicerie.

Vous avez été au centre de controverses, notamment avec l’affaire du prêt à une société inexistante et des accusations de propos racistes et xénophobes. Comment répondez-vous à ces accusations, et quelles mesures prenez-vous pour clarifier votre position et regagner la confiance du public ?
Je pense au contraire que la confiance du public est croissante, malgré les tentatives répétées d’une certaine presse et d’opposants pour me discréditer.
Cette dimension de la politique, déplorable, vise à masquer les sujets de fond : c’est un classique et je ne pense pas que cela tire les débats vers le haut. Par ailleurs, ces attaques sont surtout le signe que ma liberté de ton et mes analyses touchent juste.
Contrairement à ceux qui essayent maladroitement de me nuire en multipliant les campagnes journalistiques et les montages en épingle, j’évite de mélanger le médiatique et le judiciaire : je les combats donc devant les tribunaux.
Je considère en outre qu’il est grave d’avancer de telles accusations à la volée, qui relèvent de tentatives de pression et qui n’ont cependant aucun effet sur moi – et encore moins sur mes électeurs : ils savent ma droiture et l’importance que j’accorde aux valeurs républicaines.
C’est notamment elles qui ont motivé mon engagement dans la fonction publique et auprès des Français, face au délitement généralisé de la classe politique.
C’est justement parce que je ne transige pas sur ces valeurs et que je refuse tout copinage malsain que je suis fréquemment attaqué par l’entre-soi médiatico-politique dominant.

En tant que député, vous avez montré un intérêt marqué pour les questions de justice sociale et la critique de certaines politiques de gauche. Pouvez-vous nous parler de vos priorités législatives et comment vous envisagez de concilier votre critique des idéologies de gauche avec des solutions concrètes pour votre circonscription et la France en général ?
Premièrement j’éviterai le terme « justice sociale » en ce qu’il s’agit d’un concept « valise » dans lequel chacun glisse ce qu’il veut : suivant votre interlocuteur, vous ne comprendrez pas la même chose. Cela participe désormais des mécanismes de la gauche qui consiste à modeler et diffuser des concepts à façon, pour porter ses projets de conquête des esprits et du pouvoir.
Je m’attacherai très concrètement à répondre au mandat confié par mes électeurs. Les trois priorités sont simples : pouvoir d’achat, sécurité, immigration.
A cela s’ajoutent des sujets typiquement gardois, comme le secteur de la viticulture, les manadiers, la problématique de la gestion de l’eau et des incendies, le désenclavement et la revitalisation des campagnes, l’accès aux services publics, la lutte contre la pauvreté…autant de sujet laissé en friche par mes récents prédécesseurs dans la 5ème circonscription du Gard.
Pour ce qui concerne la critique de certaines politiques de gauche, je pense que le combat des idées est permanent et j’essaye d’y prendre régulièrement ma part, tant il me semble que la diffusion de l’idéologie associée à la gauche est hautement délétère : naturellement, la domination médiatique de la gauche entraine les campagnes de dénigrement que vous avez pu relever.
Cette idéologie mène à la déresponsabilisation et à la régression, au désordre permanent et à la pauvreté, à la haine de soi et à la destruction de la nation. Au contraire, il s’agit de promouvoir la responsabilité, la liberté et le progrès, le tout dans la continuité historique de notre nation : c’est ce à quoi je m’attache, avec mes collègues de droite.